La prise de parole en public est une compétence désormais évaluée au brevet des collèges et au baccalauréat. Elle est essentielle lorsque l’on entre dans les études supérieures ou la vie professionnelle. C’est la raison pour laquelle la Fondation Voltaire est partenaire de concours d’éloquence, et accompagne la mise en place de projets autour de l’art oratoire dans les établissements.
Afin de vous aider à travailler cette compétence avec vos apprenants, nous avons convié, le 13 janvier 2021 lors d’une conférence vidéo, deux intervenants aux projets et expériences différents dans le domaine de l’éloquence. Nous avons donné la parole à Gislain PRADES, cofondateur des Journées de l’Éloquence, auteur du livre L’essentiel de l’éloquence et chargé de production à l’Atelier de la langue française, ainsi qu’à Léa COHEN, étudiante et membre du projet Éloquence IUT Lyon 1.
Nous avons synthétisé ici leurs réponses à nos questions, vous pouvez aussi visionner cette conférence en différé.
L’éloquence, ça s’apprend ?
L’éloquence, c’est atteindre un équilibre parfait entre l’émotion et l’argumentation. Il faut permettre à l’élève de s’approprier les codes de l’éloquence, sur la forme comme sur le fond. La forme, c’est tout ce qui a trait aux silences, aux regards, à la gestuelle. Le travail du fond est primordial : l’apprenant doit savoir comment développer un argument.
Le but n’est pas de jouer un personnage mais d’appréhender un sujet avec ses mots et sa personnalité. On peut emprunter des techniques au théâtre, comme la respiration et la gestuelle, mais on ne doit pas jouer un rôle.
Quelle forme peut prendre un concours d’éloquence ?
Un « vrai » concours d’éloquence consiste à faire intervenir deux candidats sur un même sujet, et de faire jouer un avis positif contre un avis négatif. Ce schéma fonctionne bien dans les études supérieures, car les étudiants sont à l’aise dans l’exercice de confrontation. Cependant, ce format implique une concurrence qui n’est pas toujours souhaitable pour des élèves en difficulté ou introvertis.
Avec un public plus jeune, en collège ou en lycée, les restitutions d’éloquence sont plus appropriées pour ne pas mettre l’élève en grande difficulté. Dans une restitution, on permet à chaque élève de choisir son sujet. Ils sont ainsi jugés sur leur performance individuelle et non face à un autre candidat.
On peut également opter pour un procès : l’enseignant constitue un dossier d’instruction d’une dizaine de pages, comprenant des articles venant de sources différentes. Les élèves sont invités à rejouer un procès historique. Ce type de projet permet de faire le lien avec des sujets d’histoire, d’éducation civique…
6 conseils pour mettre en place un projet d’éloquence dans sa classe
– Sélectionner la bonne forme de projet : le concours d’éloquence, la restitution d’éloquence ou le procès.
– Faire un premier cours sur la forme : bien utiliser les silences, les regards et la gestuelle.
– Déterminer les sujets ou les faire choisir par les élèves.
– Demander aux apprenants de travailler les arguments en faveur et en défaveur d’un sujet.
– Faire choisir un angle aux étudiants et leur demander de préparer le discours, en soignant particulièrement l’introduction et la conclusion et en plaçant les arguments les plus forts au début et à la fin de l’argumentaire.
– Leur offrir la possibilité de restituer leur discours dans un lieu extérieur, avec un public (par exemple, composé d’autres classes et d’autres enseignants), pour donner une autre dimension au projet.
Comment trouver des sujets pour un concours d’éloquence ?
On peut s’inspirer des sujets d’actualité, partir d’une citation ou encore choisir un procès historique. On peut également réutiliser des sujets de concours d’éloquence, en les adaptant au niveau des apprenants.
Le mieux est parfois de faire choisir les sujets par les élèves : ils sont souvent sensibles à des sujets plus sérieux que ce qu’on peut penser.
Quels outils pour former ses élèves ou étudiants à l’éloquence ?
L’éloquence se développe beaucoup par mimétisme. Il est conseillé, si l’occasion se présente, d’accueillir en classe des avocats, des journalistes, des universitaires ou d’autres enseignants. Leurs prises de parole inspirent les élèves et sont utiles pour le travail de cette compétence. À défaut, on peut aussi travailler à partir de vidéos, par exemple issues de concours d’éloquence, mais aussi de débats, de discours, d’interviews disponibles en ligne.
Pour bien sélectionner ces contenus, on peut choisir des extraits qui montrent des personnes assez jeunes. Grâce à la proximité d’âge, l’élève va ainsi pouvoir plus facilement s’identifier et s’imaginer dans cette position.
L’éloquence est protéiforme : elle se construit à partir de référents. Plus l’élève a de référents, plus il travaille cette faculté.
Envie de développer un projet d’éloquence au sein de votre établissement ? Notre solution Projet Voltaire Mon oral permet aux enseignants de faire travailler l’oral à leurs élèves, dans un contexte distanciel et asynchrone. Il offre la possibilité d’évaluer vos apprenants selon une grille personnalisée (par exemple celle du Grand Oral, d’une soutenance de fin d’études, d’un concours d’éloquence…).
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je veux apprendre l’eloquance pour mieux prendre la parole en publique et savoir m’adresser au autorité.
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