Une simple voyelle d’écart entre ces deux verbes, et le sens s’en trouve changé. Certes, pas radicalement, mais il existe tout de même une nuance que les amateurs du « bien parler » auront à cœur de respecter. La voici.
Commençons par le verbe « ranimer ». Il s’emploie au sens propre et au sens figuré pour dire « rendre plus vif, plus actif, redonner de l’énergie à ». Que peut-on ranimer, alors ? Les troupes, une douleur, de vieilles querelles… C’est aussi « redonner de la force, de l’éclat » : ranimer le feu, ranimer la flamme…
« Réanimer », lui, a une signification plus étroite. On l’emploie principalement aujourd’hui dans le sens médical de « procéder à la réanimation », par exemple grâce à un massage cardiaque, une assistance respiratoire…
On notera que ces deux « faux frères » sont en réalité formés sur le même préfixe « re- ». Dans « ranimer », le « e » s’est éclipsé devant la voyelle « a » afin d’éviter l’hiatus (le voisinage de deux voyelles), alors qu’il s’est maintenu dans « réanimer ».
Rappelons enfin que ces deux verbes sont transitifs directs, c’est-à-dire qu’ils sont toujours suivis d’un complément d’objet direct. On « ranime quelqu’un ou quelque chose », « on réanime quelqu’un » (plus rarement quelque chose).
L’avis de l’experte – Sandrine Campese, autrice spécialisée en langue française et en orthographe
Notons que, si les deux verbes sont attestés dès le XVIe siècle, « ranimer » a d’abord éliminé « réanimer ». Ce dernier n’est réapparu qu’au milieu du XIXe siècle.
Pourquoi ? Parce qu’il existait le nom « réanimation », et qu’on a naturellement « ranimé » (c’est le cas de le dire !) le verbe correspondant, en le faisant commencer par le même préfixe : ré-.
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Notons que, si les deux verbes sont attestés dès le XVIe siècle, « ranimer » a d’abord éliminé « réanimer ». Ce dernier n’est réapparu qu’au milieu du XIXe siècle.
Pourquoi ? Parce qu’il existait le nom « réanimation », et qu’on a naturellement « ranimé » (c’est le cas de le dire !) le verbe correspondant, en le faisant commencer par le même préfixe : ré-.
Exercices (cherchez les erreurs)
- Le visage de l’enfant s’est réanimé quand il a vu apparaître le père Noël.
- Qui pourrait aller chercher des bouts de bois pour ranimer le feu ?
- Passer en voiture devant mon ancien lycée réanime des souvenirs.
- À la mi-temps, l’entraîneur s’est rendu dans les vestiaires pour ranimer l’équipe.
- Cet article propose dix conseils pour réanimer la flamme dans son couple.
- L’unique médecin de l’île s’est précipité sur la rive pour réanimer le noyé.
- Par sa simple présence, raconte-t-on, Napoléon parvenait à réanimer ses soldats.
- Ne me tire pas par le bras, ça ranime ma douleur à l’épaule !
- Le professeur faisait tout son possible pour réanimer l’enthousiasme de ses élèves.
- À l’entrée de la salle, des pompiers étaient en train de réanimer une personne évanouie.
Réponses
- Faux. Il faut écrire : Le visage de l’enfant s’est ranimé quand il a vu apparaître le père Noël.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Passer en voiture devant mon ancien lycée ranime des souvenirs.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Cet article propose dix conseils pour ranimer la flamme dans son couple.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Par sa simple présence, raconte-t-on, Napoléon parvenait à ranimer ses soldats.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Le professeur faisait tout son possible pour ranimer l’enthousiasme de ses élèves.
- Phrase correcte.
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