N’écrivez pas que le dictionnaire pallie à vos lacunes en orthographe, mais qu’il pallie les lacunes en question.
Si l’on « remédie à quelque chose », en revanche on « pallie quelque chose ». Ce dernier verbe est transitif direct, ce qui signifie qu’il est inutile de le faire suivre de la préposition « à ».
Ne pas confondre le verbe « pallier » avec le « palier » sur lequel vous rencontrez votre voisin, et qui ne prend qu’un « l ».
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Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Plus maudit que « pallier », tu meurs… Non seulement le malheureux se voit souvent rogner un « l » ; non seulement on le construit avec une préposition qui n’a pas lieu d’être, mais de surcroît on lui donne un sens qui n’est pas le sien ! Oubliant en effet que le pallium était, chez les Romains, un manteau, on n’a que trop tendance aujourd’hui à en faire un synonyme de « remédier à », alors qu’il faudrait faire ressortir le côté provisoire et insuffisant du « cache-misère », bien mieux conservé dans l’adjectif dérivé « palliatif » !
Exercices (cherchez les erreurs)
- Pour pallier leur méforme, certains coureurs ont eu recours à des produits dopants.
- Je ne vois pas comment pallier au départ d’un collaborateur aussi précieux.
- Le professeur cherche le moyen de pallier au désintérêt croissant de ses élèves.
- Ce n’est pas avec ces « mesurettes » que l’on palliera le problème de fond !
- Mettre les bouchées doubles ne suffira pas à pallier au manque de préparation.
- J’ai autre chose à faire que de pallier vos inconséquences.
- L’augmentation du prix des places devrait pallier la baisse de la fréquentation.
- Il ne sera guère facile de pallier aux conséquences d’un tel refus.
- Comment pallier ce manque d’enthousiasme flagrant chez nos adhérents ?
- Allez pallier à la misère ambiante avec de si faibles moyens !
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Je ne vois pas comment pallier le départ d’un collaborateur aussi précieux.
Contrairement à « remédier », le verbe « pallier » ne se lie pas à son complément par la préposition « à ». - Faux. Il faut écrire : Le professeur cherche le moyen de pallier le désintérêt croissant de ses élèves.
Nul besoin de la préposition « à » pour relier le verbe « pallier » à son complément ! - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Mettre les bouchées doubles ne suffira pas à pallier le manque de préparation.
Si l’on « remédie à quelque chose », on « pallie quelque chose » : ce dernier verbe se construit avec un complément d’objet direct ! - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Il ne sera guère facile de pallier les conséquences d’un tel refus.
La préposition « à » est superflue derrière le verbe « pallier ». - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Allez pallier la misère ambiante avec de si faibles moyens !
Certes, on « remédie à » la misère ambiante. Mais le verbe « pallier » se construit, lui, sans préposition !
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L’expérience « Tout un chacun » est-elle correcte ?
Bonjour Paulin, « l’expérience », je ne sais pas, mais la formule « tout un chacun » est bien correctement orthographiée :-). Bonne journée.
J’ai beaucoup vu dans des résumés techniques :la porte n°12 pose un problème :comment le pallier ?
Bonjour Parisseaux, oui c’est exact : pallier un problème –> le pallier (comme on dirait : manger une pomme –> la manger). Bonne journée.
Bonjour, je viens de lire dans un article du Monde : « afin d’y pallier. » Si le verbe est « pallier qqch » et non « pallier à qqch », ne devrait-on pas écrire » afin de le/les pallier » ? J’ai un doute.
Bonjour Elia, vous avez tout à fait raison : le pronom y remplace un complément d’objectif indirect (COI) ou de lieu. Or, le verbe pallier se construit avec un complément d’objet direct (COD).
Je suis béninois et j’adore la langue de Molière. C’est un bonheur de lire vos articles. Cela rassure beaucoup. Merci de nous faire partager votre savoir du français.
Bonsoir Mathurin, c’est un bonheur de savoir que nous avons un lecteur au Bénin ! Merci à vous de votre sympathique message et tous nos voeux pour la nouvelle année.
Bons rappels, trop de gens font des fautes et il est toujours bon de réviser. Très bons articles : continuez !
Merci pour vos encouragements ;-).
Bonjour,
J’étais entrain de préparer un exercice pour mes élèves, soudain j’ai eu besoin d’y insérer le mot « pallier » mais le problème, je le prononce quotidiennement sans la faute relative à la préposition « à » et j’étais tout confiant mais pourtant en voulant écrire, je me suis fais bloqué devant le chois d’un « l » ou de « ll ». J’ai immédiatement lancé mon navigateur pour éclaircir cette 2ème erreur et je suis tombé sur votre site. Merci et j’en suis reconnaissant!
Bonjour Yacinfo, nous sommes ravis de vous être utiles ! Bon exercice, à bientôt :-).
Il faut écrire « j’étais en train «
Oui, Nicole… Bonne journée.
Quelle chance découvrir votre
site! et même les québécois en
profitent!
Longue vie!
Merci Rolande, et nous, nous avons de la chance d’être lus même par les Québécois ;-).
Je découvre ce site mais il me plait beaucoup. Bravo, l’orthographe mérite ces efforts pour la défendre et la faire aimer
Merci pour votre petit mot. Heureuse de vous compter parmi nos lecteurs. Belle soirée et à bientôt !
« Non seulement le malheureux se voit souvent rogner un « l » » rogné, non?
Bonjour Palli atif, non c’est bien un infinitif que le verbe voir appelle ici. En effet, un mot ne saurait se voir « rogné » puisque, jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas pourvu du sens de la vue ;-). Dans les autres cas, on a généralement le choix. Exemple : « Elle s’est vue citée à comparaître » : l’accent est mis sur le résultat de l’action / Elle s’est vu citer à comparaître : l’accent est mis sur le déroulement de l’action. Bon après-midi.
Merci pour ce très bon article qui à… presque …levé le doute que j’avais .
Cependant, il m’a fallut consulter un autre site pour être pleinement rassuré.
En effet, les citations ci-dessous laissent-entendre que la préposition « à » après « pallier » est juste inutile, alors que cette forme est incorrecte.
« …une préposition qui n’a pas lieu d’être… »
« …Nul besoin de la préposition « à »… »
« …La préposition « à » est superflue … »
En revanche, les réponses aux commentaires, que je n’ai lues que plus tard, sont catégoriques.
Bonjour Jf, il est tout même écrit en gros, en gras et en en-tête : « Erreur couramment commise » :-). Belle soirée
J’ai des lacunes à distinguer «Je lui dit, je le connait, je la connait, je le…, je la….. » et aussi les articles des noms, comment savoir que c’est « la » ou « le ». Merci de me repondre ou de me sugerer des liens qui m’aideront à éviter ces erreurs.
Je m’excuse pour la répétition. Jai un clavier anglais et ça me trompe des fois.
Bonjour Paul, « le », « la » ou « lui » sont des pronoms qui ont pour rôle de remplacer des noms.
Je connais cette femme –> Je la connais.
Je connais cet homme –> Je le connais.
Je dis (quelque chose) à une personne –> Je lui dis.
Je dis (quelque chose ) à plusieurs personnes –> Je leur dis.
N’hésitez pas à préciser votre question si vous souhaitez d’autres informations. Bon dimanche.
Dans la vidéo, on nous annonce que le verbe « PALLIER » est UN TRANSITIF direct…. D’où risque de confusion avec INTRANSITIF direct!
Sachant que le mot « transitif » est « a priori » un adjectif, pour clarifier, je pense que le mieux serait de l’utiliser en tant quel tel, et de dire tout simplement » le verbe « pallier » EST TRANSITIF DIRECT!!! »
Inutile de rajouter du doute au doute…
Bien cordialement….
Bonjour Jean-Christophe, je comprends votre remarque. « Pallier est un transitif direct » sous-entend que c’est un verbe transitif direct. Il est vrai qu’à l’oral, on peut entendre « intransitif » au lieu de « un transitif ». Heureusement, dans la vidéo, le mot « transitif » est écrit en toutes lettres. Pas d’ambiguïté possible, donc 😉 Belle journée à vous !
Bonjour,
j’ai une question qui ne concerne pas directement le sujet de cette page mais je ne sais où la poser.
J’ai écris un mail à un client (je suis viticulteur) et j’ai eu un doute sur une phrase.
La voici : « suite à votre appel ce jour, voici la facture modifiée avec le bon nombre de bouteilles facturé. »
La question est la suivante : le verbe s’accorde t-il avec « le bon nombre » (donc facturé, comme dans l’exemple) ou avec les bouteilles (donc facturées…).
Merci de votre réponse et bonne journée !
Bonjour Guillaume,
Je vous invite à venir poster votre question sur notre site dédié : « Question orthographe » (http://www.question-orthographe.fr/). Vous verrez, c’est très simple et tout une communauté attend de pouvoir vous répondre. Alors, je vous dis à tout de suite.
Pouvez-vous répondre à cette question ?
C’est un palliatif à la morosité ou c’est un palliatif de la morosité. J’ai lu dans le Larousse que palliatif se construisait avec de mais je l’ai vu employé assez régulièrement avec à. Où est la vérité ? Merci d’avance.
Marie
Bonjour Marie, lorsque vous rencontrez différentes orthographes ou constructions d’un mot ou d’une expression, le plus sage est de s’en remettre au dictionnaire. Nous confirmons ce que dit le Larousse : le nom « palliatif » se construit avec la préposition « de ». D’où « un palliatif de la morosité ». Par conséquent, la préposition « à » ne s’emploie ni avec le verbe, ni avec le nom !
« 4. Ce n’est pas avec ces « mesurettes » que l’on palliera le problème de fond ! (…) Phrase correcte. »
Je me permets d’en disconvenir et de relever une impropriété. Si j’ai bien compris vos explications concernant le sens de « Pallier », c’est précisément pour des « mesurettes » que son emploi se justifie. Le sens de cette phrase invite donc à l’emploi du verbe « remédier » ou « résoudre », ou à la tourner ainsi : « ces « mesurettes » ne feront que pallier le problème de fond ! ».
bonjour Ankou,
On pallie bien le problème et non les mesurettes. Les mesurettes sont de l’ordre de la solution quand le problème est ce qui pose des difficultés.
D’ailleurs la phrase proposée est obscure. Pourquoi « ne feront que » ? Faut-il comprendre que les mesurettes pallieront le fond et non la surface (ce qui est l’inverse de la phrase initiale) ou y a-t-il une autre interprétation possible ?
Bonjour Francis, vous avez raison. Étymologiquement « pallier » signifie « couvrir d’un manteau (pallium en latin). Il s’agit donc de dissimuler un défaut, de guérir en apparence, sans apporter de remède véritable, de solution durable. C’est bien le sens de la phrase : un problème de fond est un problème important, qui ne peut être pallié (encore moins résolu !) avec des « mesurettes ». Bonne journée.
Les soldats de l’an II
Le 23 février 1793, la Convention décide la levée de trois cent mille hommes parmi les célibataires ou veufs de 18 à 45 ans. Il s’agissait de désigner ou tirer au sort des hommes de tous les départements de France. Objectif : palier à la baisse des effectifs de l’armée révolutionnaire due aux pertes, aux désertions et aux départs massifs des volontaires levés en 1792 et rentrés chez eux après avoir repoussé l’ennemi. Cette levée provoqua des émeutes à Rouen. A Jumièges, on traîna les pieds…
Voir http://jumieges.free.fr/alonzenfants.html
peut etre l’evolution de la langue?
Correction: « pallier la baisse « , semble convenir davantage?
J’ai surtout l’impression qu’il s’agit d’un texte écrit par l’autre du site web, et non pas une retranscription d’un quelconque texte datant d’il y a plusieurs centaines d’années.
Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une évolution de la langue, mais bel et bien d’une faute de français.
Nous confirmons vos dires Archillion : « palier à » est une double faute qui n’a rien d’historique ! 😉