Le 1er décembre 2021, 2 400 étudiants de BTS participaient à une partie de Revolt-IA, le jeu d’évasion pédagogique créé par le Projet Voltaire. Parmi les jeunes inscrits, une centaine venait du lycée professionnel, général et technologique Henri-Poincaré de l’académie de Versailles. Le Projet Voltaire a rencontré Dung Renard, professeure au sein de l’établissement, qui a accompagné les jeunes participants lors de cet événement.
Pouvez-vous nous parler de votre établissement et de vos fonctions ?
Le lycée polyvalent Henri-Poincaré propose des formations générales, technologiques et professionnelles. Outre les secteurs de l’animation et du commerce, nous sommes lycée des métiers de l’aide à la personne. Personnellement, j’enseigne les sciences et techniques médico-sociales avec un collègue, Boubekeur Branine. Nous sommes tous les deux référents du BTS services et prestations des secteurs sanitaire et social, intervenant auprès des entreprises des secteurs sanitaire, social et médico-social. Nous avons d’ailleurs organisé ensemble cet événement.
Pourquoi avoir choisi de participer à l’événement Revolt-IA BTS ?
Nous suivons depuis des années ce que fait le Projet Voltaire et nous avons été ravis que cette occasion se présente. Qui plus est, c’était un événement gratuit. Les jeunes ont rapidement adhéré, notamment parce que certains connaissaient déjà le Projet Voltaire : plusieurs ont l’occasion d’utiliser cette solution lorsqu’ils étaient en pré-bac, au lycée.
Pour nous, participer à cet événement était important. Nos étudiants et apprentis s’orientent vers des secteurs et des métiers dans lesquels ils doivent écrire et s’exprimer correctement. Notre volonté est de leur permettre de continuer leurs études, de les préparer aux exigences de l’emploi, et pour cela, ils doivent maîtriser la langue française. Dans ce cadre, cet événement a permis d’impliquer nos jeunes autour de la thématique de l’orthographe.
Je découvre Revolt-IAVous avez inscrit 40 apprentis et 60 étudiants, pour 20 équipes au total, c’est beaucoup. Comment avez-vous fait ?
Tout simplement, nous avons communiqué en classe : la démarche collective était le moyen le plus simple et le plus porteur pour que les jeunes adhèrent au projet. On a insisté sur la coopération et sur le fait que personne ne serait stigmatisé. On a aussi avancé l’idée que le lycée et les formations, et, bien sûr, eux-mêmes s’en trouveraient valorisés en manifestant cette volonté de s’intéresser à l’orthographe.
Les entreprises et structures qui accueillent vos jeunes ont-elles bien réagi ?
Oui, très bien, et cela a été l’une des clés du succès. Toutes ont accepté de libérer nos étudiants le temps du jeu. Plusieurs leur ont permis de participer en distanciel, leur ont donné accès à des locaux le temps du jeu. Cela montre à mon sens une fois de plus que nous travaillons avec un secteur qui privilégie l’humain. De surcroît, pour ces structures l’importance de la maîtrise de la langue est une exigence, un point incontournable.
Est-ce que les élèves se sont préparés avant la partie ?
Il n’y a pas eu de préparation collective : chaque participant était responsable, s’il le souhaitait, de sa propre préparation. Nous avons simplement transmis aux étudiants les liens qui nous ont été envoyés par la Fondation Voltaire et qui permettaient de réviser, mais nous n’avons pas effectué de contrôle.
Le Jour J, comment cela s’est-il passé ? Dans quels locaux ?
Comme je vous le disais, quelques étudiants ont participé en distanciel… dont les malades, qui ont tous tenu à jouer ! La majorité des étudiants et apprentis, présents en formation, ont pu effectuer la partie dans nos locaux. L’administration qui soutient cette initiative leur a réservé des salles. Les résultats sont au rendez-vous : une de nos équipes a eu 420 points et s’est hissée en 29e position au classement général. Cinq de nos équipes ont obtenu entre 250 et 420 points, se classant dans le premier tiers. Cela montre la mobilisation collective.
Avez-vous constaté une entraide entre les élèves ?
Le jeu a créé beaucoup d’émulation. On a remarqué que beaucoup d’étudiants voulaient s’accrocher, comprendre, et se sont montrés motivés. En revanche, on a aussi constaté que tous n’ont pas forcément l’habitude de participer à des jeux d’évasion. Cela a parfois pu perturber la compréhension. Cela n’a pas empêché la coopération : les participants ont beaucoup échangé entre eux.
Avez-vous constaté une appétence pour l’orthographe de la part de vos élèves ?
Sur le moment, ils ont montré un souci pour l’orthographe. Ils savent que cela est important pour leur employeur, pour leur image professionnelle : c’est une compétence incontournable. Ils sont prêts à adhérer à des démarches valorisantes et pas trop chronophages pour s’améliorer. En face, les employeurs n’attendent que cela ! On doit mettre nos jeunes de plus en plus en autonomie, y compris dans l’acquisition des savoirs, et le Projet Voltaire est une bonne illustration de ce qu’on peut proposer aux étudiants.