Quand Lydie Sulmona dis « Je », c’est une identité affirmée qui se cache derrière le pronom. Elle se définit comme une semeuse de mots et une révélatrice de talents. Son métier ? Écrivaine publique. Passionnée de mots, de lecture et d’écriture depuis l’enfance, elle a décidé il y a quelques années de se donner une chance dans le milieu littéraire. Elle anime aujourd’hui des ateliers d’écriture auprès de particuliers, adultes ou enfants, et d’entreprises. Elle rédige également des conseils dans un blog : L’Arbre à Palabres. Portrait.
UNE ENVIE DE CHANGER DE MÉTIER… POUR UNE CARRIÈRE PASSION
Quel a été votre parcours ?
Je suis originaire de Guadeloupe et j’entretiens depuis toute petite une passion pour les mots, les histoires, la lecture et l’écriture.
Je suis arrivée à Paris pour mes études. Une fois mon diplôme en poche, j’ai débuté une carrière dans le marketing, la communication et les fonctions commerciales au sein de grandes entreprises.
Sauf qu’un jour j’ai ressenti un manque de sens dans ma vie professionnelle. Je me suis demandé « Qu’est-ce que j’aime ? Quelle couleur ai-je envie de donner à ma vie ? ». Cette réflexion a duré plusieurs années et je me suis donné les moyens de m’orienter vers ma passion de toujours, la lecture et l’écriture. Une revanche sur la vie, moi qu’on avait dissuadée de m’orienter vers un bac littéraire.
DEVENIR ÉCRIVAIN PUBLIC : SE FORMER ET OBTENIR DES CERTIFICATIONS PROFESSIONNELLES
Comment avez-vous abordé ce changement de carrière ?
Spontanément, j’ai commencé par m’orienter vers de la correction relecture auprès de maisons d’éditions. Une nouvelle carrière qui nécessitait, pour assurer ma légitimité, que je me forme et que j’obtienne des certifications de compétences. L’orthographe et la grammaire étant le socle de la langue française et de l’écriture, ce sont ces compétences que j’ai voulu certifier en premier en passant le Certificat Voltaire. C’était une première étape déterminante dans ma reconversion : je me suis mis un stress énorme !
Deuxième étape : une formation plus formelle au métier d’écrivain public pour confirmer mon intérêt du métier.
Troisième étape : une formation universitaire. En effet, je termine un cursus en création littéraire qui vise à affiner et professionnaliser son écriture, à questionner son écriture aussi.
Pourquoi une telle pression à l’idée de passer le Certificat Voltaire ?
Je crois que l’orthographe est extrêmement importante de nos jours où les écrits prennent beaucoup de place sur nos écrans. On se rend compte que, quel que soit le niveau d’étude ou les postes recherchés, la maîtrise de la langue est fondamentale pour la crédibilité auprès des entreprises. Je pense que c’est une particularité franco-française.
J’ai obtenu un bon score (l’équivalent de 15/20), mais par défi personnel j’envisage de le repasser un jour pour en obtenir un encore meilleur et constater ma progression.
DES ATELIERS D’ÉCRITURE POUR PRENDRE CONFIANCE AVEC LES MOTS
Aujourd’hui vous vous consacrez principalement au métier d’écrivain public. En quoi cela consiste ?
En tant qu’écrivaine publique, j’offre tout un panel de services. Je propose notamment l’animation d’ateliers d’écriture. L’idée est d’accompagner ceux qui le souhaitent dans leur exploration par l’écriture. À ce titre, j’interviens dans toute la France, aussi bien auprès de particuliers que d’entreprises, avec les adultes mais aussi avec les enfants.
Mon intention lors des ateliers d’écriture est de permettre à chacun de prendre confiance. L’écriture touche à quelque chose de l’ordre de l’intime et beaucoup de personnes ont peur de ce qu’elles sont capables d’écrire et encore plus de partager cela avec autrui. Il faut donc atténuer cette peur-là pour, petit à petit, permettre à la personne de se libérer.
Au travers de jeux et de contraintes, les participants vont pouvoir clarifier leur écriture. Il y a des personnes qui pensent ne pouvoir écrire que de la fiction ou que de la poésie… J’invite ces personnes à explorer autre chose.
Avez-vous quelque chose à dire aux personnes qui ont peur d’écrire ?
En France, l’écriture semble tenir du sacré, de l’inné, on naît écrivain ou pas. Il y a de la pesanteur, une certaine peur, à l’idée de prendre la plume.
Pour moi, l’écriture est au contraire universelle. On n’a pas besoin de se prendre très au sérieux sur le fait d’écrire, on peut considérer que l’écriture est un matériau comme un autre et s’amuser avec. Cela ne veut pas dire que j’enlève l’exigence. Quand on est sur un projet qui doit être abouti, il faut de la rigueur. Mais, en fonction de la motivation et du projet final il y a des exigences différentes…
Une étude parue il y a quelques années disait qu’un tiers des français avaient un projet d’écriture ou un manuscrit terminé qui dormait dans leurs tiroirs. C’est énorme !
J’espère pouvoir apporter ma contribution et aider, ne serait-ce qu’une fraction de ces personnes, à se saisir de ce merveilleux moyen d’expression qu’est l’écriture. Parce que, je le crois, toutes les histoires méritent d’être racontées.
Découvrir également notre dossier Voltaire sur les écrivains publics.