Puisque la répétition s’exprime généralement en ajoutant le préfixe re-, on a tendance à écrire « resaisir », « resortir », etc., en oubliant de doubler le s.
Pour exprimer la répétition d’une action exprimée par un verbe commençant par un s suivi d’une voyelle, on ajoute le préfixe re- en doublant normalement le s qui suit pour éviter d’entendre [z].
Saisir, ressaisir. Semer, ressemer. Sortir, ressortir.
Quelques verbes récents, toutefois, échappent à la règle : « resaler », « resalir », « resituer », « resonner ».
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Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Véritable bouteille à l’encre, en français, que l’expression de la réitération ! On pourrait encore évoquer, pour ne point se cantonner dans l’orthographe, les nuances de sens qui séparent « raccompagner » de « réaccompagner », « ranimer » de « réanimer », « récrire » de « réécrire ». Et l’on ne vous parle pas du fait qu’au substantif « réouverture » a longtemps correspondu le seul verbe « rouvrir »… Finalement, le seul cadeau qu’ait daigné nous faire la langue réside dans ce verbe « res(s)urgir » que l’on peut, indifféremment, écrire avec un ou deux « s ». Une oasis de douceur dans cette orthographe de brutes !
Exercices (cherchez les erreurs)
- Cette réunion annuelle avait pour but de resouder les liens familiaux.
- Les portions sont maigres, mais on peut aller se reservir en légumes.
- Ressaisis-toi, voyons. Ce n’est qu’une pauvre petite souris affolée.
- À mi-cuisson, goûtez et rectifiez l’assaisonnement. Ressalez si nécessaire.
- Ils doivent être jumeaux : ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
- Chaque été, il partait se resourcer pendant un mois dans sa région natale.
- Je te parie qu’il va encore nous ressasser cette vieille histoire de régiment.
- Ne laisse pas entrer le chien : je viens de laver, il risquerait de tout resalir.
- Comment a-t-il pu quitter la pièce sans que nous l’ayons vu resortir ?
- Pour comprendre, il faut ressituer le débat dans le contexte de l’époque.
Réponses
- Faux. Il faut écrire : Cette réunion annuelle avait pour but de ressouder les liens familiaux. Sauf exception, on double le s entre deux voyelles pour éviter d’entendre [z] : on écrit donc « ressouder ».
- Faux. Il faut écrire : Les portions sont maigres, mais on peut aller se resservir en légumes. Pour éviter d’entendre « rezervir », on double le s entre les deux e : « resservir ».
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : À mi-cuisson, goûtez et rectifiez l’assaisonnement. Resalez si nécessaire. Le verbe « resaler » est l’une des exceptions à la règle. Ici, le s entre les deux voyelles ne se prononce pas [z].
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Chaque été, il partait se ressourcer pendant un mois dans sa région natale. Sauf exception, on double le s entre deux voyelles pour éviter d’entendre [z] : on écrit donc « ressourcer ».
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Comment a-t-il pu quitter la pièce sans que nous l’ayons vu ressortir ? Pour éviter d’entendre « rezortir », on double le s entre les deux voyelles : « ressortir ».
- Faux. Il faut écrire : Pour comprendre, il faut resituer le débat dans le contexte de l’époque. Le verbe « resituer » est l’une des exceptions à la règle. Ici, le s entre les deux voyelles ne se prononce pas [z].
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Très intéressant, j’apprends beaucoup, merci infiniment !!
Merci Sinouh pour votre message ! Nous sommes heureux de vous être utiles :-).
Rien ne sert décidément de connaitre des règles quand la masse des exceptions devient insupportable. En sus des quatre que vous mentionnez, on trouve aussi en parcourant le dictionnaire de l’Académie : « resaluer », « resouffler », « resavoir »,« resceller »,« resucer ».
La question des doublements arbitraires de consonnes n’a pas fini de gangrener une bonne partie de notre lexique, sans aucune cohérence…