« Antoine Griezmann, un héraut plutôt qu’un héros », titrait Le Monde après l’exploit des Bleus à la Coupe du monde de football, il y a une quinzaine de jours. La formule, qui s’est répandue dans la presse, joue sur l’homophonie entre deux noms, « héraut » et « héros », dont le sens diffère. Si le « héros » nous côtoie depuis l’enfance, plus mystérieux est le « héraut »… L’occasion de réviser ces deux homophones, et bien d’autres !
glacière / glaciaire
D’abord cavité souterraine dans laquelle on conservait la glace produite l’hiver, puis récipient contenant de la glace artificielle, la glacière est bien pratique quand on part en pique-nique ! Au figuré, et pour exagérer, une glacière se dit d’un lieu très froid.
Est glaciaire ce qui se rapporte aux glaciers, champs de glace éternelle (quelle poésie !) fréquents en haute montagne. Sur Terre, l’ère glaciaire se caractérise par une baisse importante de la température suivie d’une extension considérable des glaciers. Pour ne plus jamais se tromper, retenons que glacière est un nom et glaciaire un adjectif.
L’histoire du film d’animation américain L’Âge de glace se déroule au début d’une ère (et non « air » !) glaciaire qui nous propulse 20 000 ans en arrière.
héros / héraut
D’abord demi-dieu, le héros était un chef militaire de la guerre de Troie, tels Ulysse et Agamemnon. Cette notion de surhomme a traversé les époques et imprégné les comic books américains. Par la suite, le héros est devenu un homme de grande valeur, digne de l’estime publique, puis le personnage principal d’une aventure.
Au Moyen Âge, le héraut était un officier chargé de transmettre des messages importants lors de cérémonies publiques. Passé dans le langage littéraire, le héraut est devenu l’annonciateur, le messager, et même l’apologiste, le chantre de quelqu’un ou de quelque chose.
Dans la littérature et le cinéma est apparu « l’antihéros », personnage qui n’a aucun des caractères du héros traditionnel. Quelques exemples : Conan le Barbare, Scarlett O’Hara, Gaston Lagaffe, Homer Simpson, Dexter…
teinter / tinter
La même idée relie ces verbes dont le sens diffère : la légèreté !
En musique, tinter, du latin tinnitare, « gazouiller », revient à faire sonner lentement une cloche, et par extension, à produire des petits sons comparés à ceux d’une clochette (tinter un verre).
En peinture, teinter signifie « couvrir d’une teinte légère » et, au figuré, « donner une nuance » (des propos teintés d’ironie).
Ne tombez pas dans le panneau : le verbe teindre n’a rien à voir avec le verbe teinter. Teindre signifie « imprégner d’une substance colorante » et équivaut à « colorer » tandis que teinter se rapproche de « colorier ». Conjugaison : je teins, tu teins, il teint (teindre) et je teinte, tu teintes, il teinte (teinter).
Sandrine Campese
Effectivement cela me plait le sens de ces homonymes…
Tant mieux ! Bon dimanche à vous :-).
Pas mal
Je suis octogénair et pour moi c’est intéressant
Bonjour Jajajpj, merci de votre message. Nous sommes ravis d’accueillir sur notre blog des lecteurs « de 7 à 77 ans »… et plus ! Bon dimanche.