Travailler l’oral au lycée – Les conseils d’enseignants

Enseignants de lycée, vous préparez vos élèves à la prise de parole devant un public, en particulier pour le passage du grand oral du baccalauréat. Dans ce cadre, le Projet Voltaire donne la parole à plusieurs de vos pairs. Ceux-ci vous donnent des pistes sur l’entraînement à l’oral et les outils que vous pouvez utiliser en classe, en particulier Mon oral.

travailler l'oral au lycée

Que vos élèves préparent un bac général ou technologique, ils passent le grand oral du baccalauréat (ou « Grand oral ») en fin de cursus. Par ailleurs, tous devront être à l’aise avec la prise de parole devant un public… parce que cela est indispensable pour bien mener sa carrière et exister en tant que citoyen. Dans ce cadre, il est important de les préparer à la prise de parole devant un public.

Sommaire :

Les enjeux de l’oral au lycée

Préparer le grand oral du baccalauréat

Bien entendu, le grand oral du baccalauréat constitue pour les élèves l’échéance la plus importante en matière de prise de parole. Une grande majorité d’entre eux ont déjà été confrontés à un oral devant un jury – notamment lors de l’épreuve orale du brevet – mais cela ne signifie pas que tous sont parfaitement à l’aise.

De surcroît, le grand oral est une épreuve exigeante : elle nécessite, pour chaque élève, de bâtir en peu de temps un argumentaire autour de la question sélectionnée par le jury. Il paraît donc indispensable de travailler l’oral en amont… et ce d’autant que le Grand oral compte pour 10 % des points au bac général et pour 14 % des points au bac technologique.

Grand oral du bac : préparez vos élèves

Préparer les élèves à l’entrée dans la vie active

Au-delà du grand oral, vos élèves se préparent aux études ou à l’entrée dans la vie active. Dans les deux cas, ils devront se montrer capables de prendre la parole devant un public. Les employeurs apprécient les personnes qui maîtrisent l’expression écrite et orale : selon une enquête Ipsos réalisée en octobre 2021 pour le Projet Voltaire, 86 % des recruteurs considèrent même qu’il s’agit d’une compétence importante dans leur secteur d’activité. Lors d’un entretien pour une embauche, une mauvaise expression ou une capacité limitée à convaincre entraîne une élimination du candidat dans 75 % des cas.

De manière générale, la compréhension et l’expression orale sont indispensables au quotidien : difficile d’imaginer exercer sans cela ses droits et devoirs de citoyen. Dans ce cadre, il est bien entendu impératif de travailler l’oral avec ses élèves dès que possible. Comment ? Le Projet Voltaire vous livre quelques éléments de réponse après avoir interrogé des professeurs.

Travailler l’oral au lycée avec ses élèves : les pistes de plusieurs professeurs

Commencer à travailler l’oral dès que possible… et réviser les fondamentaux.

Marc Carrey, professeur en génie civil à l’IUT de Bordeaux, a noté chez certains élèves un manque d’efficacité dans l’expression. Selon lui, il est donc indispensable d’anticiper les épreuves autant que possible. « On ne s’improvise pas orateur du jour au lendemain : ça demande d’acquérir une certaine méthodologie et de se préparer en amont. »

Le constat est partagé par Déborah Mambé Thomazeau, enseignante de français à Villiers-sur-Marne. Elle travaille avec ses collègues pour mettre en place des projets impliquant la prise de parole devant un public. Ainsi, un oral spécifique à cet établissement a vu le jour. Les élèves sont sensibilisés très tôt à l’art oratoire. Déborah Mambé Thomazeau conseille également de bien cerner ses classes et ses élèves et leur niveau respectif. Elle suggère également de faire varier la difficulté des exercices oraux au cours de l’année : « Les exercices proposés ne doivent pas être les mêmes si l’on est en début, en milieu ou en fin d’année. »

Marc Carrey, lui, conseille de revenir chaque fois que nécessaire sur les fondamentaux : « Issus de parcours différents, les jeunes arrivent en études supérieures avec certaines carences, que ça soit en expression écrite ou orale. En plus de ces difficultés déjà identifiées, les contenus proposés en classe ne traitent plus des questions grammaticales, orthographiques, de syntaxe… »

Il faut selon lui éviter les exercices en masse et privilégier autant que possible les solutions individuelles. Les outils numériques du Projet Voltaire – Orthographe et Expression – constituent une réponse qu’il utilise avec ses élèves : « À travers l’utilisation du numérique, j’ai pu leur faire prendre conscience qu’il était important d’acquérir ces compétences, fondamentales pour l’insertion professionnelle. »

Grand oral du baccalauréat : comment préparer mes élèves ?

Privilégier la simplicité et répéter les exercices

Selon Claire Macé, enseignante de français au lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton, il est possible de préparer les élèves en leur proposant des exercices simples de prise de parole. « On peut fragmenter, travailler exclusivement l’introduction, le moment de la conclusion… De cette manière, on décompose l’explication linéaire pour une maîtrise plus aisée de cet exercice. »

On peut ensuite augmenter peu à peu la difficulté. Claire Macé évoque le livre Visible Learning du professeur et pédagogue John Hattie : « Il indique les prédicteurs de réussite des élèves. L’organisation d’exercices pratiques allant du plus simple au plus complexe est un élément majeur de réussite et de progression. »

Ensuite, l’important est de multiplier ces exercices : « Pour moi, ce qui est fondamental, c’est la pratique, la pratique et encore la pratique », indique Claire Macé. « Les élèves apprennent et deviennent compétents s’ils ont plusieurs exercices d’application qui leur sont proposés… et il faut qu’il s’agisse des mêmes exercices, car l’efficacité s’inscrit dans la répétition. »

Pratiquer la lecture à voix haute

Beaucoup de choses peuvent être lues en classe… et les élèves peuvent s’en charger. Cela vaut pour de nombreuses matières. Gislain Prades, auteur de l’ouvrage L’essentiel de l’éloquence, recommande cette méthode notamment pour les élèves timides ou peu à l’aise à l’oral. Il suggère également de travailler à partir de grand discours, les élèves pouvant s’inspirer du style des orateurs.

Utiliser la solution Mon oral du Projet Voltaire

Pour les enseignants qui souhaitent gagner du temps, le Projet Voltaire a conçu une solution : Mon oral. Cette solution permet notamment aux élèves d’évaluer une prestation orale (discours, débat, etc.), mais aussi de se filmer ou de s’enregistrer sur leur téléphone sur un sujet donné. Simple et efficace pour les professeurs, qui n’ont plus qu’à visionner les prestations sur la plateforme et les noter grâce à une grille qui peut être personnalisée.

Claire Macé utilise cette solution : « Ce que je conseillerais à un professeur débutant, c’est de mettre les élèves en situation d’exposer les explications linéaires effectuées en cours. Dans ce cadre, Mon oral du Projet Voltaire est très intéressant : on peut indiquer aux élèves un devoir à déposer. Ils ont à faire dans le temps imparti l’intégralité de l’explication linéaire travaillée en cours avec le professeur. »

Marc Carrey voit également dans cet outil de nombreux avantages : « Je trouve que la solution est ludique et facile à prendre en main. En tant qu’enseignant, ça nous enlève un poids : on leur transmet les consignes sans se soucier des contraintes techniques. Le système vidéo de la plateforme permet d’entreprendre des séquences pédagogiques plus ou moins difficiles selon les niveaux. »

Je découvre la solution Mon oral

Travailler le regard, le silence, la gestuelle… en toutes circonstances

Pendant une prise de parole devant un public, le langage du corps compte aussi… et même beaucoup ! Selon Gislain Prades, il est impératif de ne pas s’arrêter à la forme. « L’éloquence peut être découpée entre la forme et le fond », précise-t-il. « Vous pourrez travailler en classe le regard, le silence, la gestuelle. » En d’autres termes, tous les éléments de l’art oratoire. « Ce que je conseille aux enseignants, c’est de travailler cela de manière théorique, puis de l’imposer lorsqu’ils posent des questions en classe. »

De cette manière, la préparation aux épreuves orales est réalisée en continu. Gislain Prades insiste sur le fait que cela peut se pratiquer de manière simple : par exemple, utiliser le silence pour marquer son propos, en attendant le silence dans la classe pour parler ou répondre. Il conseille également à l’enseignant d’insister sur le fait de regarder systématiquement son interlocuteur lorsqu’on s’exprime. « Il faut prendre en compte le fait que les élèves le font déjà, et qu’ils peuvent s’en rendre compte. » Ainsi, on peut travailler la prise de parole sans mobiliser pour cela un temps spécifique.

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