À cette question, on aurait pu répondre que la seule orthographe correcte est « béni » ou bien l’autre, « bénit ». En réalité, les deux coexistent, avec un emploi bien spécifique pour chacune. Béni soit le Projet Voltaire qui va tout vous expliquer !
En français, il existe deux formes du participe passé du verbe bénir.
La première forme, « bénit », se termine par un « –t » au masculin et fait « bénite » au féminin, « bénits » et « bénites » au pluriel.
Attention au sens ! Son emploi est limité aux choses qui ont reçu la bénédiction du prêtre, dans le cadre d’une cérémonie, pour en faire un usage sacré.
En voici la liste (non exhaustive) : eau, pain, buis, sel, cierge, médaille ou tout autre objet ayant reçu ce type de bénédiction. On écrira donc : eau bénite, pain bénit – y compris dans l’expression figurée « c’est (du) pain bénit ! » –, buis bénit, sel bénit, cierge bénit, médaille bénite…
Astuce : on retient que « l’eau bénite, c’est un rite » ou que le « t » final de « bénit » est contenu dans le nom « prêtre ».
La deuxième forme, « béni », se termine par un simple « –i » et fait « bénie » au féminin, « bénis » et « bénies » au pluriel. Elle s’applique à tout le reste, c’est-à-dire à tout ce qui ne fait pas l’objet d’une bénédiction par un prêtre. Exemple : un jour béni, des enfants bénis, une maison bénie…
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Et dans les expressions populaires, faut-il écrire « béni » ou « bénit » ?
C’est « bénit », avec un « t », qui compose l’expression « C’est pain bénit » (et non « C’est du pain bénit », comme on l’entend très souvent), autrement dit, « c’est une aubaine ».
C’est aussi « bénit » qui entre dans le nom composé « un cul-bénit » (au pluriel : « des culs-bénits ») pour désigner une personne bigote.
En revanche, on écrit « béni » dans l’expression « être béni des dieux ». Même s’il est question de divinités, il ne s’agit ni d’un prêtre, ni d’une cérémonie !
De même dans le nom (invariable) « béni-oui-oui », qui désigne une personne toujours empressée à approuver les initiatives d’une autorité établie.
Exercices (cherchez les erreurs)
- Béni soit le jour où j’ai décidé de tout quitter pour vivre à la campagne !
- Traditionnellement, le pain bénit est distribué à la sortie de la messe.
- Ce poète aime dépeindre les jours heureux d’une époque bénie.
- Dans cette église, il est possible d’offrir des cierges bénits.
- Aucun siècle n’a été un siècle béni, chacun a eu son lot de malheurs.
- Lors d’un baptême, on arrose le front du baptisé d’eau bénie.
- Le jour des Rameaux, les fidèles rapportent chez eux une branche de buis béni.
- L’organisation de ce festival est du pain béni pour les commerçants du village.
- Comment peux-tu songer à vouloir vendre la maison bénite de notre enfance ?
- Ton frère a trouvé une place juste en bas de chez toi ? Il est bénit des dieux !
Réponses
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Lors d’un baptême, on arrose le front du baptisé d’eau bénite.
- Faux. Il faut écrire : Le jour des Rameaux, les fidèles rapportent chez eux une branche de buis bénit.
- Faux. Il faut écrire : L’organisation de ce festival est du pain bénit pour les commerçants du village.
- Faux. Il faut écrire : Comment peux-tu songer à vouloir vendre la maison bénie de notre enfance ?
- Faux. Il faut écrire : Ton frère a trouvé une place juste en bas de chez toi ? Il est béni des dieux !
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