Présents sur nos vêtements, dans nos bijoux et en décoration, les strass font étinceler notre quotidien. Mais saviez-vous que ces petits brillants tant appréciés sont dus à un joaillier alsacien ? Retour sur une vie qui ne manqua pas de clinquant…
L’histoire démarre au XVIIIe siècle. À l’époque, la cour de Versailles était l’une des plus importantes et des plus riches d’Europe. Les courtisans et la famille royale aimaient se parer de leurs plus beaux atours, en faisant notamment briller leurs diamants et autres pierreries. Dès 1750 pourtant, les bijoux « fantaisie » suscitent un vif intérêt, en suivant le principe du « bling-bling » avant l’heure. Et c’est Georges Frédéric Strass qui en est à l’origine.
Né en Alsace en 1701, il s’intéresse dès le début de sa carrière aux pierres d’imitation. Le joaillier se tourne vers le cristal, qui a été créé le siècle précédent en Angleterre. Il a l’idée d’augmenter sa teneur en plomb et d’y ajouter d’autres métaux tels que le bismuth et le thallium ainsi que des sels métalliques pour la couleur. Il réussit alors à élaborer une matière plus dure que le verre, aisément façonnable.
L’excellente qualité de réfraction de la lumière et l’apparente pureté de ces « strass » en firent une parfaite imitation des diamants et autres pierres précieuses. Particulièrement reconnu pour son travail, Georges Strass fut nommé joaillier du roi en 1730 et orna toute la cour de ses créations.
Même s’il s’agissait de simili-pierres, leur inventeur connut un succès retentissant et mourut en 1773 à la tête d’une immense fortune. Les strass, par ailleurs appelés rhinestones dans les pays anglo-saxons, expriment, aujourd’hui encore, le talent de ce brillant créateur.
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Bonjour!
Qu’il est dur d’enchérir sur vos commentaires, pertinents et documentés!
Dans le cas d’aujourd’hui, j’aimerais néanmoins planter ma modeste banderille. Le patronyme de l’industriel à l’origine de ce mot n’est pas « Strass », mais « Stras ». L’ajout d’un « s » reste mystérieux, mais cela me semble correspondre au besoin de mieux identifier le mot. En effet, « strass » se rapproche plus de « Strasse » qui en allemand signifie « rue », et est donc mieux mémorisé.
Vous ne citez pas non plus, et je peux le comprendre, la firme « Swarovsky ». C’est pourtant elle qui a transmuté le verre en ornement, et vend cher à tout-venant des billes d’enfant pour de purs diamants.
Lorsque j’étais marseillais, il y a tant et si peu d’années, on se qualifiait d » »estrace » à peine qu’on se voyait : mauvais papier, emballage grossier, relent de bijoux pour les sombres impasses…
Bonjour et merci pour vos précisions. Nous ne trouvons cependant nulle trace de Georges Stras : il n’y a que du Strass.
Bonjour Erick,
Une recherche un peu poussée via un de recherche fait pourtant apparaitre à plusieurs reprises le nom « Stras » dans les textes anciens (y compris en langues étrangères).
J’ai néanmoins vu que le nom s’était naturellement altéré avec l’apparition de la marque de fabrique: la « Stras’s jewelry » est donc devenue le « Strass » au fil du temps… comme Macdonalds, par omission récurrente de l’apostrophe.
Bien sincèrement,
Chambaron
Nous pousserons alors les recherches, si personne ne pousse derrière 😉
Quelque retard à fermer la parenthèse qu’Erick a ouverte, et que je n’aime pas laisser non-fermée… Votre clin d’œil m’a piqué !
On trouve donc trace de « Stras » dans les sources crédibles suivantes:
– Dictionnaire historique de la langue française (Alain Rey). Édition papier de 2009: pas de lien informatique.
– CNRTL: http://www.cnrtl.fr/definition/strass .
Cela suffit-il ?
Littérairement,
Chambaron
Vous êtes fort, vous êtes très fort.
http://cltct.co/17LMlRs