Il est plus facile de prononcer « opprobe » qu’« opprobre »… mais faux !

« Opprobre », qui signifie « honte », « déshonneur », s’écrit avec deux « p » et deux « r ».
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Avis de l’expert –
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Tel qui, vendredi, ajoute un « r » à fruste en enlève un, dimanche, à « opprobre »… Le Français n’en fera jamais qu’à sa tête ! Et, comme si cela ne suffisait pas, il n’est pas rare que, sur la foi de sa terminaison, on dépouille ce dernier de ses attributs masculins : le très sérieux Dictionnaire historique de la langue française lui-même s’y laisse prendre ! Il y a décidément des mots voués à subir tous les outrages…

Exercices (cherchez les erreurs)
- Ces accusations de pédophilie ont couvert son nom d’opprobe.
- Le prénom « Adolf » est désormais chargé d’opprobe.
- Les enfants du bourreau vivent dans l’opprobre.
- L’attitude inqualifiable du politicien jette l’opprobe sur toute la classe politique.
- Vous êtes l’opprobe de la profession !
- Pour se soustraire à l’opprobre public, il s’est exilé.
- Ne pouvant supporter un tel opprobe, il s’est suicidé.
- L’élimination des Bleus jette l’opprobe sur le foot français.
- La révélation de ses pratiques frauduleuses a couvert le maire d’opprobre.
- Trop souvent, les victimes de viol vivent dans le silence et l’opprobre.
- « Opprobre » signifie « ce qui humilie à l’extrême, publiquement ».
- Couvrir quelqu’un d’opprobre n’est pas une solution élégante !

Réponses
- Faux. Il faut écrire : Ces accusations de pédophilie ont couvert son nom d’opprobre. « Opprobre » s’écrit avec deux « p » et deux « r ».
- Faux. Il faut écrire : Le prénom « Adolf » est désormais chargé d’opprobre. On n’écrit pas « opprobe », mais « opprobre ».
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : L’attitude inqualifiable du politicien jette l’opprobre sur toute la classe politique. On n’écrit pas « opprobe », mais « opprobre ».
- Faux. Il faut écrire : Vous êtes l’opprobre de la profession ! « Opprobre » s’écrit avec deux « p » et deux « r ».
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ne pouvant supporter un tel opprobre, il s’est suicidé. On n’écrit pas « opprobe », mais « opprobre ».
- Faux. Il faut écrire : L’élimination des Bleus jette l’opprobre sur le foot français. « Opprobre » s’écrit avec deux « p » et deux « r ».
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
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Excellent exemple de ce que les linguistes connaissent dans toutes les langues sous le nom de « dissimilation » (et non « dissimulation » !) : quand deux phonèmes identiques ou proches se parasitent et l’un deux disparait ou se modifie. En français, les cas classiques sont ‘pèlerin’ dérivé de ‘pérégrin’ (XIe siècle) qui perdure dans pérégrination, ou ‘niveau’ altéré du latin ‘libellus’. En anglais, le latin ‘marmor’ a fini par donner ‘marble’ et en italien ‘arbor’ est devenu ‘albero’.
Ce phénomène phonologique est comparable à celui de la métathèse (inversion des phonèmes) qui fait que ‘infractus’ se substitue à ‘infarctus’ comme ‘fromage’ a supplanté ‘formage’ (cf. fourme, ou ‘formaggio’ en italien).
Cher Chambaron, c’est toujours un plaisir de vous lire ici ! Merci de rappeler ce qu’est une dissimilation, exemples à l’appui. Émile Littré en recense un certain nombre dans sa « Pathologie verbale ». Quant à la métathèse, en voici une triple : « Le gourmet aime le fromage de brebis. » https://www.projet-voltaire.fr/evenements/metathese-inversion-ordre-lettres/. Autre sujet proche, les mots formés par l’agglutination d’une lettre : dinde, tante, nombril… : https://www.projet-voltaire.fr/origines/mots-agglutines/. Bonne journée.
Très facile d’utilisation , merci. La marche c’est la certitude et le doute. On avance comme cela plus sereinement avec moins de honte.
Bonjour, je n’ai pas tout compris à votre message, mais vous semblez satisfait, c’est l’essentiel :-). Bon dimanche.
Excellent !.. ellipse contrariée à l’épitaphe du savoir où de l’ignorance: « avec fermeté et prudence.. »