Pendant la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, Édouard Robert, un entrepreneur dijonnais, conçoit un biberon à soupape. Le système fonctionne avec une bouteille en verre et un long tuyau muni d’un trou dit « soupape » pour réguler le débit.
Grandement plébiscitée par les nourrices, cette invention reçoit la médaille d’honneur durant l’exposition universelle de 1873. L’inscription « Paris 1873 – Exposition universelle – Honneur à Robert » est même inscrite sur les bouteilles en verre. En pleine ascension, le siège de la marque quitte Dijon en 1880 et s’installe à Paris, place Daumesnil. Le célèbre « biberon à soupape » est copié par de nombreux concurrents et se vend en grandes quantités.
Mais une innovation proposée en 1889, le biberon à couvercle, ne connaît pour sa part aucun succès. De plus, la marque commence à être pointée du doigt sur le plan sanitaire. Un certain Dr Dufour écrit au sujet du produit : « Le tolérer, c’est favoriser l’infanticide. » Entre-temps, les concurrents innovent, investissent en marketing et développent des produits plus modernes, avec tétines.
Édouard Robert n’aura pas laissé son nom à un produit, mais existe pourtant bien dans notre langage populaire, de manière assez inattendue. En effet, pour mentionner la poitrine de la mère nourricière, ne parle-t-on pas de ses « roberts » ?
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