« Quel jour tombe Noël ? », « Pour ou contre les crèches de Noël ? », « Je n’ai toujours pas acheté de sapin de Noël », « Qu’elles sont belles, les illuminations de Noël ! », « As-tu fini tes cadeaux de Noël ? », « Mon menu de Noël : une dinde aux marrons »… Ces temps-ci, nous n’avons que « Noël » à la bouche. Mais que savons-nous vraiment sur le mot préféré des enfants ? Voici cinq anecdotes à connaître absolument pour briller lors du réveillon !
- Joie. Aux XIVe et XVe siècles, « Noël ! » était le cri de réjouissance que poussait le peuple pour saluer un événement heureux, par exemple la naissance d’un héritier du trône ou l’arrivée d’un grand personnage.
- Genre. « Noël » est un nom masculin. Dès lors, est-il correct d’employer le féminin « à la Noël » ? Condamnée dans le Dictionnaire grammatical du mauvais langage (1813) car trop provinciale, la tournure est pourtant utilisée par certains auteurs pour son élégance et sa poésie. À vous de juger !
- George Sand. C’est la romancière qui attesta en 1855 l’expression « père Noël ». Avant, on parlait plutôt de « bonhomme Noël », tandis qu’en Belgique et dans le nord de la France, c’est saint Nicolas – équivalent du Santa Claus anglo-saxon – qui distribue les cadeaux aux enfants.
- À l’envers. « Noël » est l’anacyclique du prénom « Léon ». Un anacyclique est un mot qui, lu à l’envers, donne un nouveau mot. À ne pas confondre avec le palindrome, qui garde le même sens qu’on le lise de gauche à droite ou de droite à gauche.
- Expression. Dans le proverbe « Noël au balcon, Pâques au tison », le tison désigne le reste encore brûlant d’une bûche de bois. Autrement dit, si le temps est doux à Noël, vous resterez au coin du feu à Pâques !
Sandrine Campese
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Je profite de cet article pour vous demander une explication à propos du « x » de Joyeux Noël. Et aussi, pendant que j’y pense, les deux majuscules à J et N, est-ce correct?
Bonjour Bruno, l’adjectif joyeux vient du nom joie auquel on a ajouté le suffixe -eux, lui-même issu du latin -osus, qui signifie « plein de », « qui a beaucoup de ». Voilà pour le « x » de « joyeux ». Concernant les majuscules, Noël est un nom propre qui prend une majuscule, joyeux est un adjectif qui prend une minuscule. On écrit donc « Je te souhaite un joyeux Noël ». Bien sûr, quand la formule est utilisée seule ou en début de phrase, la majuscule est de mise aussi à « joyeux », d’où « Joyeux Noël ! ». Bon week-end
Merci pour ces explications. Et « beaucoup de joies » pour cette fin d’année…
Merci, à vous aussi ! 🙂
Bravo !
J’ai appris que Georges Sand que j’apprécie est la mère Noel mais de quel texte est cette attestation, SVP?
Et je reste sur ma faim, sans fin, quant à l’étymologie (= science de la vérité) du nom Noël.
Merci ! Le terme « père Noël » est apparu pour la première fois dans son recueil épistolaire L’Histoire de ma vie, publié en 1855. Étymologiquement, Noël, du latin natalis (dies) est le « jour de naissance ». Bonne journée.
Gratias tibi !
Le passage de « nâtâlis » à Noël ne me convainc pas. Je ne connais d’autre cas de de double dissimilation de « a » : a > o et a > e. Patella >poêle est différent de « nâtâlis » avec 2 « a » longs. Et on ignore si la forme noel est postérieure à la forme nael. Seul le français à ma connaissance emploie ce nom, sauf le vieil anglais qui vient du français :
http://www.lexilogos.com/etymologie_noel.htm.
Alors, si Noel ne vient pas « nâtâlis », quelle langue choisir ?
1-Le culte de Mithra se situait aux alentours de l’actuel solstice d’hiver.
2- La date de naussance de Jésus-Christ aurait été fixée au 25 décembre par le pape Libère en 354.
3 – Ce n’est pas la date de naissance de Jésus mais c’est soit au solstice (Jul), soit peu après, donc à la venue du nouveau soleil.
« no » peut être d’origine gauloise pour nouveau, mais en gaulois « sono » traduit soleil, mais il y a des formes proches de hel dans d’autres langues celtiques, d’après le « Dictionnaire français-gaulois » de Savignac (2004).
Alors, qu’en penser ?
Noël viendrait-il d’une forme signifiant le nouveau soleil en gaulois ?
Bonsoir et merci de vos réflexions. Ni le Dictionnaire historique de la langue française (Le Robert) ni le Dictionnaire étymologique et historique du français (Larousse) ne font mention d’une origine gauloise du nom « Noël ». Voici ce que dit le premier : « Noël est issu, par évolution phonétique (nael) et modification vocalique, du latin natalis (de naissance, relatif à la naissance). Il est employé particulièrement dans le syntagme natalis dies (jour natal) et substantivé par ellipse de dies au sens de « jour de naissance ». En latin ecclésiastique, le mot se spécialise comme nativitas pour désigner la nativité du Christ. L’-o- de Noël, à côté de l’ancien français nael, de l’italien natale, de l’ancien provençal nadal, s’explique par dissimilation des deux -a- de natalis, et le tréma (1718) note la diérèse. » Bon week-end.
C’est en pensant à ces deux références, proposant souvent des notices proches, que mon texte s’inscrivait. Mais ces bibles peuvent commettre des inexactitudes, comme le montrent la publication de mises à jour comme celle-ci consacrée à « vélocipède »:
http://www.cnrtl.fr/etymologie/vélocipède
Un exemple étonnant et incompréhensible du manque de prise en compte du gaulois par Alain Rey est la notice s. v. truie. La seule hypothèse avancée est une allusion littéraire et ce , pour un animal essentiel de la société paysanne. Surtout, » troja » est attesté en bas latin du domaine gallo-roman, donc issu probablement du gaulois, avec une correspondance en celtique insulaire (Cf. Lacroix, « Les Noms d’origine gauloise », 2005).
Mais Alain Rey a préféré dans son dictionnaire inclure « corned-beef » et éviter « merlin » , ce qui est révélateur de l’image de « progrès » souhaité ! Pour « merlin » :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?51;s=1821605250;b=6;r=1;nat=;i=3;;
Pour autant Alain Rey prend en compte la possible origine gauloise du nom balai (balatno) là où d’autres n’attestent qu’une origine bretonne. Là où je vous rejoins, c’est que le nombre de mots issus du gaulois que nous employons en français courant est sans cesse revu à la hausse : cela va de 70 à 200 car on reconnaît petit à petit, dans le latin du Bas-Empire, bon nombre d’emprunts au gaulois, tels alauda, « alouette », carruca, « charrue », sapo, « savon »…
Tiens, d’ailleurs, comment saint Nicolas a-t-il pu devenir Santa Claus en émigrant du vieux continent pour le nouveau monde ? Non par la magie de Noël, mais par celle de la déformation linguistique : plutôt germanophone, notre Sankt Niklaus s’est retrouvé hispano-anglicisé en Santa Claus avec sa hotte en carton… Encore une falsification d’identité pour faire fortune outre-Atlantique ; pour le reste, tout le monde connaît le mécène à bulles rouge et blanc qu’il y a trouvé.
Jingle bells et bon bout d’an!
Chambaron
Tiens, d’ailleurs, comment saint Nicolas a-t-il pu devenir Santa Claus en émigrant du vieux continent pour le nouveau monde ? Non par la magie de Noël, mais par celle de la déformation linguistique : plutôt germanophone, notre Sankt Niklaus s’est retrouvé hispano-anglicisé en Santa Claus avec sa hotte en carton… Encore une falsification d’identité pour faire fortune outre-Atlantique ; pour le reste, tout le monde connaît le mécène à bulles rouge et blanc qu’il y a trouvé.
Jingle bells et bon bout d’an!
Chambaron
Encore une anecdote aussi intéressante qu’amusante signée Chambaron. Très belles fêtes à vous également !
Merci Sandrine !
J’ai aussi retrouvé la raison du gâteau « bûche de Noël ». Ce sera pour « l’an que ven »…
Fines bulles françaises pour Sylvestre !
NB : merci de supprimer SVP ma réponse en doublon du 28 décembre…
Cela tombe bien, quelqu’un évoquait cette histoire de bûche sur la page FB du Projet Voltaire (dans les commentaires du billet sur Noël) http://www.facebook.com/Projet.Voltaire
À très bientôt !
George Sand, mon héroïne absolue, monte encore d’un cran dans mon estime et admiration !
🙂