La surdité touche de plus en plus de personnes en France et dans le monde. Le regard de notre société à l’égard des personnes sourdes et malentendantes est souvent biaisé, on les considère comme « empêchées ». On voit d’abord un handicap, alors qu’il s’agit souvent d’un enjeu de communication. Beaucoup ont choisi de s’exprimer en langue des signes française (LSF), reconnue il y a 20 ans comme une langue à part entière. Et si la LSF pour tous était un formidable moyen pour offrir une meilleure autonomie et une pleine citoyenneté aux personnes sourdes ?
Selon la Fondation pour l’audition et la DREES, la France compte quelque 7 millions de personnes touchées par une déficience auditive. Parmi elles, 500 000 environ sont atteintes de surdité profonde ou sévère. Un enfant sur 700 naît sourd, et près d’un jeune adulte sur 500 le sera avant l’âge de 20 ans (Institut Pasteur 2019). Un sondage Ifop pour Média’Pi et la Fondation Jean-Jaurès, réalisé en mai 2021 auprès de personnes sourdes et malentendantes, révélait plus précisément la complexité des problèmes auxquels elles font face. En effet, 47 % d’entre elles considéraient que les conditions d’accès aux services publics n’étaient pas suffisamment adaptées à leur situation. 33 % notaient des difficultés d’accès au monde professionnel, et 27 % affirmaient ressentir des difficultés à nouer des relations sociales. Ajoutons que 81 % des personnes sourdes interrogées estimaient avoir déjà été victimes de discrimination du fait de leur handicap. Les personnes sourdes ont souvent la désagréable impression d’être marginalisées uniquement parce qu’elles ne parlent pas le même langage que leurs contemporains. Ces situations d’accès inégal ou en différé à l’information et à la communication sont quotidiennement rencontrées par les personnes sourdes, ce qui les prive d’autonomie, et les empêche d’agir et de décider en toute liberté.
Pourtant, les solutions existent. L’expérience de la surdité n’est pas identique pour toutes les personnes concernées. Pour mieux comprendre la réalité de leur quotidien et trouver la juste posture relationnelle, il est nécessaire d’être attentif aux parcours et aux choix des personnes sourdes ou malentendantes. Certaines ont une prothèse ou ont subi une intervention chirurgicale pour restaurer l’audition, ou pour y accéder en partie : appareil auditif ou implant cochléaire, en fonction du degré de perte de la sensibilité auditive. La langue des signes française (LSF) et son alternative, la langue française parlée complétée (LfPC), constituent un moyen d’échange efficace. Plus qu’un simple outil de communication, la LSF est l’un des piliers de la culture sourde et un véritable vecteur d’intégration pour les personnes sourdes. En outre, la LSF est le seul mode linguistique qui leur permette un développement cognitif et psychologique équivalent à la pratique de la langue française orale pour un entendant. Le nombre de locuteurs de la langue des signes en France, qu’ils soient sourds ou entendants, n’est pas connu avec précision, mais est estimé selon les sources entre 100 000 et 300 000. La LSF a été officiellement reconnue comme une « langue à part entière » grâce à la loi du 11 février 2005 sur le handicap et la citoyenneté, dont nous fêtons les 20 ans cette année. Cependant, la LSF n’est pas inscrite dans la Constitution.
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Les nombreux dispositifs financés par l’État pour les sourds, l’émergence des nouvelles technologies de transcription ou de reconnaissance vocale, et l’engagement des acteurs associatifs s’efforcent d’apporter un soutien et des compensations, mais n’ont pas réglé le problème des discriminations à long terme. L’accès à la scolarité, à la formation, à l’emploi, à la culture, aux loisirs, au sport, aux soins est systématiquement très difficile pour la majorité des personnes sourdes. Elles sont trop souvent privées de leurs droits fondamentaux : pouvoir d’agir et de choisir, autonomie, participation à une vie sociale et citoyenne. Toujours dans le sondage Ifop de mai 2021 pour Média’Pi et la Fondation Jean-Jaurès, 49 % des personnes sourdes déclaraient que ce dont elles souffrent le plus, c’est d’isolement. Le grand paradoxe à cela est qu’en parallèle, 70 % des Français entendants indiquaient qu’ils apprendraient volontiers la langue des signes si elle était accessible. Mais des bonnes résolutions au passage à l’acte, il ne reste plus grand monde, faute de temps ou de financement !
C’est pour répondre à ce défi que la Fondation Voltaire a conçu avec AEFS « Les Signes de Voltaire », un parcours numérique d’initiation à la langue des signes française, accessible gratuitement sur simple inscription. Depuis janvier 2023, il permet de découvrir et de mémoriser 1 000 signes et 200 phrases simples avec des exercices, des illustrations et des vidéos conçus avec et par des experts sourds pour des entendants débutants, dès l’âge de 11 ans. Cette ressource n’aurait pas vu le jour sans le co-financement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de la Banque des territoires (groupe Caisse des dépôts) et du ministère de l’Éducation. En 2 ans, 50 000 personnes ont fait leurs premiers pas pour découvrir la LSF en autonomie grâce aux Signes de Voltaire. De nombreux employeurs, services publics et établissements d’enseignement ou de formation proposent déjà Les Signes de Voltaire à leurs équipes.
Je m’initie à la LSF gratuitement grâce à la Fondation VoltaireQu’est-ce que la langue des signes française ?
Une langue qui vient de loin
Dès l’Antiquité, des communications gestuelles permettent d’intégrer les personnes sourdes dans la cité. Au Moyen Âge, un système de signes se développe dans les monastères pour pallier la règle du silence. Des alphabets manuels sont créés, et seuls les enfants sourds fortunés sont éduqués en langue des signes dans quelques monastères jusqu’au XVIIIe siècle.
En France, une école gratuite pour enfants sourds défavorisés est fondée en 1760 par l’abbé de L’Épée. Pour la première fois, un enseignement est prodigué par les « signes méthodiques pour saisir par les yeux ce que les sourds ne peuvent entendre par leurs oreilles ». Les amateurs et amatrices de cinéma se souviendront peut-être que l’une des scènes du film Ridicule de Patrice Leconte rend hommage au travail de l’abbé de L’Épée. Il faut attendre la Révolution et l’année 1791 pour que soit fondée l’Institution des sourds de naissance de Paris (devenue l’INJS).
Rejetée au XIXe siècle – notamment après le congrès de Milan de 1880 qui exclut la pratique gestuelle dans l’éducation –, la langue des signes française perdure. S’ouvre un siècle de résistance, avec une culture sourde militante face aux politiques de rejet et de stérilisation comme en Allemagne en 1933. Après un XXe siècle oppressif, la culture sourde renaît avec le « Réveil Sourd » en France, en 1975. En 1991, la loi française reconnaît la liberté de choix entre une communication bilingue – LSF et français – et une communication orale pour l’éducation des enfants sourds. La loi Handicap du 11 février 2005 reconnaît enfin la LSF comme une langue à part entière, ce qui signifie notamment qu’un élève doit pouvoir recevoir un enseignement dans cette langue.
Un alphabet, une grammaire, une syntaxe
Les langues des signes sont des langues visuelles et gestuelles. Chaque pays a sa langue des signes, elles diffèrent les unes des autres. En France, c’est la LSF. Chaque région de France possède aussi ses propres signes. Il existe un alphabet dactylologique en LSF : chaque signe de la main correspond à une lettre. Il est surtout utile pour épeler des mots, des noms propres notamment. Les mains servent par ailleurs à exprimer les mots, les idées, les notions, la temporalité… Outre son alphabet, la LSF a surtout recours à trois types de signes :
- les signes iconiques : pour les gestes du quotidien. Ils sont exprimés de façon mimétique et peuvent souvent être compris des personnes entendantes ;
- les signes inspirés du français : en intégrant la première lettre d’un mot, le geste indique une signification (comme la couleur bleue exprimée par un mouvement du bras, les doigts formant la lettre B de la dactylologie) ;
- les signes inventés : ils sont propres à la LSF et sont créés par la communauté sourde à partir d’une caractéristique ou d’une singularité.
Un signe peut avoir plusieurs sens, par exemple « bonheur », « gai », « heureux ». Il existe aussi une dizaine de signes pour dire « maman » en LSF, selon la région et la génération des locuteurs.
Outre la gestuelle, les expressions du visage et les expressions corporelles contribuent au sens. Le lexique des signes ne cesse de s’enrichir en fonction des besoins et des évolutions sociales.
LANGAGE DES SIGNES, VRAIMENT ? On parle bien de « langue des signes », et non de « langage des signes », et ce, au moins pour deux raisons. D’abord, les signes sont utilisés avec la structure de la langue parlée. Ensuite, la LSF est porteuse d’une culture et riche d’une histoire qui ne cesse d’évoluer, elle est reconnue par la loi depuis 2005. Il s’agit donc bien d’une langue à part entière.
La LSF possède une syntaxe distincte de la langue française écrite ou parlée. De cette manière, en langue signée, le verbe d’action est souvent précisé à la fin. Le corps exprime le temps, par exemple « demain », « hier », « aujourd’hui », en fonction de la position des mains par rapport au buste. On ne conjugue pas le verbe signé en tant que tel.
La LSF est accessible à tout le monde, au même titre qu’une autre langue. Même les plus petits peuvent être initiés à la langue des signes, on appelle cela le « Bébé Signe ». Certaines crèches apprennent ainsi des signes aux jeunes enfants avant l’acquisition du langage oral afin de faciliter l’expression des besoins et des émotions, de même que la compréhension mutuelle.
COMPRENDRE ET PRATIQUER LA LSF. Le dictionnaire collaboratif Elix permet de traduire la plupart des mots en LSF grâce à des vidéos. Pour regarder des contenus bilingues en français et en langue des signes française, découvrez le média Média’Pi ou l’émission L’œil et la main sur France 5. Et si vous souhaitez échanger librement en LSF et apprendre par la rencontre, rendez-vous près de chez vous dans les Cafés Signes.
La langue des signes, une langue vivante en France et dans le monde
La Journée mondiale des sourds (JMS), en septembre, met en avant la culture sourde et notamment la LSF auprès du grand public en France. Cette journée est également célébrée à travers le monde, en particulier au Canada et aux États-Unis. De plus, les Nations unies ont instauré une Journée internationale des langues des signes.
LA LANGUE DES SIGNES EST INTERNATIONALE. VRAIMENT ? La langue des signes n’est pas universelle ! Elle diffère selon les pays. Il y a autant de langues des signes que de pays. Cependant, la langue des signes internationale (LSI) existe et permet aux personnes sourdes et malentendantes du monde entier de pouvoir se comprendre avec uniquement les notions les plus courantes.
En France, la LSF varie aussi de région en région, de ville en ville. Certains mots ou expressions propres à une région ne seront signés que localement. C’est le cas à Marseille, où on trouve quelques signes équivalents à l’accent oral : il s’agit surtout de signes et d’expressions qui ne sont présents que dans cette ville.
Des manifestations liées à la culture sourde permettent de promouvoir la LSF. Évoquons par exemple le Festival Clin d’œil, festival international des arts en langue des signes organisé tous les deux ans par l’association CinéSourds depuis 2003. Le chansigne est également un moyen de faire vivre et connaître la LSF. Grâce à cette forme d’expression artistique, il est possible d’exprimer les paroles d’une chanson en langue des signes. Des spectacles d’une rare intensité artistique sont créés sous cette forme. Citons notamment la chansigneuse Laëty ou la Compagnie des Corps bruts.
La LSF est donc une langue complète, complexe, très riche et vivante. S’y initier permet de communiquer avec les personnes sourdes, et donc de faciliter leur intégration et leur accès aux droits, à la culture, à l’emploi, à toutes les activités sociales. C’est aussi pour l’apprenant un exercice intellectuel et gestuel passionnant et stimulant. Cette sensibilisation et cette initiation à la LSF sont d’autant plus importantes que les manques sont criants, que ce soit à l’école, lors des études et dans le monde professionnel. Les interprètes en LSF ne sont pas assez nombreux pour répondre à l’ensemble des demandes, et la plupart des outils de communication adaptés n’apportent pas de solutions dans la majorité des situations.
La LSF à l’école et dans l’enseignement supérieur
Grâce à la loi Handicap de 2005, un élève peut bénéficier d’un enseignement en LSF. Si cette évolution a ouvert les portes de l’école aux élèves sourds et malentendants, elle n’a pas permis pour autant une inclusion satisfaisante. Les élèves en situation de surdité et leurs familles font en effet face à des difficultés quotidiennes.
Un manque de données
Premier constat : le manque de chiffres. Un rapport réalisé en juin 2021 par le groupe de travail « Handicap et inclusion scolaire » du ministère de l’Éducation nationale mentionnait le fait suivant : « (…) L’approche scientifique de l’éducation des sourds n’en [est] encore qu’à ses débuts et les études menées sur le long terme visant à apprécier les résultats des méthodologies d’enseignement nouvelles ou intégrées ne portent à ce jour que sur de petits échantillons d’élèves. »
Le rapport insiste sur le fait qu’il serait utile de bénéficier de données sur le niveau de lecture et de mathématiques des élèves sourds en France. Ces chiffres constitueraient de précieuses informations pour avancer.
La situation des élèves sourds au primaire et dans le secondaire
En France, un élève sourd peut suivre son cursus scolaire en établissement ordinaire – dit PEJS, dépendant du ministère de l’Éducation nationale –, en inclusion individuelle ou collective. Il peut également suivre sa scolarité dans une unité d’enseignement des instituts nationaux des jeunes sourds ou dans des instituts médico-éducatifs (IME) relevant du ministère de la Santé.
Parmi les 340 000 élèves en situation de handicap scolarisés dans des établissements ordinaires relevant du ministère de l’Éducation en France, 7 700 sont sourds, d’après le CSEN (juin 2021). Ce chiffre recouvre cependant des réalités très diverses. Certains de ces élèves suivent leur scolarité dans une classe d’élèves entendants, d’autres en ULIS, etc. Selon une enquête menée par la DSDEN en 2019 (3/12/32), un cinquième seulement de ces élèves est exposé à la LSF. On peut toutefois noter, une fois de plus, la faiblesse de ces chiffres, qui ne prennent en compte que les élèves sourds ayant fait une demande de reconnaissance de leur handicap auprès de la MDPH.
Une étude de la DEPP (MEN-DEPP, n° 19.01) montre que les élèves sourds éprouvent des difficultés dans leurs apprentissages. Plus de 40 % des élèves de CM1-CM2 testés présentaient une fragilité en lecture et en compréhension. Le rapport mentionné plus haut met en avant le manque de pôles d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS) ainsi que le manque des ressources humaines, dont celui des enseignants bilingues en LSF et en langue française parlée complétée.
En France, une minorité d’enfants sourds bénéficient d’un enseignement en langue des signes, alors même que son utilisation dans d’autres pays européens montre qu’elle permet le développement des compétences, notamment en lecture.
Les établissements d’enseignement supérieur à la traîne
Peu d’élèves sourds accèdent à des études supérieures en France par rapport aux entendants. La situation est meilleure dans certains pays européens comme la Suède ou l’Allemagne, où l’apprentissage de la langue des signes est encouragé depuis plus longtemps, à la fois pour les enfants et les familles.
Une étude sur le handicap auditif parue en 2014 note que 19 % des personnes connaissant des limitations fonctionnelles auditives moyennes ou totales n’ont pas de diplôme, contre 13 % chez les entendants. Le rapport ajoute : « Seule une personne sur dix ayant des LFA graves à totales est diplômée de l’enseignement supérieur contre trois sur dix en l’absence de problème d’audition. »
Par ailleurs, si les grandes écoles et les universités françaises se sont mobilisées pour une meilleure accessibilité, la prise en compte des besoins spécifiques des personnes sourdes demeure en deçà des nécessités. La LSF est encore trop peu présente sur les campus. Le journal L’Étudiant note que son usage reste rarissime au sein des campus, et 61 % des universités ne proposent pas de l’étudier.
L’UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD LYON 1 : UN ÉTABLISSEMENT ENGAGÉ. Depuis la rentrée 2024, l’option LSF est accessible à 100 étudiants, contre 15 les années précédentes, grâce à un nouveau parcours d’initiation hybride (cours présentiels et sessions e-learning) intégrant notamment des niveaux thématiques des Signes de Voltaire, en partenariat avec la Fondation Voltaire. Les étudiants inscrits ont plébiscité cette nouvelle formule : 95 % ont le sentiment d’avoir appris suffisamment pour oser interagir de manière simple avec une personne sourde, et 80 % considèrent que c’est la plateforme des Signes de Voltaire qui les a le plus aidés à comprendre la LSF.
La LSF, facteur d’intégration dans le monde professionnel
Le constat : davantage de chômage et des difficultés d’insertion chez les personnes sourdes
Aucune donnée nationale n’est disponible sur le taux d’emploi des personnes sourdes. Selon l’INSEE, le taux de chômage des personnes disposant d’une reconnaissance administrative de leur handicap (RQTH) est au moins le double de celui de la population active, une proportion qui n’a pas cessé de se réduire au cours des 20 dernières années. Un rapport de la Fédération nationale des sourds de France à propos des sourds et des malentendants au travail évoque les difficultés d’adaptation de nombreuses personnes sourdes au monde du travail. L’absence de connaissance des codes du milieu professionnel peut notamment conduire à une mauvaise intégration. Le rapport mentionne également la fatigue éprouvée, l’exclusion, le mépris ressenti par les personnes concernées, l’infantilisation subie, le manque de reconnaissance et de responsabilités, sans oublier, très souvent, le manque d’accessibilité en interne.
En réalité, les disparités sont très fortes en ce qui concerne l’insertion et l’évolution professionnelle des personnes sourdes, comme le rappelle la Fondation pour l’audition dans son guide de recommandations.
À quand l’initiation pour tous à la LSF en entreprise et dans les services publics ?
Une large initiation de la population à la langue des signes française permettrait d’améliorer, à tous les niveaux, l’insertion des personnes sourdes. Changer de regard, c’est-à-dire passer d’une logique de compensation du handicap à une logique de montée en compétences des personnes valides, aiderait à ouvrir davantage aux personnes sourdes les portes de certains métiers où la communication est omniprésente : restauration, service à la personne, etc. Maîtriser les bases de la langue des signes est utile dans bien des cas, souvent plus fréquents qu’on ne l’imagine, par exemple :
- répondre à la sollicitation d’un client ou d’un usager sourd signant ;
- intégrer ou encadrer un collègue sourd ou malentendant ;
- recruter un candidat en situation de surdité sévère.
COMMENT S’INITIER À LA LSF AU TRAVAIL ? Depuis octobre 2024, une nouvelle fonctionnalité des Signes de Voltaire donne la possibilité d’attribuer un rôle d’administration et de gestion de groupes d’utilisateurs, et d’accéder en temps réel aux données d’apprentissage des utilisateurs d’un établissement (entreprise, service public, école, etc.). Cela permet de mettre aisément et gracieusement Les Signes de Voltaire à disposition du plus grand nombre. Tout le monde est concerné, même s’il s’agit d’une démarche volontaire. Cet entraînement numérique rend possible un premier niveau d’échange avec une personne sourde signante, mais rien ne remplace une formation complète avec un expert en présentiel pour maîtriser la LSF.
Les Signes de Voltaire : pour oser communiquer en LSF
Démocratiser l’initiation à la langue des signes française : c’est toute l’ambition des Signes de Voltaire, parcours numérique d’initiation conçu par la Fondation Voltaire avec son partenaire AEFS. Cette initiation pour tous est une démarche civique d’autant plus importante que, malheureusement, le nombre d’interprètes en LSF est nettement insuffisant. Selon le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ), il y en a actuellement environ 500 en France, et il en faudrait 6 fois plus pour répondre aux besoins.
S’initier en ligne à la LSF ne permet pas de pallier ce problème d’accessibilité ni ne remplace un parcours complet et certifiant avec un formateur professionnel, mais cela aide à débuter, à oser. Oser communiquer avec une personne sourde signante. Oser la rencontre. Poser un acte de respect et de reconnaissance des personnes concernées. Changer de regard sur le handicap. Et peut-être tomber amoureux de cette belle langue des signes, voire susciter de nouvelles vocations d’interprètes en LSF, qui sait ?
J’ose découvrir la LSF