Parce que ces mots sont savants et tirés du grec, on pourrait croire que le préfixe qui les compose s’écrit avec un « y ». Mais il n’en est rien ! Les difficultés orthographiques ne se trouvent donc pas au début, mais dans le reste du mot…
Intéressons-nous d’abord au préfixe « mis- » ou « miso- ». Rien à voir avec la soupe japonaise, il nous vient du verbe grec miséô qui signifie « détester, haïr ».
Vous aurez remarqué que le préfixe a beau être d’origine grecque, il ne prend pas de « y » mais un simple « i ». C’est suffisamment rare pour être souligné !
Placé au début d’un mot, il traduit la haine, le rejet, un sentiment d’hostilité.
Comment choisir entre « mis- » et « miso- » ? C’est simple : « mis- » devant un mot commençant par une voyelle ; « miso- » devant un mot commençant par une consonne.
Les adjectifs les plus courants sont :
- misogyne : qui rejette les femmes. On parle de misogynie.
- misandre : qui rejette les hommes (les individus masculins). On parle de misandrie.
- misanthrope : qui rejette les hommes (le genre humain). On parle de misanthropie. Molière a contribué à populariser l’adjectif grâce à son œuvre Le Misanthrope (1666), sous-titrée « L’Atrabilaire amoureux ».
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D’autres adjectifs, formés sur « mis- » ou « miso- », sont plus rares, mais non moins étonnants ! En voici quelques-uns : misadelphe, « qui déteste ses frères et sœurs » ; misopaide, « qui déteste les enfants », misogame, « qui hait le mariage » ; misonéisme, « rejet de toute innovation, de tout changement » ; misopédie, « haine de l’instruction » ; misothéiste, « qui hait Dieu » ; mishellénisme, « mépris de la Grèce, des Grecs et de la culture grecque ».
Exercices (cherchez les erreurs)
- L’humour est souvent la meilleure parade contre la misogynie.
- On peut être athée sans pour autant être misothéiste !
- Dans sa célèbre pièce, Molière met en scène un individu misantrope nommé Alceste.
- Dans le milieu hippie des années 70, il y avait une certaine mysogamie ambiante.
- Cette féministe met en garde contre les dérives de la mysandrie.
- Les personnes misonéistes ne finissent-elles pas par se couper du monde ?
- Sans être misadelphe, j’ai pris mes distances avec mon frère et ma sœur.
- Cet humoriste, naguère connu pour ses sketchs mysogynes, n’a plus le vent en poupe.
- À la fin de sa vie, mon grand-père était devenu mysanthrope.
- La misandrie est-elle moins répandue que la misogynie ?
Réponses
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Dans sa célèbre pièce, Molière met en scène un individu misanthrope nommé Alceste.
- Faux. Il faut écrire : Dans le milieu hippie des années 70, il y avait une certaine misogamie ambiante.
- Faux. Il faut écrire : Cette féministe met en garde contre les dérives de la misandrie.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Cet humoriste, naguère connu pour ses sketchs misogynes, n’a plus le vent en poupe.
- Faux. Il faut écrire : À la fin de sa vie, mon grand-père était devenu misanthrope.
- Phrase correcte.
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