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Signes de ponctuation en français : bien les utiliser

« Allons manger, les enfants ! » est très différent de « Allons manger les enfants ! »

Une seule petite virgule transforme un parent attentionné en ogre assoiffé du sang de sa progéniture. Moralité : les signes de ponctuation, ça compte, et même beaucoup ! Tenez, ce point d’exclamation dans la phrase précédente… Il renforce l’affirmation exprimée, ajoute de l’emphase. Le deux-points qui précède introduit un propos, une citation, une explication. Quant aux points de suspension… Bref, vous l’avez compris, les signes de ponctuation constituent un sujet fondamental, autant que l’orthographe et la grammaire.

On pourrait définir la ponctuation comme un ensemble de signes visuels de présentation et d’organisation d’un texte écrit.

Elle permet de fixer les rapports entre les différentes propositions d’une phrase… et, comme vu plus haut, cela est déterminant pour le sens. Dans le cas des langues occidentales, la ponctuation est composée de signes dits pausaux et mélodiques (auxquels s’ajoutent à présent d’une certaine manière les émojis, qui ne sont pas traités dans cet article).

signes de ponctuation

Si la ponctuation fut historiquement l’affaire des moines, des copistes, puis des éditeurs, elle devint peu à peu l’apanage de l’écrivain et du créateur de texte. Les auteurs et autrices ne se les approprient guère réellement sous leur forme actuelle avant le dix-neuvième siècle. George Sand fut l’une des premières à revendiquer la possibilité de faire vivre le style grâce à la ponctuation.

Ceci a bien entendu été codifié. Ainsi, en français comme dans les autres langues, l’utilisation de la ponctuation répond à un certain nombre de règles et de conventions, notamment typographiques. Ci-dessous, nous vous proposons de revenir sur les signes de ponctuation et leur signification.

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Sommaire

Les espaces sont insécables !

Dans de nombreux cas, lors de la présentation qui suit, il est demandé de placer une espace avant ou après un signe de ponctuation. Bien souvent, cette espace doit être insécable. Cela permet d’éviter que le signe ne se retrouve en début de ligne.

Par exemple, un point-virgule ou un point d’exclamation doivent toujours être précédés d’une espace insécable. Ainsi, si le signe de ponctuation glisse à la ligne suivante, le mot précédent glisse avec lui. Cette précision apportée, entrons à présent dans le vif du sujet…

Le point

Le point fait partie des signes de ponctuation les plus anciens. S’il servait jadis à séparer les mots ou des groupes de mots, il permet à présent de marquer la fin d’une phrase. Dans ce cas, il est obligatoirement suivi d’une majuscule.

Le point est directement collé au dernier mot de la phrase, sans espace.

  • On écrit : Je pars ce soir.
  • On n’écrit pas : Je pars ce soir .

Le point est suivi d’une espace.

  • On écrit : J’ai fini de manger. Je vais débarrasser la table.
  • On n’écrit pas : J’ai fini de manger.Je vais débarrasser la table.

Toute phrase, même sans verbe, se termine par un point, à l’exception notable des titres d’œuvres. Ainsi, prenez ce titre de livre d’Ernest Hemingway…

  • On écrit : Le soleil se lève aussi
  • On n’écrit pas : Le soleil se lève aussi.

Le mot qui suit le point commence par une majuscule.

Notons également que le point peut avoir une fonction d’abréviation.

Placé en fin de phrase, le point abréviatif absorbe le point final.

La virgule

De même que le point, la virgule comme signe typographique vient de loin. Elle pourrait avoir déjà été utilisée dans certains textes dès le quatrième siècle de notre ère.

Dès les origines, elle a pour fonction d’introduire une respiration dans la phrase, en séparant certains groupes syntaxiques.

De nos jours, quand faut-il mettre une virgule dans une phrase ? À cette question, plusieurs réponses.

La virgule peut séparer une proposition subordonnée et une proposition relative.

  • Puisque tu refuses de le faire, je vais m’en occuper.
  • Je serai des vôtres, mais j’aurai un peu de retard.

La virgule permet de créer des appositions.

  • Très fatigué, il rentra se coucher.
  • Ce drôle de bonhomme, déjà là hier, se trouve encore à l’arrêt de bus.

La virgule permet aussi de former une énumération.

  • Le bus arrive, les passagers descendent, ils se dispersent dans les rues.
  • Il me faut des choux, des carottes, des oignons et de la glace à la fraise.
  • Elle peut remplacer certaines propositions de coordination comme le « ou » et le « et ». Fromage, dessert, c’est vous qui choisissez.
  • De même, la virgule peut assembler certains éléments énumérés. Il ne craint ni dieu, ni maître, ni personne.

Elle est également utile pour former une incise.

  • Je serai sans doute là à huit heures, expliqua-t-il, mais cela dépendra de mon travail.
  • Cette dame, me précisa-t-il, travaille à la mairie.

La virgule est accolée au mot qui la précède, et il faut ensuite mettre une espace.

  • On écrit : J’ai fini pour ce soir, je quitte le bureau.
  • On n’écrit pas : J’ai fini pour ce soir,je quitte le bureau.

La virgule n’est pas un point, le mot qui la suit ne prend donc pas de majuscule (sauf nécessité, s’il s’agit par exemple d’un nom propre).

  • On écrit : Alors, bande d’ignorants, vous mettez des majuscules après la virgule ?
  • On n’écrit pas : Alors, Bande d’ignorants, Vous mettez des majuscules après la virgule ?

Enfin, terminons ce point sur la virgule (ah ah !) en répondant à une question souvent posée : que faut-il faire de la virgule avec « et », « ou » et « ni » ?

Généralement, on ne met pas de virgule devant « et » « ou » et « ni », sauf devant la dernière occurrence si le terme apparaît plus de deux fois. J’ai besoin de sel et de poivre, et de sirop de cassis.

Le point-virgule

Quelque part entre le point et la virgule se trouve… le point-virgule. Très utilisé au dix-neuvième siècle, il l’est beaucoup moins de nos jours. Ses origines sont lointaines. Au quinzième siècle, il servait à marquer une antonymie entre deux mots et à séparer des propositions indépendantes au sein d’une même phrase. Auparavant, on l’employait parfois comme un signe d’abréviation.

Comment l’employer de nos jours ? Quelle est la différence entre la virgule et le point-virgule ?

  • Le point-virgule sert à équilibrer une phrase longue ou à séparer deux phrases qu’on pourrait qualifier de parallèles (opposition, addition, ressemblance, etc.). Il marque alors un lien plus fort qu’un point entre les deux parties de la phrase. Le matin, je travaille au bureau ; l’après-midi, je termine mon travail chez moi.
  • Il sert également de séparateur dans certains cas, notamment celui d’une énumération complexe intégrant des virgules. Comme je l’ai indiqué, je me suis d’abord rendu à son domicile, situé à côté du lycée ; j’y suis arrivé à dix heures, au moment où la sonnerie a retenti pour indiquer la récréation ; je ne suis resté que quinze minutes, pas davantage.
  • Il peut remplacer la virgule si la phrase en possède déjà une ou plusieurs.
  • Par convention, il doit être placé à la fin de chaque élément d’une énumération verticale, de préférence à la virgule.

Contrairement à la virgule qui est collée au mot qui la précède, le point-virgule est à la fois précédé et suivi d’une espace.

  • On écrit : Je quitte mon emploi ; je m’apprête à en chercher un autre.
  • On n’écrit pas : Je quitte mon emploi; je m’apprête à en chercher un autre.
  • On n’écrit pas non plus : Je quitte mon emploi ;je m’apprête à en chercher un autre.

Il ne faut pas mettre de majuscule au mot qui suit le point-virgule, sauf si le mot en question l’exige (dans le cas d’un nom propre par exemple).

Le point-virgule est-il désuet ? Force est de constater qu’il est de moins en moins employé. Toutefois, comme développé plus haut, il a encore toute sa place dans certains textes et certains contextes, là où la virgule est insuffisante et le point trop abrupt. Le Projet Voltaire encourage ainsi vivement à ne pas se dispenser du point-virgule !

Le deux-points

En typographie française, le deux-points sert à séparer deux parties d’une même phrase quand celles-ci sont liées.

Le deux-points peut introduire une citation ou un propos rapporté.

  • Il a dit : « Je serai bien présent. »
  • Victor Hugo a écrit : « Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là. »

Le deux-points peut également introduire une énumération : Nous avons beaucoup de choses à gérer le soir : le repas, le ménage et les devoirs des enfants.

Le deux-points peut introduire une explication ou une cause : Il est coupable : ses empreintes ont été retrouvées sur les lieux du crime.

Enfin, le deux-points permet d’introduire une conséquence ou une synthèse : Il a beaucoup travaillé hier et il vient de rentrer : il va enfin se reposer.

Sauf dans le cas de la citation ou du propos rapporté – qui ouvre une nouvelle phrase –, il convient de ne pas mettre de majuscule au mot qui suit le deux-points (sauf si la nature de ce mot le justifie).

Il faut mettre une espace avant et après le deux-points.

  • On écrit : Il est tard : je dois rentrer.
  • On n’écrit pas : Il est tard: je dois rentrer.
  • On n’écrit pas non plus : Il est tard :je dois rentrer.

Attention : au vu de ce qui vient d’être exposé, il est évident que le deux-points se distingue du point-virgule.

Le point-virgule, pour rappel, segmente une phrase trop longue et établit un lien sémantique entre deux éléments jugés parallèles. Le deux-points, lui, introduit plutôt une cause, une conséquence ou une explication.

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Le point d’interrogation

Le point d’interrogation (ou « point interrogatif » comme on l’a également appelé dans le passé) se trouvait dans certains écrits contemporains à Charlemagne. C’est que, depuis longtemps, on a besoin de marquer la forme interrogative d’une phrase… Pas vrai ?

Le point d’interrogation, tout simplement, remplace le point à la fin d’une phrase qui pose une question, si et seulement si l’interrogation est formulée de manière directe.

  • On écrit : Quelle heure est-il ?
  • On écrit : Il demande l’heure qu’il est.
  • On n’écrit pas : Il demande l’heure qu’il est ?

Il convient de mettre une espace avant et après le point d’interrogation.

  • On écrit : Quand est-ce qu’on mange ? Attend-on ta sœur ?
  • On n’écrit pas : Quand est-ce qu’on mange?Attend-on ta sœur?

Le mot qui suit le point d’interrogation prend une majuscule.

Attention cependant : cette règle n’est pas absolue ! Il arrive en effet qu’un point d’interrogation ne termine pas une phrase stricto sensu. On peut ainsi énoncer plusieurs interrogations qui suivent logiquement la première, et ce sans mettre une majuscule à chaque mot. On considère alors que la phrase n’est pas terminée. De même, si l’interrogation est suivie d’une incise, celle-ci ne débute pas par une majuscule.

  • On peut écrire : De quelle couleur est sa voiture ? rouge ? bleue ?
  • On peut également écrire : Que veux-tu ? demanda son père.

Le point d’exclamation

Le point d’exclamation est en quelque sorte l’opposé du point d’interrogation. Possiblement venu de la musique, ce signe exprime une émotion forte : la crainte, la peur, la colère, etc. Il peut également être placé après une interjection, ou une onomatopée.

  • Quelle chance il a eue !
  • Il ne l’a pas volé !
  • Quel dommage ! Il est passé si près du but !
  • Oh ! Quel malotru !
  • Sire ! C’est une révolution !

On met un point d’exclamation quand un contexte le justifie. On peut le trouver dans une phrase… ou pas.

  • Si Jacques répond de manière simple à une question, il dira : Je le sais.
  • Emporté par l’émotion, il peut également s’exclamer : Je le sais !

Le point d’exclamation est généralement réservé aux récits et à la fiction. Il n’est guère employé dans des écrits officiels. On le trouve en revanche sur certains panneaux de signalisation routière et beaucoup dans les bandes dessinées (le cas échéant… sans texte, pour souligner l’humeur ou l’état d’esprit d’un personnage).

On prendra soin de laisser une espace avant et après le point d’exclamation, comme indiqué dans les exemples ci-dessus.

  • On écrit : Je pars maintenant ! Et je me moque de votre avis.
  • On n’écrit pas : Je pars maintenant! Et je me moque de votre avis.

Par ailleurs, la règle générale veut que l’on mette une majuscule après le point d’exclamation. Toutefois, comme dans le cas du point d’interrogation, il peut y avoir des exceptions. Ainsi, si le point d’exclamation suit une interjection, on peut considérer que celle-ci ne conclut pas la phrase, et que le mot suivant doit être écrit avec une minuscule.

  • On peut écrire : Elle ne parvint pas hélas ! à terminer à temps.
  • On peut écrire également : Oui, mais minute ! je n’ai pas terminé !

Gare à son usage abusif… On trouve parfois plusieurs points d’exclamation en fin de phrase pour accentuer l’émotion, mais le Projet Voltaire ne recommande pas cette pratique ! Voyez donc, un seul point d’exclamation suffit bien…

Les points de suspension

On pourra aussi dire : les trois points. Mais le terme suspension est probablement celui qui convient le mieux, dans la mesure où il exprime le fait que la phrase, précisément, est laissée en… suspens. Elle aurait pu être poursuivie et ne l’est pas. Les trois points marquent donc un élément inachevé.

  • Il peut s’agir d’une volonté de laisser un sous-entendu : Et ainsi, vous comprenez bien…
  • Il peut s’agir également d’une interruption : C’est-à-dire que… – Taisez-vous !
  • Il peut s’agir d’une hésitation : C’est que… je ne suis pas certaine de réussir.
  • Il peut s’agir d’une figure de style telle que l’ellipse ou l’aposiopèse.
  • Les points de suspension peuvent avoir la même fonction que « etc. » à la fin d’une phrase.
  • Dans certains cas, les points de suspension peuvent « couper » un mot : Je ne p…
  • Ils servent également à anonymiser un nom, un lieu, une date : Monsieur M… La rue R… En l’an 18…

On le mesure bien ici, les points de suspension relèvent du registre stylistique. Ils sont peu employés dans des écrits officiels ou administratifs. On les trouvera plutôt dans des romans, des pièces de théâtre, de la poésie…

Notons bien que les points de suspension vont par trois, pas moins, pas plus. Les points, entre eux, ne sont pas séparés par des espaces ni par autre chose.

Exemples :

  • On écrit : Je pense y parvenir…
  • On n’écrit pas : Je pense y parvenir. . .

Les points de suspension ne sont pas précédés d’une espace, mais il en faut une après.

Sur la question de la majuscule après les points de suspension, la réflexion est la même que dans le cas du point d’interrogation et d’exclamation, et l’Académie française le confirme : la règle veut que l’on mette une majuscule, sauf si la phrase est considérée comme inachevée et pensée pour être prolongée.

  • On peut écrire : C’est que… je ne sais que dire !
  • On peut également écrire : Attendez… ça me revient… oui, il est parti vers minuit.

Peut-on par ailleurs combiner l’usage des points de suspension et d’autres signes de ponctuation ? La question se pose de temps à autre, notamment avec les points d’interrogation et d’exclamation. L’usage est autorisé.

Par exemple, la fameuse lettre au président de la République de Zola publiée dans le journal L’Aurore s’intitulait « J’accuse… ! ».

On peut retrouver ce procédé dans les bandes dessinées notamment, ainsi que dans certains romans. De manière générale, les points de suspension peuvent cohabiter :

  • Avec un point d’exclamation : J’ai été si malheureux… !
  • Avec un point d’interrogation : Mais qu’arrivera-t-il… ?
  • Avec une virgule : Je l’attends…, il arrive…, je le reçois.

Les parenthèses

Et pour la première fois dans ce dossier, voilà que nous rencontrons des signes de ponctuation qui sont espacés l’un de l’autre, mais qui ne fonctionnent néanmoins que par deux : les parenthèses.

Elles servent à introduire dans une phrase un élément autonome qui peut être un mot, un groupe de mots ou une phrase complète. Cet élément peut-être un détail, une précision, une digression…

  • Ici, vous pouvez commander de l’alcool (vin, bière, ou autre).
  • Victor Hugo composa son poème Demain, dès l’aube… en hommage à sa fille Léopoldine (qui venait d’être victime d’un accident de bateau).
  • Je ne savais pas qu’il disposait de sa voiture (quoiqu’il ait le permis de conduire).
  • Je serai disponible jusqu’à 16 heures (ensuite je rentre chez moi).

Les parenthèses servent aussi à préciser le féminin ou le pluriel d’un terme.

  • Un(e) candidat(e)
  • Le(s) salarié(s)

Une espace précède une parenthèse ouvrante. Une espace suit une parenthèse fermante, sauf si celle-ci est suivie d’un point ou d’une virgule (il n’y a dans ce cas pas d’espace).

  • On écrit : Je serai là à huit heures (sauf si je ne me réveille pas).
  • On n’écrit pas : Je serai là à huit heures (sauf si je ne me réveille pas) .

Une parenthèse ouvrante n’est jamais précédée d’une virgule : la précision apportée est située à l’intérieur des parenthèses ou dans l’incise délimitée par les virgules.

  • On écrit : Gérard (qui arrivera à huit heures) sera des nôtres.
  • On écrit : Gérard, qui arrivera à huit heures, sera des nôtres.
  • Mais on n’écrit pas : Gérard, (qui arrivera à huit heures) sera des nôtres.

Souvenez-vous par ailleurs : on ne met pas de majuscule au premier mot d’un texte entre parenthèses… sauf s’il s’agit d’une phrase entière (auquel cas, on ajoutera aussi un point).

  • On peut écrire : Elsa ne vint pas à la soirée. (Elle était connue pour son caractère distant.)
  • On ne peut pas écrire : Mettez du sel (Et aussi du poivre).

Il est possible – mais généralement pas très élégant… – d’ouvrir des parenthèses à l’intérieur de parenthèses. Dans ce cas, les règles qui s’appliquent sont les mêmes que ce qui a été énoncé précédemment. Toutefois, il est préférable d’utiliser des crochets, des accolades ou des tirets marquant une incise.

Les guillemets

Autre signe typographique de ponctuation qui ne fonctionne qu’en duo : les guillemets bien sûr ! Utilisés dès l’Antiquité dans certains textes, ils prennent la forme – en graphie française – de doubles chevrons latéraux : «» (notez qu’ils n’ont pas cette forme dans toutes les langues).

Les guillemets s’emploient pour le discours rapporté ou les citations.

  • Jean a affirmé : « Je viendrai quoiqu’il en soit. »
  • Louis XIV a-t-il vraiment dit : « L’État, c’est moi » ?

Les guillemets peuvent également être utilisés pour indiquer, de manière ironique, que l’expression est détournée de son sens. On parle alors de guillemets d’ironie.

  • Ah, je vois que vous êtes « au travail » ! (On suppose alors que ce n’est pas du tout le cas.)
  • Vous faites ce genre de « commerce », je ne vous félicite pas ! (On suppose que le commerce en question est illégal ou condamnable.)

Il faut placer une espace avant et après chaque guillemet.

On ne met pas de point ou de majuscule à l’intérieur des guillemets, sauf si ceux-ci contiennent une phrase complète.

  • On peut écrire : Jeanne l’a répété plusieurs fois : « Je quitte cette entreprise. »
  • On peut également écrire : Pierre est catégorique : « Si je n’obtiens pas d’augmentation, je démissionnerai moi aussi ! »

Dans ce cas, on n’ajoute pas de ponctuation finale. Exemples :

  • On n’écrit pas : Jeanne l’a répété plusieurs fois : « Je quitte cette entreprise. ».
  • On n’écrit pas non plus : Pierre est catégorique : « Si je n’obtiens pas une augmentation, je démissionnerai moi aussi ! ».

En littérature, les guillemets servent également à encadrer un dialogue entier (quoique cette pratique se raréfie de nos jours). Par ailleurs, s’il faut placer des guillemets à l’intérieur d’un texte lui-même encadré par des guillemets, on privilégiera les guillemets anglais.

Les tirets

Il existe plusieurs types de tirets et chacun a ses propres fonctions.

Le tiret long, ou cadratin

Appelé aussi « cadratin », il introduit les répliques des dialogues dans un roman. Placé en début de ligne, et suivi d’une espace, il marque la prise de parole d’un nouveau personnage.

— Halte-là ! cria Silver. Que te crois-tu donc ici, Tom Morgan ? Capitaine, hein ? Par tous les diables, je t’apprendrais le contraire ! (L’île au trésor – R.L. Stevenson)

Une espace doit suivre, puis généralement une majuscule, sauf dans certains cas spécifiques, par exemple quand un personnage est interrompu par un autre. On considère alors que le second personnage termine la phrase laissée en suspens. On usera alors de points de suspension.

— Comment, vous…

— … ici, oui ! Vous voilà surpris, forban !

Deux cadratins peuvent par ailleurs servir à encadrer une proposition incise dans une phrase. Ils sont alors précédés et suivis d’une espace.

Ce monsieur — détesté de tous — se montrait peu dans le quartier.

On notera que, dans de nombreux cas, c’est à présent le tiret moyen qui est utilisé pour ces deux usages.

Le tiret moyen, ou demi-cadratin

Le tiret moyen permet de lister les énumérations.

Font notamment partie de l’UE les pays suivants :

  • l’Allemagne ;
  • la France ;
  • la Belgique.

Dans ce cas-là, on place généralement un point-virgule au bout de l’élément, et on ne met donc pas de majuscule.

Comme mentionné plus haut, le tiret moyen remplace de plus en plus souvent le cadratin pour introduire les dialogues et encadrer les incises.

Le tiret court, ou quart de cadratin

La fonction principale du tiret court est d’exprimer un intervalle. Cela vaut pour des dates, un mot composé (porte-avions), un nom propre composé (Sainte Foy-lès-Lyon). Le tiret court permet aussi de marquer une césure en fin de ligne.

Les crochets et les accolades

Venons-en à présent à des signes de ponctuation moins courants : les crochets et les accolades. Les uns et les autres peuvent être ouvrants ou fermants. Tous obéissent aux règles suivantes : une espace avant le signe ouvrant, une espace après le signe fermant (sauf s’il est suivi d’une virgule ou d’un point), pas d’espace après le signe ouvrant, pas d’espace avant le signe fermant.

Les crochets ont différents usages.

  • Ils peuvent jouer le rôle de parenthèses dans les parenthèses.
  • Ils peuvent permettre d’ajouter un complément dans une citation afin que celle-ci reste compréhensible hors de son contexte.
  • Contenant trois points de suspension, ils indiquent qu’une citation a été raccourcie.
  • Ils servent également en poésie, pour signaler la continuité d’un vers quand celui-ci ne tient pas sur une seule ligne.

Quant aux accolades, elles sont rarement employées en littérature, et davantage en mathématiques et en musique.

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Bonjour. Bravo pour les explications précises.
Cependant, j’ai constaté que vous mettiez le mot « espace » au féminin. C’est effectivement le cas en typographie : l’imprimeur mettait une espace (en plomb).
Or, maintenant, on voit un espace laissé par la barre de notre clavier ; c’est le résultat ! Je me permets de suggérer qu’on mette le masculin. On ne touche aucun caractère d’imprimerie.
Mis à part ce détail, je trouve les explications données fort judicieuses.

Est-il correct de faire succéder une ponctuation dans les parenthèses et le point de fin de phrase ?
Exemple :
Il n’aime pas les légumes (sauf peut-être les courgettes ?).
Ou faut-il faire 2 phrases ? Mais il me semble que ça ne dit pas tout à fait la même chose.
Il n’aime pas les légumes. (Sauf peut-être les courgettes ?)

Bonjour,
Rappels des plus intéressants ! Néanmoins, n’y aurait-il pas une petite coquille dans la première citation illustrant le cadratin : « Par tous les diables, je t’apprendrais le contraire ». Ne serait-ce pas plutôt un futur qui conviendrait ? Par ailleurs, le demi-cadratin est ici illustré par des puces. Cordialement, Cléa

    Bonjour Cléa, c’est un extrait du livre L’île au trésor de Robert Louis Stevenson. Je pense que le conditionnel est employé ici car une condition est sous-entendue. « Par tous les diables, [si tu te croyais Capitaine], je t’apprendrais le contraire. » Bonne journée.