En français, de nombreuses phrases commencent par « C’est… » pour mettre en relief un élément, accentuer une information. Jusqu’ici, tout va bien. Mais comment tourner la suite de la phrase pour éviter un pléonasme grammatical ?
Quand « C’est » est suivi par « là », adverbe de lieu, on n’ajoute pas « où » juste après. On n’écrit pas : « C’est là où je vais. »
Pourquoi ? Parce que « où » est aussi un adverbe de lieu, il fait doublon avec « là ».
On écrit donc : « C’est là que je vais. »
Si l’on tient vraiment à employer « où », alors il faut supprimer « C’est », et écrire « Là où je vais… », tout simplement.
D’ailleurs, Florent Pagny utilise correctement les deux tournures. Il chante : « C’est là que je t’emmènerai ». « Là où je t’emmènerai » est le titre de la chanson.
Pour les mêmes raisons, on n’écrit pas non plus : « C’est à lui à qui j’ai affaire. » Cela revient à répéter la préposition « à ».
On écrit donc : « C’est à lui que j’ai affaire. »
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Voici d’autres pléonasmes grammaticaux à éviter :
- « À cela, j’y fais attention. » Il y a deux compléments d’objet indirect, « y » et « à cela », qui représentent la même chose (ce dont on vient de parler). On écrit donc : « À cela, je fais attention… » ou simplement : « J’y fais attention. »
- « C’est de ça dont je parle. » Les mots « de » et « dont » renvoient tous deux au même complément d’objet indirect. Que dire, alors ? Au choix : « C’est de ça que je parle… » ou « C’est ça dont je parle. »
Un dernier pour la route ! On n’écrit pas : « C’est là où le bât blesse… », mais « C’est là que le bât blesse… » ou « Là où le bât blesse… ».
Voir notre règle : « Là où le bas blesse » ou « là où le bât blesse » ?
Exercices (cherchez les erreurs)
- « C’est là où je t’emmènerai… sur la route », chante Florent Pagny.
- C’est à la responsable à qui je voudrais m’adresser, pas aux employés !
- C’est là que les députés ont prêté le fameux serment du Jeu de paume.
- Quand il a gagné au loto, c’est à sa mère à qui il l’a annoncé en premier.
- La Normandie ? C’est là où je me rends tous les week-ends pour me ressourcer.
- C’est à un monsieur fort antipathique que j’ai eu affaire.
- Ohé ! tu m’entends ? Oui, c’est à toi que je parle !
- Tu vois cette île paradisiaque ? C’est là que nous irons en voyage de noces.
- C’est à moi à qui vous voulez parler ? Eh bien, trouvez quelqu’un d’autre !
- C’est là où je disperserai les cendres de mon père, le jour où il s’éteindra.
Réponses
- Faux. Il faut écrire : « C’est là que je t’emmènerai… sur la route » chante Florent Pagny.
- Faux. Il faut écrire : C’est à la responsable que je voudrais m’adresser, pas aux employés !
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Quand il a gagné au loto, c’est à sa mère qu’il l’a annoncé en premier.
- Faux. Il faut écrire : La Normandie ? C’est là que je me rends tous les week-ends pour me ressourcer.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : C’est à moi que vous voulez parler ? Eh bien, trouvez quelqu’un d’autre !
- Faux. Il faut écrire : C’est là que je disperserai les cendres de mon père, le jour où il s’éteindra.
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