Bien avant que les constructeurs automobiles donnent des prénoms féminins à leurs modèles, tels Mégane, Clio ou encore Zoé, d’autres véhicules ont répondu aux doux noms de Micheline, Victoria, Rosalie, Giselle et Joséphine. Qui a dit que les engins motorisés étaient une affaire de gros bras ?
Micheline
Une micheline est un petit train (un « autorail » pour être précis) mis au point dans les années 1930 par la société Michelin. Ses roues sont équipées de pneus spécialement développés par la firme, les « pneurails ». Les michelines ont circulé sur les lignes de la SNCF pendant de nombreuses années avant de prendre leur retraite. On peut les admirer au musée « L’Aventure Michelin », à Clermont-Ferrand, à la Cité du train de Mulhouse, mais également au Musée du chemin de fer du Yunnan à Kunming en Chine !
Victoria
La victoria est un cabriolet hippomobile (« tiré par des chevaux ») apparu au XIXe siècle. Considérée comme une voiture pour dames, elle doit son nom à la reine Victoria, qui a régné sur le Royaume-Uni de 1837 à 1901. La victoria a quatre roues et deux places auxquelles s’ajoute un siège sur coffre pour le cocher. Le modèle le plus connu est la victoria « grand-duc », avec siège de cocher amovible. Autre variante : la « milord », avec siège de cocher fixe. Aujourd’hui, les différents modèles sont regroupés sous le terme de « calèches ».
Rosalie
Créée au milieu du XIXe siècle, la rosalie est une voiture de loisir dotée de quatre roues et de pédales. Elle peut accueillir plusieurs passagers, chacun devant pédaler (en rythme !) pour la faire avancer. C’est en 1853 que la première rosalie voit le jour, à l’occasion de l’Exposition universelle de New York. Si les rosalies se font plus rares aujourd’hui, on peut encore en voir dans certains lieux touristiques, tels que les parcs d’attractions et les stations balnéaires. À Marseille, le parc Borély propose toujours des rosalies à la location, pour une balade de quelques heures en famille ou entre amis.
Giselle
Giselle est une Lancia Scorpion bleue dont tombe amoureux Herbie (« Choupette » en français), la Coccinelle star d’une série de films américains créée à la fin des années 1960. Pour que l’histoire d’amour soit crédible dans la version française, il a fallu rebaptiser « Choupette » en « Roméo ». Quant à Giselle, elle est devenue « Juliette ». L’avantage, avec les prénoms des amants maudits de Shakespeare, c’est qu’il n’y a plus de doute quant au « genre » des personnages.
Joséphine
La joséphine est un modèle de Chrysler Sedan datant des années 1930. Aujourd’hui, elle est louée à l’occasion de mariages pour son côté délicieusement rétro et raffiné. Elle reste également très prisée par les collectionneurs.
Sandrine Campese
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Bonjour.
Je me posais une petite question sur le tel qui précède les noms, dans le chapô. Je me demande si on aurait pu faire l’accord, telles Mégane, etc. Pour dissiper l’ambiguïté, ne peut-on pas mettre tels que, qui s’accorderaient avec prénoms ?
Merci beaucoup
Bonsoir Claire,
Rien ne justifie le féminin « telles » dans l’exemple.
Il se conçoit bien devant des déterminants féminins :
> D’anciens modèles, telles la Mégane et la Clio…
Devant des prénoms désignant des personnes de sexe féminin aussi :
> Nombre de mes amis, telles Anne et Sophie…
Ici, en revanche, Mégane, Clio et Zoé sont simplement des prénoms, qui ne désignent rien ni personne en particulier.
> Des prénoms, tels [les prénoms] Mégane, Clio…
De façon similaire, au moment de choisir un prénom pour une fille à naître, on dirait par exemple « Anne est plus beau que Sophie ». Sous-entendu « [le prénom] Anne est plus beau que [le prénom] Sophie ».
« Anne est plus belle que Sophie » aurait un autre sens et sous-entendrait que Anne et Sophie désignent des individus.
Sinon, oui, un « tels que » s’accordant à « prénoms » serait moins litigieux :-).
Bonne soirée !