Employeurs, voici les fautes que vous laissez (probablement) passer

À quoi tient l’image et la réputation d’une entreprise ? Notamment à la maîtrise de la langue française. Eh oui ! Donnons un exemple : une faute dans le courriel d’un commercial peut décrédibiliser ce dernier. Vous êtes d’accord ? Tant mieux. Mais avez-vous la certitude absolue que l’ensemble des communications de votre entreprise est dénué de fautes d’orthographe ? Pouvez-vous jurer que quelques erreurs ne se glissent pas dans les écrits en interne ou, pire, dans les courriels et les courriers à destination de vos clients ? Passons en revue quelques-unes des fautes les plus courantes dans la communication professionnelle. Vous pourriez avoir quelques surprises.

Une petite liste des erreurs de français courantes dans le monde professionnel

« Y’a-t-il eu des commentaires de la part de vos salariés concernant notre solution ? »

Perdu ! Il ne faut pas ajouter d’apostrophe à cette locution verbale. On écrira : « Y a-t-il eu des commentaires de la part de vos salariés concernant notre solution ? », uniquement avec des traits d’union autour du « t » euphonique.

Je découvre la règle.

« J’ai bien enregistrer votre commande. »

Gare à la confusion entre infinitif et participe passé ! Remplacez le verbe qui pose problème par un verbe du troisième groupe (« prendre »). Dans ce cas, vous obtenez « J’ai pris » : il s’agit donc d’un participe passé. Vous écrirez alors : « J’ai bien enregistré votre commande. »

Je découvre la règle.

« Madame / Monsieur… »

Il est toujours préférable de s’adresser précisément à un interlocuteur ou à une interlocutrice  dans son courriel : « Monsieur Durant », « Madame la directrice ». Mais si vous ne savez pas à qui vous vous adressez, il faut écrire : « Madame, Monsieur », avec une virgule. Et attention, si vous voulez utiliser les abréviations, il faut écrire « M. » (« MM. » au pluriel) et « Mme » (« Mmes » au pluriel).

Je découvre la règle.

« Ci-joints les documents attendus… »

Vous avez voulu accorder « ci-joint » avec le nom ? C’est a priori un bon réflexe… mais pas dans ce cas ! Les adjectifs « ci-joint », « ci-inclus » et « ci-annexé » sont invariables quand ils sont placés en début de phrase. Il faut donc écrire : « Ci-joint les documents attendus ».

Je découvre la règle.

« Si ce que vous me dites s’avère vrai… »

Le verbe « s’avérer » signifie « se révéler vrai ». On ne peut donc pas dire qu’une information « s’avère vraie » ou « fausse ». Il faut dans ce cas préférer : « Si ce que vous me dites se révèle vrai… »

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« Je tranfert ce courriel à mon collaborateur. »

Attention, on écrit « un transfert », mais il s’agit alors du nom. S’il s’agit du verbe du premier groupe conjugué au présent (infinitif « transférer »), on écrit donc : « Je transfère ce courriel à mon collaborateur. »

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« Au jour d’aujourd’hui, l’entreprise a besoin de faire des économies. »

Eh non ! Il s’agit d’un pléonasme (même si certains grammairiens se montrent réservés sur la question). Mieux vaut vous contenter de dire « aujourd’hui » ou « à notre époque ».

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« Nous vous délivrerons les informations en temps et en heure. »

Aïe… Que voici un vilain anglicisme ! L’expression «  to deliver an information » est correcte dans la langue de Shakespeare, mais dans celle de Molière, dites tout simplement : « Nous vous donnerons les informations en temps et en heure. »

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« Cette méthode est très efficiente pour convaincre les clients. »

Un autre anglicisme ! Ce terme peut être employé en français dans certains cas, mais il n’est pas synonyme de l’adjectif « efficace » ou de « compétent » selon l’Académie française. Dites ou écrivez : « Cette méthode est très efficace… »

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« Grâce à notre solution, vous obtenez 10 clients en plus chaque semaine, voir davantage. »

« Voir » ? Non, « voire » s’écrira ici avec un « e » ! Il ne s’agit pas du verbe, mais d’un mot permettant de renchérir sur ce qui vient d’être dit.

Je découvre la règle.

« Je vous envois le rapport d’activité. »

On écrit « un envoi », sans « e ». Mais quand il s’agit du verbe, on écrit « j’envoie ». Il vous faut donc écrire : « Je vous envoie le rapport d’activité. »

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« En therme d’efficacité, nous sommes les spécialistes ! »

Attention, pas de « h » à ce mot ! Les thermes sont des établissements de bain. Du reste, mieux vaut bannir cette expression qui signifie, au sens strict, « dans le vocabulaire de ». Préférez : « Pour ce qui est de ».

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« Je m’excuse de ce retard… »

Mieux vaut éviter ce «  Je m’excuse de… », car il n’est pas opportun de s’excuser soi-même. Il faut demander à autrui de nous excuser. Privilégiez donc : « Je vous prie d’excuser mon retard. »

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« C’est un courrier à l’intention de la responsable des ressources humaines. »

Non, ce courrier n’est probablement pas « à l’intention » de la DRH. En revanche, il est peut-être à son « attention ». L’expression « à l’attention de » permet de préciser le destinataire, quand « à l’intention de » signifie « pour », « en l’honneur de ». Vous faites un gâteau à l’intention de vos enfants, mais ce courrier est à l’attention de la DRH.

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« Vues les circonstances, le directeur doit annuler sa rencontre avec les partenaires. »

Si l’on peut remplacer « vu » en début de phrase par « étant donné », alors « vu » est invariable et ne doit pas être accordé. On écrit donc : « Vu les circonstances, le directeur doit annuler sa rencontre avec les partenaires. »

Je découvre la règle.

« Il n’est plus possible de faire des modifications : la date butoire était fixée à mardi. »

Eh non ! ce n’est pas une date « butoire », mais « butoir », sans « e ». En revanche, on écrit bien « des dates butoirs », avec un « s ». Ah là là ! que le français est parfois compliqué !

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« C’est Mr Durant, en copie de ce courriel, qu’il faut consulter à ce sujet. »

Faites attention : en français, « Monsieur » ne s’abrège pas en « Mr » mais en « M. ». On prendra donc soin d’écrire : « C’est M. Durant, en copie de ce courriel, qu’il faut consulter  à ce sujet. »

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« Toutes les options sont-elles inclues ? »

Au féminin, l’adjectif « inclus » donne « incluse » et non « inclue ». Il faut donc écrire : « Toutes les options sont-elles incluses ? »

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« Ce problème risque d’impacter notre service ! »

Terminons cette liste avec un anglicisme, encore un… Ce verbe utilisé à mauvais escient vient de l’anglais to impact. Mieux vaut l’éviter en français. Préférez : « Ce problème risque d’avoir des conséquences pour notre service ! »

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Face aux fautes de français en entreprise, que faire ?

Vous avez constaté que certaines erreurs mentionnées ci-dessus se glissaient dans les écrits de votre entreprise ? Pas de panique. Vous pouvez faire en sorte que la situation s’améliore. Voici comment.

Envoyez la règle à vos salariés

Il y a cette erreur que vous repérez un peu trop souvent dans les courriels échangés entre salariés ou envoyés aux clients ? Signalez-le à toute l’équipe en invitant chacun à faire attention à ce point spécifique. Ponctuez votre message d’émoticônes, choisissez un ton léger, afin que cela soit pris comme un jeu. Vous pouvez vous appuyer sur l’ensemble des règles d’orthographe et de grammaire que nous mettons à votre disposition.

Allez plus loin : suivez-nous sur LinkedIn !

Le saviez-vous ? Le Projet Voltaire donne très régulièrement des conseils en orthographe sur les réseaux sociaux, en particulier sur LinkedIn. Abonnez-vous pour ne rien manquer de nos publications.

Allez encore plus loin : une formation en orthographe pour tous vos salariés

Vous pouvez faire encore mieux (et vous montrer plus efficace) : sollicitez-nous pour une formation en orthographe et en expression. Nos formations permettent d’aborder les difficultés du quotidien professionnel en offrant un parcours individualisé, grâce à l’Ancrage Mémoriel®. Vos équipes amélioreront durablement leurs écrits professionnels. Il est également possible d’aborder les bonnes pratiques à adopter lorsqu’on envoie des courriels.

Choisir le Projet Voltaire, c’est bénéficier d’un pack pour l’ensemble de l’entreprise ou d’un service, mais aussi d’un accompagnement individualisé : nos équipes peuvent animer une partie de la formation en proposant des quiz, des jeux autour de l’orthographe et même un jeu d’évasion pédagogique. La formation peut être mise en place dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise ou d’un financement par un OPCO.

Je découvre les solutions du Projet Voltaire pour les entreprises

Lisez également notre dossier sur les fautes d’orthographe en entreprise et leurs conséquences.

« Le Certificat Voltaire traduit une montée en compétences et c’est un vrai atout pour nos collaborateurs. C’est devenu indispensable aujourd’hui pour pouvoir évoluer dans son métier. Il y a une vraie obligation de pouvoir communiquer avec nos clients, leurs encadrants, et le fait de mentionner le Certificat Voltaire sur son CV présentera un avantage pour nos recruteurs en interne. »

Vincent Bercovici, directeur des compétences chez Securitas France

« Le sentiment qu’on a, c’est que le Projet Voltaire est une démarche valorisante avec le Certificat Voltaire à la clé. »

Guillaume Milert, directeur exécutif de Ceacom
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Faites passer des messages à la télé, comme des pubs ! Ou sur les réseaux sociaux… Une règle de grammaire à chaque fois sur un ton ludique. (Les adultes ne savent plus écrire et les enfants ne savent pas encore). Et matraquez les esprits : on ne dit pas il faut qu’ils croivent… ou que je soiye… Ça m’énerve.
Merci de préserver le français !

Bonjour,

Sauf erreur de ma part, il semblerait que la phrase « Toutes les options sont-elles inclues ? » comporte la même faute dans la phrase qui est supposée être corrigée.

Bien à vous,
Pierre