Audrey Van Espen est chargée d’affaires dans une société financière : BPCE Factor. Elle intervient à l’École supérieure de la banque à La Réunion en tant que coordinatrice pédagogique pour le Bachelor Banque Omnicanal. Son rôle est d’accompagner les étudiants tout au long de leur parcours de formation et de les entraîner à interagir avec les différents acteurs du monde professionnel notamment dans le cadre de l’élaboration de leur projet professionnel.
Depuis combien d’années proposez-vous le Projet Voltaire et avec quels objectifs ?
Les apprenants utilisent la plateforme depuis trois ans en métropole et deux ans à l’île de La Réunion. Nous souhaitons qu’ils améliorent leur niveau en orthographe.
De quel constat êtes-vous partis ?
Notre établissement propose le dispositif en complément de nos formations parce qu’il y a une demande assez forte de la part des banques et des établissements financiers face à la baisse du niveau en langue française. Nous formons un public relativement jeune. De ce fait, ils n’ont pas toujours conscience de l’importance de la langue dans les métiers qu’ils vont exercer.
Comment évaluez-vous le niveau en orthographe de vos élèves à leur arrivée dans l’enseignement supérieur ?
Leur niveau en français en entrée de formation est généralement assez faible. Nous le remarquons lorsque nous recevons les projets professionnels à corriger, c’est une vraie problématique aujourd’hui dans la pratique de la langue, notamment à l’écrit. Ce sont des fautes qui se répercutent sur l’expression orale avec un langage trop familier ou un vocabulaire assez restreint.
Comment se déroulent les entraînements sur la plateforme ? Les étudiants sont-ils autonomes ?
Le Bachelor Banque où j’interviens est une formation diplômante qui est réalisée sur dix mois. Nous leur donnons accès à la plateforme Projet Voltaire dans les trois premiers mois qui suivent le début de la formation pour qu’ils puissent s’entraîner assez tôt dans leur parcours. C’est un module complémentaire qu’on a souhaité ajouter au Bachelor. Ils ont accès à la plateforme de manière autonome jusqu’à ce qu’ils passent l’examen de niveau à la fin de leur parcours. Nous suivons leur progression depuis la plateforme et portons un regard attentif au temps passé sur celle-ci.
Quelle est l’implication de vos élèves face à ce dispositif de remise à niveau ? Se sentent-ils concernés ? Comment les sensibilisez-vous à l’importance de l’orthographe, de la syntaxe ou encore du vocabulaire dans le monde professionnel ?
De manière générale, ils sont assidus et se connectent sans qu’on ait besoin de les relancer. Ils ont compris que c’était dans leur intérêt et que l’outil pouvait les aider pour la rédaction de leur projet professionnel. Ils sont donc contents de l’avoir à disposition tout au long de l’année. L’outil leur permet de revoir des notions d’orthographe ou de grammaire mal maîtrisées ou peu comprises et leur donne des axes d’amélioration utiles pour l’année en cours et les années qui vont suivre leur formation. Le projet professionnel est également un bon moyen de s’entraîner puisqu’ils sont notés à l’oral par des professionnels du secteur de la banque qui peuvent être de futurs recruteurs.
Comment sensibilisez-vous les élèves au passage du Certificat Voltaire dans le cadre de leur formation ?
C’est vraiment une formation où les élèves apprennent tout au long de l’année. Nous ne leur attribuons pas de note, ils ont pour seule obligation de passer le Certificat Voltaire à la fin de l’année. En cas de besoin, nous sommes là pour les accompagner et les conseiller. Pour les sensibiliser au passage du Certificat Voltaire, nous le présentons dès l’entrée en formation ; c’est un volet inclus dans nos parcours de formation.
Vous formez ces jeunes à des métiers dans lesquels l’expression prend une place majeure. Comment les préparez-vous ?
Nos formations sont très spécifiques, nous ne proposons pas de cours de français. Bien qu’elles soient orientées métier, nous essayons de mettre la maîtrise de la langue française au cœur de notre apprentissage. Les jeunes seront amenés, dans le cadre de leur profession, à échanger à l’écrit via les mails ou des comptes rendus ou bien à l’oral par l’intermédiaire d’échanges téléphoniques par exemple. Le Projet Voltaire s’inscrit dans une complémentarité de notre Bachelor.
Nous n’utilisons pas Projet Voltaire Expression pour le moment, mais c’est quelque chose que nous pourrions envisager dans les années à venir. En effet, ils sont dans un secteur où l’expression orale fait partie intégrante de leur quotidien.
Quel bilan faites-vous de la mise en place du Projet Voltaire ?
De mon point de vue, c’est une excellente chose. Je pense vraiment qu’il est nécessaire de le déployer à l’ensemble des formations pour répondre aux attentes de plus en plus exigeantes des recruteurs. De plus en plus, nos partenaires exigent le passage du Certificat Voltaire dans le processus de recrutement.
Que diriez-vous à une personne qui n’a jamais travaillé avec le Projet Voltaire pour lui donner envie de l’essayer ?
Je pense que le Projet Voltaire est nécessaire pour acquérir des réflexes durables et utiles pour s’insérer dans la vie professionnelle. Plus l’élève maîtrisera sa langue maternelle et plus il aura de chances d’intégrer une entreprise. Le niveau de langue est significatif pour les recruteurs qui cherchent à véhiculer une bonne image de leur société. Tous les profils que nous formons ont conscience de ces enjeux et présentent une vraie envie de réussir.
Un mot de fin pour conclure ce témoignage ?
J’encourage le Projet Voltaire à poursuivre ses actions qui ne sont que bénéfiques pour les apprenants. J’invite également tous les établissements à déployer l’outil pour permettre aux élèves d’enrichir l’expression orale et écrite dans la vie de tous les jours. Je n’ai eu que des retours positifs de la part des apprenants qui ont utilisé la plateforme ou qui ont passé le Certificat Voltaire. C’est une vraie chance pour les élèves de pouvoir passer cet examen qui est reconnu par les recruteurs et qui offre de belles occasions pour la suite de leur parcours.