Quelques-unes des expressions que nous utilisons couramment aujourd’hui trouvent leur origine dans la littérature. Saviez-vous que nombre d’entre elles sont tirées des fables de Jean de La Fontaine ?
Voici de quoi vous éclairer.
L’expression « montrer patte blanche », par exemple, qui signifie « inspirer confiance », est extraite de la fable Le Loup, la chèvre et le chevreau. La patte blanche fait référence à celle de la chèvre qui, s’absentant de la maison en laissant son petit tout seul, lui recommande de ne pas ouvrir à quelqu’un qui ne prononcerait pas une phrase spécifique. Mais lorsque le chevreau entend frapper, il demande, en plus de la phrase, de « montrer patte blanche ». Grâce à cette astuce, il reconnaît la patte du loup et évite ainsi de se faire dévorer.
Et auriez-vous imaginé que « avoir la gueule enfarinée » pouvait provenir d’une fable ? C’est pourtant le cas, et cela concerne en l’occurrence celle intitulée Le Chat et un vieux rat. Si aujourd’hui l’expression est utilisée pour parler de quelqu’un qui n’est pas bien réveillé, elle signifiait à l’origine « prendre un air naïf pour arriver à ses fins ». En effet, dans cette fable, le chat utilise un stratagème pour attraper les souris : il se cache dans la huche à pain en se recouvrant la gueule de farine afin de duper les rongeurs. Heureusement, le vieux rat ne s’y fait pas prendre.
Par ailleurs, vous êtes certainement familier avec le conseil suivant : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Eh bien, c’est encore à Jean de La Fontaine qu’on le doit. Cette expression figure en effet dans le dernier vers de la fable Le Chartier embourbé. Et il vous est sûrement arrivé de conclure que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Voilà une autre expression que l’on utilise comme une réminiscence de nos leçons d’école et que l’on doit à la fable Le Loup et l’agneau. Il en existe encore beaucoup d’autres…
Grand auteur satirique et critique de son époque, Jean de La Fontaine nous a laissé pas moins de 243 fables décrivant le genre humain et ses travers. Peut-être parce qu’elles nous sont encore enseignées aujourd’hui, elles continuent de nourrir notre langage et nos références littéraires.
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Je recherche une expression dans une fable de LA FONTAINE qui fait référence à un couloir de navigation entre la Sicile et le contient italien ( un carli ???? ) et un récif qui se situe à proximité – le sens de la formule signifie qu’en évitant un danger , on se précipite sur un autre .
Merci à celui ou celle qui pourra m’aider dans ce sens
Henri
Bonjour,
Il s’agit peut-être de « tomber de Charybde en Scylla »,expression que l’on trouve dans « La vieille et les deux servantes » de La Fontaine.
Charybde et Scylla sont 2 monstres marins de la mythologie grecque, vivant de chaque côté du détroit de Messine.
Bonjour,
j’aime beaucoup La Fontaine, mais il n’a pas inventé tant d’expressions que cela, il en a beaucoup repris surtout…chez Rabelais notamment…
Bonjour Julien, vous avez des exemples ?
Il a énormément pris chez Esope qui est le père de la fable.
Pour les sujets, oui (c’est le cas de bon nombre d’auteurs de l’époque, comme Molière), mais pas pour le style ! Précisons que pour la Fontaine, [son] imitation n’est point un esclavage » ;-).
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage….
Attention de ne pas déformer les « phrases »…
le lion et le rat
Adieu, veau, vache, cochon, couvée.
Perrette (ou la laitière) et le pot au lait.
C’est comme « Courir plusieurs lièvres à la fois » au risque de tout faire rater.
Bonjour,
On peut citer toutes les autres :
– C’est la montagne qui accouche d’une souris.
– Tuer la poule aux œufs d’or.
– Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
– Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
– Adieu vache, veau, cochon, couvée.
– Tel est pris qui croyait prendre.
– Ventre affamé n’a point d’oreilles.
– Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.
– On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
– Patience et longueur de temps font plus que force et rage.
– La méfiance est mère de la sureté.
– C’est le pot de terre contre le pot de fer.
– Un Tiens vaut mieux que deux Tu l’auras.
Je vous laisse retrouver les fables correspondantes. Une excellente façon de relire ce philosophe qui ne disait pas son nom.
Vincent
Bonjour,
C’est étrange pour moi l’expression « avoir la gueule enfarinée » signifie « prendre un air naïf pour arriver à ses fins » comme vous l’indiquez dans l’article, j’ignorais qu’elle s’utilisait pour qualifier quelqu’un qui n’est pas bien réveillé… Merci donc!
Bonjour Laetitia, vous avez raison, à l’origine, l’expression veut bien dire « prendre un air naïf pour arriver à ses fins », mais par glissement de sens, à tort ou à raison, elle s’emploie également à propos de quelqu’un de « mal réveillé » ou « n’ayant pas les yeux en face des trous ».
Je ne suis donc pas la seule, merci Laëtitia.
« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. »
Bonjour Manue. L’origine de ce proverbe remonterait au XIIIe siècle, donc bien avant la Fontaine ! On le trouve dans le Roman de Renart sous la forme « tant va pot à l’eau que brise ». Très bonne soirée et à bientôt !
« la plus belle victoire est de vaincre son coeur »
https://www.youtube.com/watch?v=igfgb3l_7Tw