Les récentes études sont formelles : la maîtrise de l’orthographe est un atout pour séduire sur les applications et les sites de rencontres, où le lien se crée d’abord à l’écrit. Corollairement, faire des fautes peut être rédhibitoire pour beaucoup d’entre nous. Or, quel dommage de prendre le risque de passer à côté de sa future moitié à cause d’un verbe mal conjugué ! À l’occasion de la Saint-Valentin, nous vous proposons un « speed dating » avec cinq conjugaisons !
Il faut que l’on se revoie
La tournure « Il faut que… », qui traduit la nécessité, impose l’emploi du subjonctif. En effet, vous n’êtes pas dans le mode indicatif qui décrit le réel. Ce sera le cas le jour où vous reverrez cette personne à laquelle vous pourrez écrire : « Enfin, on se revoit ! » Mais ce n’est pas encore arrivé, alors pour l’instant, vous écrirez : « Il faut que l’on se revoie. »
Astuce : Remplacer voir par un autre verbe pour que la terminaison du subjonctif s’entende. Exemple : Il faut que l’on se plaise, que l’on se prenne, que l’on se fasse… Ces verbes sont bien conjugués au subjonctif !
J’aimerais te rendre heureux/se
Ici aussi, vous n’émettez qu’un souhait, aussi louable soit-il. Nous sommes donc au conditionnel, et non à l’indicatif. Voilà pourquoi il faut mettre un « s » à la fin de « j’aimerais », pour marquer la condition. De la même façon, on écrira : Je voudrais te rendre heureux/se, je souhaiterais te rendre heureux/se.
Astuce : Remplacer « je » par « nous » pour constater la différence de terminaison : -ons au futur, -ions au conditionnel. « J’aimerais te rendre heureux/se » devient « Nous aimerions te rendre heureux/se ». C’est bien du conditionnel.
Je serai toujours là pour toi
Cette fois-ci, vous n’exprimez plus un souhait mais une certitude, amplifiée par l’usage de l’adverbe toujours. Si vous écrivez « Je serais toujours là pour toi », l’autre sera en droit de vous demander : à quelle condition ? Ce serait dommage de gâcher l’effet d’une si belle déclaration…
Comme dans l’exemple précédent, avoir le réflexe d’utiliser « nous » permet de lever toute incertitude. « Je serai là pour toi » = « Nous serons là pour toi » et non pas « Nous serions là pour toi », qui suppose un « si ». Exemple « Si tu étais dans le besoin… ».
Francis Cabrel ne s’y trompe pas lorsqu’il chante Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai. Quand on aime vraiment, il n’y a pas de condition qui tienne !
Pour s’entraîner : « je ferai » ou « je ferais » ?
–> N.B. Même si les différences de prononciation tendent malheureusement à s’estomper, le « ais » de « j’aimerais » se prononce [è], le « ai » de « je serai » se prononce [é].
Appelle-moi
Si le « s » est bien présent chez les verbes en -er conjugués à 2e personne du singulier – au présent de l’indicatif par exemple (tu appelles) –, il est absent à l’impératif.
De plus, « appeler » a toujours deux « p ». Quant au nombre de « l », il varie suivant les temps. On écrit : j’appelle, j’appellerai (le « e » qui précède les deux « l » se prononce [è]), mais j’appelai, j’ai appelé (et le « e » qui précède l’unique « l » se prononce [eu]).
De la même façon, on écrira : aime-moi, embrasse-moi, emmène-moi, parle-moi…
Pour s’entraîner : « mange » ou « manges » ? – « apeller » ou « appeler » ?
Aie confiance en moi
Comme appeler, verbe du 1er groupe, avoir, verbe du 3e groupe, ne prend pas de « s » final quand il est conjugué à la 2e personne du singulier de l’impératif. On écrira donc « Aie confiance », en souhaitant que cela soit plus sincère que lorsque Kaa le chante à Mowgli ! De même on écrira, à la forme négative, n’aie pas peur…
Avec un « s », la forme « aies » existe également, mais il s’agit du présent du subjonctif. Le pronom sujet « tu » y est alors exprimé. Exemple : « Que tu aies confiance en moi est important. » Quant à la forme « ais », elle n’existe pas !
Pour s’entraîner : « aie », « aies » ou « ais » ?
Sandrine Campese
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