Bien malin celui qui n’a jamais hésité à mettre « malin » au féminin ! C’est vrai, ça, comment féminiser cet adjectif ? En ajoutant simplement un « e » final, pour former « maline », ou en modifiant la terminaison, ce qui donne « maligne » ?
En règle générale, les adjectifs terminés par « –in » font leur féminin en « –ine ».
Exemples : anodin –> anodine, enfantin –> enfantine, fin –> fine, sanguin –> sanguine…
Deux adjectifs en « –in » ne suivent pas cette règle : bénin et malin.
Au féminin, « bénin » devient « bénigne » et « malin » devient « maligne ». Exemple : une dispute bénigne (sans conséquence grave), une fille maligne…
Pourquoi ? Parce que ce « g » était présent dans la racine latine des deux mots, benignus et malignus. Disparu en français dans la forme masculine, il s’est vu ressusciter, en quelque sorte, dans la version féminine !
Néanmoins, les dictionnaires de référence signalent une « tolérance » envers la forme « maline ».
Voici ce qu’indique l’Académie française : « La forme correcte est maligne. Mais force est de constater que, par analogie avec des couples comme gamin/gamine, la forme maline se rencontre de plus en plus. »
Larousse encadre davantage l’usage de cette variante : « La forme féminine maline, au sens de « malicieuse, astucieuse » est de plus en plus courante à l’oral (probablement par analogie avec des paires comme marin / marine, salin / saline, etc.). Et de recommander « dans l’expression soignée, l’emploi du féminin maligne plutôt que maline ».
À lire également sur notre blog : « Enclin », « encline », bien l’écrire
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
En résumé, que faut-il dire et écrire ?
– « Maligne », dans tous les cas. Au moins est-on sûr de ne pas se tromper ! Cela étant, ce féminin peut sembler peu logique et peu intuitif.
– « Maline », uniquement au sens de « malicieuse, astucieuse » (on conserve « maligne » dans le registre médical : une maladie maligne, une tumeur maligne…) et dans l’expression courante, orale.
– Quant à « bénigne », c’est l’unique féminin accepté !
Exercices (cherchez les erreurs)
- Toi qui as toujours des idées malignes, nous t’écoutons !
- Mon chat a toujours une expression maligne, comme s’il préparait quelque chose en secret.
- L’hémopathie maline est le nom savant du cancer du sang.
- Monsieur le Proviseur, notre fille ne fait plus la maline depuis que vous l’avez renvoyée.
- La tumeur que le médecin a diagnostiquée est malheureusement maline.
- La gamine, maline, s’est échappée de la classe sans être vue de son professeur.
- Nous craignions que la tumeur ne soit maline ; fort heureusement, elle est bénigne.
- Cette entreprise utilise des stratégies très malignes pour éliminer la concurrence.
- Cette enfant est maline comme un singe, et fait surtout les mêmes grimaces !
- Chère Madame, je crois avoir découvert une solution maline pour économiser l’eau.
Réponses
- Phrase correcte. Attention, cette phrase rentrerait dans le cas où l’emploi de « maline » serait toléré. En effet, la phrase s’apparente à une tournure courante, orale…
- Phrase correcte. Attention, cette phrase pourrait rentrer également dans le cas où l’emploi de « maline » serait toléré.
- Faux. Il faut écrire : L’hémopathie maligne est le nom savant du cancer du sang.
- Faux. Il faut écrire : Monsieur le Proviseur, notre fille ne fait plus la maligne depuis que vous l’avez renvoyée. L’emploi de « maligne » est requis ici, car il s’agit d’une situation de communication où l’expression doit être soignée.
- Faux. Il faut écrire : La tumeur que le médecin a diagnostiquée est malheureusement maligne.
- Phrase correcte. Attention : l’emploi de « maline », dans cette phrase, est toléré, mais celui de « maligne » serait recommandé dans une expression soignée.
- Faux. Il faut écrire : Nous craignions que la tumeur ne soit maligne ; fort heureusement, elle est bénigne.
- Phrase correcte. Attention : l’emploi de « maligne » est requis ici, car il s’agit d’une situation de communication où l’expression doit être soignée.
- Phrase correcte. Attention, l’emploi de « maline », dans cette phrase, est toléré, car il s’agit d’une expression courante, orale, mais l’emploi de « maligne » serait également correct.
- Faux. Il faut écrire : Chère Madame, je crois avoir découvert une solution maligne pour économiser l’eau. Attention, l’emploi de « maligne » est requis ici, car il s’agit d’une situation de communication où l’expression doit être soignée.
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