Pascale Bilger, correctrice professionnelle, a passé la Certification Voltaire avec un score très honorable qui s’élève à 734. Il était intéressant de comprendre sa démarche.
En quoi consiste votre travail ?
En fait, je cumule plusieurs travaux qui ont tous à voir de très près avec la langue française. Je suis chef des informations de La Gazette francophone, qui est le journal de liaison (bimestriel) de l’Union des journalistes francophones. A ce titre, j’accomplis un travail de secrétaire de rédaction, c’est-à-dire que je veille à ce que mon journal sorte en étant bien écrit, avec un style cohérent et surtout sans aucune faute d’orthographe. Cela demande au moins trois ou quatre lectures et relectures car on laisse passer des fautes à chaque fois. On s’interroge, on ouvre les dictionnaires. Le pire, c’est qu’on pense ne rien avoir oublié, le journal sort, on le relit avec anxiété et quand on trouve une faute, c’est épouvantable. Personnellement, je le vis très mal, tout le journal est alors pour moi dévalorisé, c’est une honte qui me ferait entrer dans un trou de souris !
D’autre part, je suis modératrice-correctrice d’un blog influent, « Justice au singulier », qui reçoit en moyenne plus de 1470 visites par jour, avec donc un certain nombre de commentaires. Je pense que ce blog est le seul dont tous les commentaires sans exception sont relus et dont les fautes sont corrigées. Bien évidemment je ne touche ni au fond ni au style mais je tente de ne laisser aucune faute, ce qui est un travail de titan auquel je consacre plusieurs heures par jour. Ma fierté tient au fait que ce blog a une tenue et une allure souvent remarquées dans la presse. Lire sur internet un blog sans faute est inhabituel et donc frappant…
Pourquoi avez-vous passé la Certification Voltaire ?
Pour faire le point sur mes capacités, pour vérifier que je ne suis pas une usurpatrice, pour me vanter auprès de mes amis moqueurs sur mon pointillisme ! Et aussi pour demander une augmentation à mon patron !… Et au fond de moi, pour être crédible auprès de mes éventuels futurs employeurs.
Ce certificat d’orthographe vous semble-t-il important pour un correcteur ou une correctrice ?
Très. Quand on est sorti de l’école et des dictées depuis longtemps, comment mesurer son niveau ? D’autre part, cela permet de vérifier divers points, de mesurer à quel point la langue française est à la fois difficile, passionnante, nuancée, riche.
Vous étiez-vous entraînée avant de passer la Certification ?
Absolument pas. Mais je pratique chaque jour en corrigeant donc en apprenant en même temps.
Comment avez-vous connu la Certification Voltaire ?
Par la presse. J’ai tout de suite trouvé cette initiative formidable.
Vous avez raison, il s’agit d’une petite faute commise à deux reprises. Mais nous évitons de retoucher les propos recueillis pour en préserver l’authenticité.
Bien vu.
En vous remerciant pour vos encouragements.
Je suis souvent cash… aussi permettez moi ce petit ajout : ne voyez aucune agressivité d’aucune sorte dans mon message précédent, j’ai un profond respect pour le travail que vous accomplissez, au quotidien, sur le blog de « Justice au Singulier » sur lequel j’interviens assez, trop selon certains, régulièrement, sous un pseudo différent, non pas pour brouiller les cartes, coquetterie rien de plus… coquetterie d’autant plus savoureuse qu’elle dérange certains adeptes de la transparence à tout crin…
Certains comme Philippe Bilger sont des personnages publics, c’est leur choix oh combien respectable, d’autres veulent intervenir dans le débat sans devoir se mettre à nu, c’est le choix de chacun de nous….. LOL LOL
Ces deux messages sont donc tout à fait courtois et respectueux, juste une volonté de mieux comprendre, de mieux maîtriser mon français, qui encore une fois n’est pas ma langue maternelle ; quant à mes commentaires sur Justice au Singulier ils expriment de façon aussi courtoise que possible le fond de ma pensée, pensée qui peu quelquefois apparaître iconoclaste à certains
Pour vous et Philippe Bilger, à vous deux, et sans flagornerie, j’adresse mes sincères et chaleureux remerciements pour la qualité, dans la forme et le fond, de ce blog Justice au Singulier, un véritable espace de liberté sur lequel la parole n’est jamais confisquée !
Aucune vélléité de tenter me comparer à vous cependant, n’est-ce pas une faute de français qu’utiliser « d’autre part » sans avoir utilisé auparavant « d’une part »…. comme vous le faîtes à deux reprises dans cette interview… Roger Martin du Gard l’a fait avant vous… donc vous avez sûrement raison !
Je suis admiratif de votre combat, tentez de maintenir un français écrit et parlé de qualité…. y’a du boulot MDR
comme vous le faites (sans accent circonflexe !)