On a envie d’écrire « elle se fait forte » à l’image de « elle se fait belle », mais c’est souvent à tort.
Devant un infinitif, « se faire fort de » signifie « se dire capable de ». Il s’agit d’une expression figée, qui ne se met jamais au féminin ni au pluriel : « fort » reste invariable, de même que le participe passé « fait » lorsque le verbe est conjugué à un temps composé.
Elle se fait fort de réussir. Ils se sont fait fort de gagner.
C’est devant un nom que « se faire fort de » a le sens de « se rendre plus fort grâce à », et s’accorde alors normalement. Cette forme se rencontre bien plus rarement.
Elle se fait forte de votre soutien.
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Avis de l’expert –
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Voilà une particularité qui remonte à Vaugelas, et qui doit beaucoup au fait qu’en ancien français l’adjectif « fort », à l’instar du « grand » que l’on retrouve dans « grand-mère », a longtemps valu pour le féminin comme pour le masculin. L’Académie a ensuite contribué à sanctifier cette invariabilité en genre… et l’a même étendue au nombre, sous prétexte que l’expression était figée. Force est de reconnaître que la consigne aura été inégalement respectée par les écrivains. Elle a même été vertement contestée, au XIXe siècle, par un certain Littré !
Exercices (cherchez les erreurs)
- Les décorateurs se font forts de transformer ce taudis en palais.
- L’équipe qui se faisait forte de nous battre a fini par déchanter.
- Notre école se fait forte d’atteindre 98 % de réussite au bac cette année.
- La guide se fait fort de nous emmener voir un crocodile apprivoisé.
- Les organisateurs se font forts de réunir 500 personnes grâce à Facebook.
- Crois-tu la conseillère qui se fait fort de te faire perdre dix kilos en un mois ?
- Nos services se font fort de venir vous dépanner dans la demi-journée.
- Ma belle-mère se fait forte de nous convaincre d’emménager chez elle.
- À quatre ans, ma fille se fait forte de lacer ses chaussures toute seule.
- Durant leur détention, les otages se sont faits forts des messages de soutien.
Réponses
- Faux. Il faut écrire : Les décorateurs se font fort de transformer ce taudis en palais. Devant l’infinitif « transformer », « se faire fort de » est une expression figée : « fort » est invariable.
- Faux. Il faut écrire : L’équipe qui se faisait fort de nous battre a fini par déchanter. Quand « se faire fort » n’a pas le sens de « se rendre plus fort », « fort » ne s’accorde pas.
- Faux. Il faut écrire : Notre école se fait fort d’atteindre 98 % de réussite au bac cette année. Devant l’infinitif « atteindre », « se faire fort de » est une expression figée : « fort » est invariable.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Les organisateurs se font fort de réunir 500 personnes grâce à Facebook. Quand « se faire fort » n’a pas le sens de « se rendre plus fort », « fort » ne s’accorde pas.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ma belle-mère se fait fort de nous convaincre d’emménager chez elle. Devant l’infinitif « convaincre », « se faire fort de » est une expression figée : « fort » est invariable.
- Faux. Il faut écrire : À quatre ans, ma fille se fait fort de lacer ses chaussures toute seule. Quand « se faire fort » n’a pas le sens de « se rendre plus fort », « fort » ne s’accorde pas.
- Phrase correcte.
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Cette règle est juste débile, et on le voit dans l’explication donnée. ce n’est pas parce qu’on dit « grand-mère » qu’on accorde pas l’adjectif grand quand il attibut du sujet. Et ça n’explique pas l’absence d’accord au pluriel. Encore une fois l’académie est à côté de la plaque. « Se faire + adjectif » implique l’accord de l’adjectif avec le sujet, et Littré avait bien raison de contester cette règle d’une haute teneur en stupidité.
Nous devrions nous faire fortS ne pas la respecter.
Bonsoir Bof, je vous l’accorde, certaines règles de grammaire sont subtiles, parfois même agaçantes. Néanmoins, c’est bien celle-ci qui est attestée, et pas seulement par l’Académie française ! Le Robert aussi indique l’invariabilité de « fort » dans cette expression : « Se faire fort de (fort invariable) : se déclarer assez fort pour ; se dire capable* de. ? se targuer. Elles se font fort de la convaincre. » https://dictionnaire.lerobert.com/definition/fort. Larousse également : « Se faire fort de = se déclarer capable de. Dans cette expression, fort est invariable : elles se sont fait fort de nous aider (fait est aussi invariable). » https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fort/34684. Bonne soirée.
Je ne qu’a dire superbe !
Je me suis rendu compte que je ne connais rien de la langue.
Voter aide est vital pour moi!
Bonjour,
dans ce cette phrase, » elle s’était fait fort pour affronter l’orage ».
Faut-il accorder fait fort? Si oui,pourquoi?
Merci de votre réponse.
Bonsoir Bintou, au sens de « se dire capable de », l’expression « se faire fort de » est toujours invariable. On écrire donc : « Elle s’est fait fort d’affronter l’orage. » Bon week-end !