En français, on recense environ 270 mots terminés par ce suffixe. Certains sont courants, d’autres plus rares, voire totalement obscurs. Que signifie « –phobe », exactement ? A-t-il plusieurs sens ? Quel genre de mots sert-il à former ?
Le suffixe « –phobe » a pour origine le grec ancien phóbos. Ce nom signifie « peur, effroi ». Voilà pourquoi les noms et les adjectifs français terminés par « –phobe » définissent un individu qui manifeste une crainte.
Parmi les exemples les plus connus on peut citer : agoraphobe (qui a peur des lieux publics), arachnophobe (qui a peur des araignées), claustrophobe (qui a peur des espaces confinés)…
D’autres peurs communes ont des noms un peu plus obscurs : acrophobe (qui a peur des hauteurs), aérodromphobe (qui a peur de prendre l’avion), émétophobe (qui a peur de vomir), musophobe (qui a peur des souris et des rats), herpétophobe (qui a peur des serpents)…
Mais « –phobe » a également un autre sens : il définit un individu qui éprouve du mépris, de l’aversion, de la haine, du rejet voire de la discrimination envers quelque chose ou quelqu’un.
Généralement, il s’agit de communautés de genre, de population, etc.
Exemples : homophobe (hostiles aux homosexuels), islamophobe (hostile à l’islam et des personnes musulmanes), transphobe (hostile aux personnes trans), xénophobe (hostile aux étrangers), etc.
Dans tous ces exemples, il suffit de remplacer « –phobe » par « –phile » pour former l’exact contraire du mot. La peur fait alors place à l’intérêt, la passion ; le rejet à la recherche, l’attirance. « –phile » a aussi une étymologie grecque, il vient de phílos (« ami, personne qui aime »).
Arrêtez de douter de votre orthographe !
Découvrez les modules d'entraînement Projet Voltaire.
JE TESTE GRATUITEMENT
Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Comment résister à l’envie de citer ici quelques noms de phobies plaisantes ou surprenantes ?
– Triskaïdékaphobie (peur du nombre 13), à ne pas confondre avec la paraskevidékatriaphobie (peur du vendredi treize)
– Hexakosioihexekontahexaphobie (peur du nombre 666)
– Hippopotomonstrosesquipédaliophobie (peur des mots longs !)
– Suiphobie (peur de soi-même)
– Phronémophobie (peur de penser)
– Phobophobie (peur d’avoir peur)
Exercices (cherchez les erreurs)
- Le nombre d’agressions homophobes augmente chaque année en France.
- Je ne comprendrai jamais les souriphobes ; les rongeurs sont si mignons !
- Ma petite sœur ne supporte pas les lieux publics, elle est claustrophobe.
- Ce conte narre l’histoire d’un charmeur de serpents herpétophobe.
- Des inscriptions xénophobes ont été retrouvées ce matin à l’entrée de la ville.
- Dans ce film, le héros est enfermé dans un cercueil. Mieux vaut ne pas être claustrophobe !
- Je suis araignéephobe, même une petite araignée provoque en moi une crise de panique !
- Depuis 2017, en France, les actes et propos tranphobes sont désormais punis par la loi.
- Cette hypnothérapeute traite notamment les personnes aérodromphobes.
- Étant agroaphobe, je ne pourrai pas assister à ce concert en plein air.
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Je ne comprends pas les musophobes, les rongeurs sont si mignons !
- Faux. Il faut écrire : Ma petite sœur ne supporte pas les lieux publics, elle est agoraphobe.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Je suis arachnophobe, même une petite araignée provoque en moi une crise de panique.
- Faux. Il faut écrire : Depuis 2017, en France, les actes et propos transphobes sont désormais punis par la loi.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Étant agoraphobe, je ne pourrai pas assister à ce concert en plein air.
Besoin de vous remettre à niveau en orthographe ?
Découvrez les modules d'entraînement Projet Voltaire.
JE TESTE GRATUITEMENT