Vous arrive-t-il de retourner chez vous pour vérifier, par exemple, que vous avez bien éteint la lumière ? Ce geste rassurant, le faites-vous « par acquis » ou « par acquit » de conscience ? Voici la règle.
Une erreur d’orthographe peut en cacher une autre : une erreur de compréhension. En effet, c’est ainsi que s’écrit l’expression : « par acquit de conscience », avec un « t » à la fin de acquit. Eh oui !
La raison ? Acquit est ici le participe passé du verbe acquitter. Acquit, acquitter, voilà d’où vient le « t » !
Aujourd’hui, quand on fait quelque chose par « acquit de conscience », on s’en acquitte, afin d’être quitte avec sa conscience, ou encore d’avoir la conscience tranquille (encore un « t » !). Généralement, il s’agit de vérifier quelque chose par sécurité, au cas où…
Mais alors, pourquoi est-on si fortement tenté d’écrire « par acquis de conscience » ? Parce qu’on emploie bien plus souvent le participe passé acquis, issu du verbe acquérir. Or, vous l’avez compris, il n’a pas sa place ici : on « acquitte » sa conscience, on ne l’« acquiert » pas !
Enfin, dans tous les cas, on n’oubliera pas le « c » entre le « a » et le « q » : acquérir, acquis ; acquitter, acquit.
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Un peu d’histoire !
L’acquit était à l’origine la reconnaissance écrite d’un paiement. Ce sens survit dans la mention « pour acquit », que l’on porte sur certains documents (avec date et signature) pour attester que l’on a reçu un paiement.
Le nom acquit fait partie d’une grande famille étymologique issue du latin quietus (« en repos », « tranquille »). Outre quitte, quitter, quittance, acquitter, acquittement, elle comprend les vieux mots coi (d’où l’expression « rester coi ») et quiet (qui a donné l’anglais quiet, « calme »), les contraires inquiet, inquiéter, inquiétude, mais aussi quiétude (et les plus rares quiescent, quiétisme), acquiescer (littéralement « être en paix ») ou encore les latinismes requiem (« repos ») et quitus (un autre acte juridique d’acquittement).
Exercices (cherchez les erreurs)
- L’enquêteur est retourné plusieurs fois sur les lieux du crime, par acquit de conscience.
- Vérifier par acquis de conscience, d’accord ; mais vérifier dix fois, ça tourne à l’obsession.
- Par acquit de conscience, j’ai mis deux goûters dans le sac de ma fille.
- Quels gestes quotidiens faites-vous, par acquis de conscience ?
- Par acquit de conscience, je préfère m’assurer deux fois que j’ai bien fermé le gaz.
- Par acquis de conscience, on vérifie toujours le nœud de la corde à l’escalade.
- Elle a passé la soirée à scruter son téléphone, en prétendant que c’était par acquit de conscience.
- Par acquis de conscience, j’actionne systématiquement la poignée après avoir fermé la porte à clé.
- Avant de prendre un médicament, je relis soigneusement la notice, par acquit de conscience.
- Ce que tu fais « par acquis de conscience » ressemble grandement à des tocs !
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Vérifier par acquit de conscience, d’accord ; mais vérifier dix fois, ça tourne à l’obsession.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Quels gestes quotidiens faites-vous, par acquit de conscience ?
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Par acquit de conscience, on vérifie toujours le nœud de la corde à l’escalade.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Par acquit de conscience, j’actionne systématiquement la poignée après avoir fermé la porte à clé.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ce que tu fais « par acquit de conscience » ressemble grandement à des tocs !
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