— Qu’entends-je ? Vous me contredites ?
— Oui, et je recommence : on ne dit pas « vous me contredites » mais « vous me contredisez ».
Il faut écrire « vous contredisez », « vous prédisez », « vous vous dédisez », « vous interdisez », « vous médisez ». À la 2e personne du pluriel (« vous ») du présent de l’indicatif et de l’impératif, seul le verbe « redire » se conjugue comme « dire » :
- Redites-moi la formule, je l’ai oubliée.
- Dites-moi la vérité.
mais
- Ne médisez pas des gens qui ont des trous de mémoire.
- Ne me contredisez pas systématiquement !
Pour conjuguer « contredire » correctement (ainsi que les verbes évoqués plus haut), suivez le modèle :
- je contredis
- tu contredis
- il contredit
- nous contredisons
- vous contredisez
- ils contredisent
N.B. « Maudire », lui, se conjugue pour l’essentiel comme « finir » : « vous maudissez ».
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Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
« Dire » et « redire » ont toujours été étroitement liés, et pas seulement sur ce chapitre de la conjugaison. L’un et l’autre se sont même disputé le sens de « critiquer, blâmer » puisque la locution « trouver à redire », vieille de plus de sept cents ans, a été un temps concurrencée par « trouver à dire », apparue pour sa part au XVIIe siècle. Sans grand succès, il est vrai : la première s’est aujourd’hui définitivement imposée.
Exercices (cherchez les erreurs)
- Si vous me contredisez, il faut que vous soyez sûr de vous.
- Ce n’est pas la première fois que vous me contredites en public.
- Ne vous interdites rien : après tout, c’est vous le patron !
- Médisez si bon vous semble, mais attendez-vous à des retours de bâton.
- Plus vous interdisez, plus vous entretenez les tentations…
- Vous ne prédisez décidément que des catastrophes !
- Quand vous médites ainsi de votre prochain, votre conscience ne vous reproche rien ?
- Vous me prédites un franc succès, mais vous me permettrez de rester prudent.
- Ne vous dédisez d’un engagement qu’en cas de force majeure.
- Est-ce pénible ! Vous redisez sans cesse les mêmes âneries !
- Vous vous contredisez dans vos propos.
- Conjuguer « contredire » à la deuxième personne du pluriel ? Facile ! Il faut écrire « vous contredisez » !
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ce n’est pas la première fois que vous me contredisez en public.
Parmi les composés du verbe « dire », seul « redire » se conjugue comme lui à la 2e personne du pluriel de l’indicatif présent. - Faux. Il faut écrire : Ne vous interdisez rien : après tout, c’est vous le patron !
À la 2e personne du pluriel de l’impératif, seul le verbe « redire » se conjugue comme « dire ». - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Quand vous médisez ainsi de votre prochain, votre conscience ne vous reproche rien ?
Le seul verbe à se conjuguer comme « dire », à la 2e personne du pluriel de l’indicatif présent, est « redire ». - Faux. Il faut écrire : Vous me prédisez un franc succès, mais vous me permettrez de rester prudent.
Hormis « redire », les composés du verbe « dire » ne se conjuguent pas comme lui à la 2e personne du pluriel de l’indicatif présent. - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Est-ce pénible ! Vous redites sans cesse les mêmes âneries !
Le verbe « redire » se conjugue comme « dire » à la 2e personne du pluriel de l’indicatif présent. - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
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Bonjour, je viens de faire une formation adulte en orthographe et je ne suis pas d’accord avec l’enseignant sur l’orthographe de RANGER dans la phrase suivante :
J’ai, rangé dans mon bureau, des dossiers que je n’ai ni lus, ni touchés.
Je mettrai un S à cause de la virgule qui change le sens de la phrase : je possède des dossiers et non je range des dossiers …..
Pouvez vous me donner la bonne réponse.
Je vous remercie.
Cordialement
Bonjour Aflelong, vous avez raison, il faut écrire dans ce cas : « J’ai, rangés dans mon bureau, des dossiers… », ce qui équivaut à « J’ai dans mon bureau des dossiers rangés ». Bonne journée.
Ce que je connais du nombre «mille» est qu’il s’agit de l’ancien pluriel de «mil», forme désuète.
L’addition de la voyelle «e» est due au fait que le pluriel des noms neutres était semblable à un féminin singulier.
Comme le dit très justement et modestement le Grevisse, le français appartient à ceux qui le pratiquent, et je trouve personnellement « contredites » beaucoup plus élégant. Le simple fait que la question soit posée montre que la version « officielle » est discutable.
Bonjour Ben, vous avez tout à faire le droit de préférer une forme à une autre, en l’occurrence, « contredites » à « contredisez ». Pour l’instant, la règle est ce qu’elle est, mais l’avenir vous donnera peut-être raison, qui sait ? Bonne journée.
Dans le becherelle, le verbe contredire est renvoyé à la conjugaison du verbe dire…..donc vous contredites ?
Étrange, Bescherelle est pourtant formel sur sa page Facebook… http://www.facebook.com/bescherelle.hatier/posts/923280824385938.
Merci!
Dans la même veine, il est amusant de constater la différence entre « voir » et « prévoir » au futur :
« Je verrai bien comment ça se passe et je prévoirai en conséquence. »
Isabelle
Est-ce que cette manière de corriger en mettant la phrase au passif est correct?
« Le sens a été disputé par les deux expressions ».
Non Ilyas, dans le sens de « constester », on se dispute quelque chose, mais une chose n’est pas disputée.
Vous écrivez : accord en genre et en nombre « avec le sujet si le COD se trouve avant », mais ne s’agit-il pas de l’accord avec ledit COD ? L’accord se faisant avec le sujet lorsqu’il n’y a pas de COD, justement ?
Courtoisement
Mais évidemment ! Ma parole, vous avez raison et j’ai fourché du clavier 🙂
Cela nous arrive à tous !
Dans l’avis de l’expert : « L’un et l’autre se sont même disputé le sens de « critiquer, blâmer », « disputé » ne prendrait pas un S ?
Si la phrase était : « L’un et l’autre se sont disputés », il aurait fallu un « s ».
En l’occurrence, dans notre phrase il n’en faut pas. En effet : « L’un et l’autre se sont disputé le sens ». Dans ce cas, on se pose la question de : ils se sont disputé quoi ? La réponse est « le sens ». Ils ne se sont pas disputés l’un l’autre, ils se sont disputé le sens.
La règle est qu’il y a accord du participe passé des verbes pronominaux réfléchis, en genre et en nombre, avec le COD s’il se trouve avant le participe. Là, il se trouve après et le COD est « le sens ». Il n’y a donc pas d’accord et disputé reste invariable.