Avoir le cafard signifie avoir les idées noires. Souffrant d’une mauvaise réputation, cette petite bête est tout autant détestée dans les maisons qu’elle envahit que dans nos pensées. Mais quel rapport entre le plus mal-aimé des insectes et le fait d’être déprimé ?
Pour comprendre l’origine de cette expression, il faut s’intéresser de plus près aux évolutions du mot « cafard ». Dérivé de l’arabe kafir, il apparait pour la première fois dans le dictionnaire du XVIe siècle pour désigner un mécréant fourbe, sans foi ni moralité.
Pas de foi, pas de morale… Dans l’imaginaire collectif, les personnes affichant cette absence de valeurs sont réputées pour œuvrer de manière sournoise. On les imagine cherchant à se fondre dans l’obscurité grâce à de sombres vêtements, en cachant ainsi leur malveillance.
Il n’en fallait pas plus pour faire le lien entre ces blattes, amatrices des recoins les plus noirs des maisons, et ces faux dévots. Le verbe « cafarder » ne fera qu’amplifier l’aspect négatif du terme, renforçant également son lien avec une certaine hypocrisie.
Il faudra pourtant attendre 1857 pour voir le cafard devenir un symbole de tristesse. Le poète Charles Baudelaire l’aurait introduit dans son recueil des Fleurs du mal, en même temps que son célèbre spleen.
La langue française aime décidément s’amuser au détriment des insectes. Le cafard, aussi petit soit-il, se voit contraint de porter le fardeau de la tristesse. Heureusement qu’il peut compter sur l’aide du bourdon pour se sentir un peu moins seul…
Découvrez d’autres expressions :
Pas assez d’informationnnsssss
Bonsoir Mahmoud, quelles informations supplémentaires auriez-vous souhaité trouver ? Bonne soirée.
Bonjour,
Au cours de mes études dans le secteur administratif, j’ai beaucoup apprécié vos entrainement. À présent, j’apprécie votre blog mais ce qui est dommage, c’est de ne pouvoir s’inscrire à une newletter.
Bonne continuation 🙂
Bonsoir Charlotte, merci de votre intérêt et de votre fidélité ! Pour vous tenir au courant de notre actualité, nous vous invitons à vous abonner à notre page Facebook http://facebook.com/Projet.Voltaire et/ou notre compte Twitter http://twitter.com/Projet_Voltaire. Vous pouvez également jouer à notre jeu « une faute par jour » http://twitter.com/1fauteparjour. À bientôt ! 🙂
Sans oublier le fil RSS ! C’est par ce biais que je reste informé automatiquement de vos publications : http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/index.rss (si je peux me permettre une remarque : avez-vous la possibilité de le paramétrer pour disposer de l’intégralité du billet dans le fil, plutôt que ses premières lignes ? Cela permettrait de le lire intégralement dans un lecteur RSS.)
Oups ! J’ai copié la mauvaise URL du fill RSS (il s’agissait du fil voisin dans mon lecteur 🙂 ). L’URL de votre fil est bien sûr http://www.projet-voltaire.fr/blog/feed
Bonjour Emmanuel, au contraire, le blog du champion du monde d’orthographe Bruno Dewaele, membre éminent de notre comité d’experts, est une saine lecture à laquelle nous ne pouvons que souscrire ! :-p Je transmets votre suggestion à notre service technique. Excellente journée !
Cela mérite une citation, à l’ordre de la Littérature:
« Parfois il prend, sachant mon grand amour de l’Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes. »
(Les Fleurs du mal, poème La Destruction – page 196)
Ainsi que repris dans les traductions anglaises , il semble qu’il s’agit plus de l’acception d’hypocrite (le « il » désigne le Démon) que de celle d’idée noire. Mais les voies de l’étymologie sont impénétrables…
Cela semble plus cohérent effectivement.