À l’occasion de la Journée internationale de la femme, une célèbre maxime, « La femme est l’avenir de l’homme », a circulé sur les réseaux sociaux. Celle-ci reprend, en inversant l’ordre des mots, le vers du poète Louis Aragon « L’avenir de l’homme est la femme » tiré de son recueil Le Fou d’Elsa (1963). Pourquoi avons-nous retenu la formule remaniée plutôt que le vers authentique ? C’est à Jean Ferrat, qui a utilisé la citation dans une de ses chansons, qu’il faudrait poser la question ! D’autres compositeurs et interprètes ont ouvert leur répertoire à la poésie. Voici quelques exemples de couples « chanteur – poète », pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles.
Ferrat – Aragon
En 1975 donc, Jean Ferrat s’inspire du vers de Louis Aragon pour composer sa chanson La femme est l’avenir de l’homme, qui servira de titre à son album. Placer la femme en tête de phrase, comme sujet et non comme attribut, c’est lui rendre davantage honneur, a dû penser le chanteur. C’est surtout que le vers original n’aurait pas pu rimer avec « royaume » ou « pomme » ! Bien entendu, Jean Ferrat cite sa source, précisant dans sa chanson « Je déclare avec Aragon : “La femme est l’avenir de l’homme.” »
Gainsbourg – Verlaine
Deux ans auparavant, Serge Gainsbourg, grand amoureux de la langue française, avait rendu hommage à Paul Verlaine dans son titre à succès Je suis venu te dire que je m’en vais. Il l’aurait composé durant un séjour à l’hôpital, suite à un premier infarctus. Le poème Chanson d’automne, un des plus fameux de Verlaine publié dans les Poèmes saturniens en 1866, apparaît par bribes. On retrouve les expressions « je m’en vais », « vent mauvais » et « sanglots longs ». Gainsbourg n’hésite pas à prendre quelques libertés avec le texte initial. Sous sa plume, « tout suffocant et blême, quand sonne l’heure » devient « tu suffoques, tu blêmis à présent qu’a sonné l’heure » ; « Je me souviens des jours anciens et je pleure » devient « Tu te souviens des jours heureux et tu pleures ». À l’instar de Jean Ferrat, Gainsbourg salue l’artiste qui l’a inspiré : « Comme dit si bien Verlaine », chante-t-il à plusieurs reprises.
Clerc – Desbordes-Valmore
Quelle belle idée a eue Julien Clerc de mettre à l’honneur une poétesse malheureusement peu connue du grand public : Marcelline Desbordes-Valmore ! Cette femme, qui a vécu une vie jalonnée de drames entre 1786 et 1859, est une autodidacte, admirée de Balzac, qui a laissé à la postérité des vers magnifiques. Les paroles de la chanson Les Séparés, qui figure sur l’album de Julien Clerc sorti en 1997, sont directement tirées de son poème N’écris pas. Dix ans plus tard, c’est au tour de Benjamin Biolay de reprendre et le poème et la musique de Julien Clerc pour saluer cette grande dame.
Lavoine – Apollinaire
C’est en 2001 que Marc Lavoine entonne Le Pont Mirabeau, qui n’est autre que le titre d’un poème de Guillaume Apollinaire, issu du recueil Alcools (1913). Le chanteur aux yeux bleu clair, qui a également composé la musique de ce morceau, reprend l’intégralité des vers du poète. Mais Marc Lavoine n’est pas le seul à avoir eu cette idée ! Avant lui, Léo Ferré et Serge Reggiani ont perçu le potentiel mélodique de ce texte. Même le quatuor Pow woW en a proposé une version a cappella !
Ridan – du Bellay
Dix ans plus tard, Nadir Kouidri, mieux connu sous le pseudonyme de Ridan (Nadir à l’envers), compose une chanson intitulée Ulysse. Sa particularité ? Elle met en musique le célèbre sonnet de Joachim du Bellay, Heureux qui comme Ulysse, tiré du recueil Les Regrets (1558). En voici le refrain : « Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison reverrai-je le clos de ma pauvre maison, qui m’est une province, et beaucoup davantage ? ». Poète de la Pléiade, du Bellay est notamment connu pour avoir ardemment promu l’usage du français au XVIe siècle dans son manifeste Défense et illustration du français.
Sandrine Campese
titre de poème : marri blanc est partez est partez … la vie avec lui faut être passion faut être passion
Bonsoir Hamza, je ne comprends pas bien votre message. De quel poème s’agit-il ?
Bonjour Sandrine. C’est moi qui’a écris ce poème j’aimerais bien que vous le lisez
Bonsoir Hamza, je l’ai lu et je vous en remercie. Malheureusement, ce blog n’est pas le lieu idéal pour partager des vers personnels. Je vous invite à vous rendre sur les sites et forums dédiés à la poésie. Bonne soirée.
Bonjour Sandrine. J’espère que la lecture de mes poèmes vous aura été agréable. Si tel est le cas,
voudriez-vous les signaler dans votre entourage. S’ils sont reproduits, je demande simplement de
respecter l’intervalle entre les strophes, merci.
Bonjour Esther, comme je vous l’ai déjà dit, nous ne travaillons pas l’orthographe à partir de poèmes, aussi réussis soient-ils. Nous avons déjà de nombreux exemples littéraires à notre disposition ! Bonne continuation.
Bien sûr j’avais parfaitement compris votre réponse, Sandrine.
Il était inutile de me la répéter. Mais comme je vous étais inconnue,
j’ai pensé que vous auriez la curiosité de me lire, sans plus, et sans rien en
attendre. Simplement.
Bonne continuation à vous aussi.
(votre article « De la poésie à la chanson » prête, au départ, à confusion).
Bonjour Esther, je n’avais pas compris que vous sollicitiez simplement mon avis puisque vous me parliez de « reproduction ». J’ai regardé de plus près vos poèmes : ils sont très réussis et se distinguent par l’originalité de leurs sujets (ex: Complainte pour une Dame-pipi). Merci de nous les avoir fait connaître. Bon après-midi.
Ce commentaire en lieu et place du précédent, un peu confus. Voyez 110 de mes poèmes sur le site
Poetica.fr ou sur Wikipedia. Je figure dans les Signets de la BnF. Mes poèmes sont très lus et enseignés.
Je souhaite qu’ils aient leur place dans vos programmes. S’ils sont reproduits, je demande simplement
de respecter l’intervalle entre les strophes. Merci. Par ailleurs, il me plairait que mes poèmes soient
chantés.Je le dis à toutes fins utiles.
Bonjour Esther, merci de nous faire connaître votre travail. Malheureusement, nous n’utilisons pas de poèmes dans notre programme de remise à niveau en orthographe. De plus, nous sommes de piètres chanteurs ! Peut-être aurez-vous plus de chance du côté des « Orthochansons » ?http://www.orthochansons.fr. Bonne continuation.
Merci pour la citation ! Je complète en indiquant que les 25 Orthochansons vont être complétées, dans les prochains jours, par la mise en ligne de 75 Fables Orthographiques, de vraies fables, avec moralité et tout, et tout, type La Fontaine (toute révérence gardée ! ). Ce sera à découvrir sur le Blog Orthographique.
N’empêche, c’est drôlement vrai ! Quelles que soient les raisons, quand on voit la féminisation de la société, on ne peut qu’être convaincu. Ses deux piliers sont la famille et la citoyenneté, deux domaines où la femme a toujours eu l’avantage. La famille (maison, enfants ) même au temps du patriarcat. La citoyenneté : nul n’est plus zélé pour faire respecter les normes sociales, pour perpétuer les us et coutumes.
Reste encore quelques ilots de résistance de l’ancien système, mais ils se réduisent comme peau de chagrin.
Bonjour Jean-Louis, je crois comprendre que vous faites allusion aux vers d’Aragon repris par Ferrat sous la forme « La femme est l’avenir de l’homme ». Bonne journée !
Et Brassens…
Bel article pour rappeler la contribution des chanteurs à la diffusion des textes écrits !
Mais quelle frustration de ne voir qu’une rapide mention de Léo Ferré dans votre florilège ! À lui seul, il a mis plus de poèmes en musique que les autres réunis, avec une variété d’auteurs et de de styles sans égale. Qui, sans lui, connaitrait aussi bien Villon ou Rutebeuf de nos jours ? Aurions-nous de Baudelaire ou de Rimbaud la même vision sans ses orchestrations surprenantes et marquantes ?
Quant à « La Marseillaise » ( peu honorée en cette Journée de la femme ), il l’a arrangée à sa manière à plusieurs reprises, ouvrant la voie à Gainsbourg. Mais nous en sommes d’accord, ce n’est plus de la poésie…
Bien littérairement,
Chambaron
C’est que l’exercice est par définition limité. Il s’agit, comme vous l’indiquez, d’un florilège. Ou alors faudrait-il consacrer un billet entier à Léo Ferré, que dis-je un billet, un livre ! 🙂