Sans doute n’entend-on pas vraiment la même chose selon que l’on dit « nous crions » ou « nous criions », mais il n’est pas rare de trouver « il en fallait beaucoup pour que nous crions » au lieu de « il en fallait beaucoup pour que nous criions ».
Les verbes qui, à l’indicatif présent, se terminent par « -ions » ou « -iez » aux 1re et 2e personnes du pluriel (« nous rions », « vous criez ») prennent un « i » supplémentaire à l’imparfait et au subjonctif présent (« nous riions », « que vous criiez »). Notez que les formes de ces verbes sont identiques à l’imparfait et au subjonctif présent.
Pour distinguer le présent de l’imparfait, il suffit de remplacer « nous » par « je » et « vous » par « tu » :
Nous rions jaune quand on se moque de nous. = Je ris jaune quand on se moque de moi. ? On met le verbe au présent : nous rions.
Vous riiez jaune quand on se moquait de vous. = Tu riais jaune quand on se moquait de toi. ? On met le verbe à l’imparfait : vous riiez.
Cette méthode risque de se révéler moins efficace pour distinguer le subjonctif de l’indicatif, les deux formes se prononçant souvent de la même façon à l’oral (« je rie », « tu ries »/« je ris », « tu ris »). Il sera souvent préférable de remplacer notre verbe par un autre tel que « faire ». Je comprends que vous riiez jaune quand on se moque de vous. = Je comprends que vous fassiez… ? C’est le subjonctif qui convient, on redoublera donc le « i » : vous riiez.
N.B. Le problème et la solution sont les mêmes pour les verbes en « -yer » (« vous employez », « vous employiez »).
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Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
On se gardera, au subjonctif présent, d’écrire « ayions » et « ayiez », « soyions » et « soyiez » ! « Avoir » et « être » sont tout sauf des verbes en « -yer », et il n’est point besoin, en ce qui les concerne, de distinguer le présent du subjonctif de celui de l’indicatif : « avons » et « avez », « sommes » et « êtes » !
Exercices (cherchez les erreurs)
- Pourquoi faut-il que nous essuyons toujours les plâtres ?
- Il faut que nous envoyions notre CV au plus vite.
- Hier vous riiez, demain vous pleurerez peut-être !
- Il importe que vous employiez mieux votre temps.
- Il n’est pas indispensable que vous vous liez d’amitié avec le client !
- Que vous me croyez ou non n’a aucune importance.
- Vous voyez juste quand vous me dites que cet homme a de l’avenir.
- Ce n’est pas que nous essayions de vous influencer, croyez-le bien !
- Naguère, vous ne vous noyez pas ainsi dans un verre d’eau !
- Il convient que vous soyiez prudent quand vous engagez l’entreprise.
Réponses
- Faux. Il faut écrire : Pourquoi faut-il que nous essuyions toujours les plâtres ?
Si l’on remplace « essuyer » par « faire », cela donne : « Pourquoi faut-il que nous fassions… ? » C’est donc le subjonctif qui est ici de rigueur, et le « y » doit être suivi d’un « i ». - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Il n’est pas indispensable que vous vous liiez d’amitié avec le client !
« Il n’est pas indispensable que vous fassiez… » Voilà ce que l’on obtient, en l’occurrence un subjonctif, en substituant le verbe « faire » à « lier ». On redoublera donc le « i » ! - Faux. Il faut écrire : Que vous me croyiez ou non n’a aucune importance.
Le remplacement de « croire » par « faire » donnerait : « que vous fassiez ou non… » Il s’agit donc d’un subjonctif, et il faut se garder d’oublier le « i » après le « y ». - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Naguère, vous ne vous noyiez pas ainsi dans un verre d’eau !
En passant à la 2e personne du singulier, on
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