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« va-t-en » ou « va-t’en » ?

L’apostrophe et le trait d’union ne sont pas deux signes équivalents : veillez donc à ne pas confondre « mange-t’il » et « mange-t-il ».

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Le « t » placé entre une forme verbale de la 3e personne (par exemple, « déclare ») et un pronom personnel (par exemple, « elle ») est encadré de deux traits d’union :

« Tout est en ordre », déclare-t-elle.

Comment va-t-il ?

En revanche, le « t » qui résulte de l’élision du pronom « toi », après un verbe à l’impératif ayant pour complément « en » ou « y », est précédé d’un trait d’union mais suivi d’une apostrophe :

Si tu n’as plus rien à faire, va-t’en.
Remets-t’en au destin.

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Le « t » qui ne résulte pas de l’élision du pronom personnel « toi », et n’est donc pas suivi d’une apostrophe mais d’un second trait d’union, est appelé tantôt euphonique, tantôt analogique. Euphonique puisque, de toute évidence, il facilite la prononciation et sert avant tout à éviter un hiatus (« Aussi a-il perdu son temps » serait proprement dissonant !). Analogique dans la mesure où, dès le XVe siècle, il a permis aux verbes qui avaient perdu leur terminaison « -t » ou « -d » à la 3e personne du singulier de s’aligner sur ceux, nombreux, qui l’avaient conservée…

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. L’analyse ADN prouve-t’elle la culpabilité de l’accusé ?
  2. Il adore sa voiture, aussi la gare-t’il toujours dans un parc fermé.
  3. Comment explique-t-elle un tel résultat ?
  4. Cette machine est capricieuse, méfie-t-en.
  5. M. Loupiat a pris sa retraite : qui va-t-on nommer à son poste ?
  6. Si tu veux atteindre ton but, donne-t-en les moyens.
  7. La direction m’accordera-t’elle cette prime ?
  8. Avec un ouvrier supplémentaire, gagnera-t-on en productivité ?
  9. Le séminaire aura-t-il lieu à Biarritz, comme l’an dernier ?
  10. Va-t-en dès que possible si tu ne veux pas rater le bus.
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Réponses

  1. Faux. Il faut écrire : L’analyse ADN prouve-t-elle la culpabilité de l’accusé ?
    Le « t » est ici placé entre une forme verbale à la 3e personne (« prouve ») et le pronom correspondant (elle). Il doit donc être encadré de traits d’union : « prouve-t-elle » et non « prouve-t’elle ».
  2. Faux. Il faut écrire : Il adore sa voiture, aussi la gare-t-il toujours dans un parc.
    Le « t » placé comme ici entre une forme verbale à la 3e personne (« gare ») et le pronom correspondant (« il ») doit être encadré de traits d’union : on écrit « gare-t-il » et non « gare-t’il ».
  3. Phrase correcte.
  4. Faux. Il faut écrire : Cette machine est capricieuse, méfie-t’en.
    « Méfie » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « méfie-t’en » et non « méfie-t-en ».
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : Si tu veux atteindre ton but, donne-t’en les moyens.
    « Donne » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « donne-t’en » et non « donne-t-en ».
  7. Faux. Il faut écrire : La direction m’accordera-t-elle cette prime ?
    Le « t » placé comme ici entre une forme verbale à la 3e personne (« accordera ») et le pronom correspondant (« elle ») doit être encadré de traits d’union : on écrit « m’accordera-t-elle » et non « m’accordera-t’elle ».
  8. Phrase correcte.
  9. Phrase correcte.
  10. Faux. Il faut écrire : Va-t’en dès que possible si tu ne veux pas rater le bus.
    « Va » n’a pas de sujet exprimé, signe qu’il s’agit de l’impératif, et le « t » présent ici est en fait le pronom « toi » : dans ce cas-là, il est suivi d’une apostrophe. On écrit « va-t’en » et non « va-t-en ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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Il faudrait peut-être commencer par faire que le dictionnaire de Microsoft n’induise pas les gens en erreur en leur expliquant que la bonne orthographe est fausse et en les dirigeant vers un mauvaise orthographe !

Adepte de traduction anglaise/française de « Mods » dans le monde du jeu vidéo et fervent défenseur de la langue de molière, perfectionniste odieux et intransigeant (avec moi-même, rassurez-vous) je me noie parfois (virtuellement parlant, entendons-nous bien) dans des formulations quelques peu complexes (souci du détail). (il faut absolument que j’arrête d’utiliser les parenthèses) Je vous soumets quatre phrases de forme interrogative:

« T’en a-t-il donné plus que ce que tu pouvais recevoir? »

« T’en a-t-il donné plus que ce que tu ne pouvais recevoir »

« T’en a-t-il donné plus que ce que tu ne pouvais en recevoir »

« T’en a-t-il donné plus que tu ne pouvais en recevoir? »

Bien que la différence puisse paraître ténue, quel est selon vous la meilleure formulation?

Merci.

Bonjour à tous
Ce qui est énervant par les temps qui courent, ce n’est pas tant la faute en elle-même que le dévoiement de la langue. On voit de plus en plus écrit  » y a t’il » ou » y a-t’il » à tel point que je me demande si ça ne va pas finir un jour par un consensus du genre  » la majorité écrit » et zou !
Je ne vous apprends pas la différence entre le t euphonique ( essayez de le supprimer pour voir) et l’élision de te/toi (dont on se demande ce qu’il viendrait faire là). Le pire étant encore que les fautifs ( si, si il y a faute!) n’acceptent pas souvent l’observation ….(peut-être ne suis-je pas assez diplomate ?), mais voir écrire des mots sans en maitriser le sens, ça me titille ( qu’ai-je dit ?)
Cordialement.

Est-il correct d’écrire « J’adore ma voiture, aussi la gare-je toujours dans un parc. » ?

Si c’est le cas la prononciation est-elle « garje » ou « garèje » ?

    Paul, il n’est pas correct d’écrire cela. Dans son « Bon usage », Grevisse nous explique qu’une approche littéraire veut que l’on mette un « é » à la place du « e » à l’écrit lorsque le pronom « je » est placé après le verbe. On écrira donc « garé-je », même s’il s’agit d’une formulation bien datée 🙂