Faut-il mettre un « s » à « mien » quand on écrit « le mien » ? De même, à « tien » quand on écrit « le tien » ? Si l’on hésite, c’est parce que les mots « miens » et « tiens », au pluriel, existent également. Mais quand les emploie-t-on ?
Ces deux mots, « mien » et « tien », s’écrivent ainsi au singulier : le mien, le tien.
Petit rappel grammatical : précédés d’un article, « mien » et « tien » sont des pronoms possessifs, c’est-à-dire qu’ils remplacent un nom ou un groupe nominal. Exemple : « J’ai ton portefeuille dans mon sac. – Et moi, j’ai le tien dans le mien ! » « Le tien » permet de ne pas répéter « ton portefeuille » et « le mien » permet de ne pas répéter « mon sac » puisque l’on sait bien de quoi il s’agit.
C’est au pluriel que « mien » et « tien » prennent un « s » : les miens, les tiens (au féminin : les miennes, les tiennes) et ce pluriel est indiqué par l’article, qui devient « les » (ou « des »).
Mais alors, pourquoi est-on tenté de mettre « miens » et « tiens » au pluriel, dès que l’on doit écrire ces mots, y compris au singulier ?
Certainement parce que l’on pense au verbe tenir qui, conjugué aux 1re et 2e personnes du singulier au présent de l’indicatif, fait « tiens » : je tiens, tu tiens.
Autre cas où l’on écrit « tiens » : dans l’interjection « tiens ! » (parfois redoublée), qui permet d’attirer l’attention. Pour reprendre l’exemple initial : « Tiens, j’ai le tien dans le mien ! », et même : « Tiens, je tiens le tien dans le mien ! »
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Avis de l’experte – Sandrine Campese, membre du comité d’experts Projet Voltaire
Le mien, le tien… et après ? Le sien, le nôtre, le vôtre, le leur ! On les emploie aussi pour indiquer que l’on fait un effort : « Pour réussir, j’y ai mis du mien », « Il faut y mettre un peu du tien ».
Et au pluriel : les miens, les tiens, les siens, les nôtres, les vôtres, les leurs. Ils servent également à désigner l’entourage affectif, familial : « Prenez bien soin des vôtres ! » ; et plus généralement les membres d’un même groupe : « Je ne suis bien que parmi les miens. »
Dernier emploi : « faire des siennes », c’est-à-dire des folies, des bêtises : « Le chat a encore fait des siennes ! » On dit aussi « faire des tiennes ».
À lire également : « Notre » ou « nôtre », « votre » ou « vôtre » ?
Exercices (cherchez les erreurs)
- En arpentant le quartier, j’ai croisé quantité de chats, mais aucune trace du tien.
- Tiens le coup, c’est juste un mauvais moment à passer.
- Son manteau lui a coûté une fortune ; le miens, chiné aux Puces, est beaucoup plus beau !
- Tiens donc, vous êtes là, finalement ! N’étiez-vous pas censé prendre un avion ?
- Tu n’as pas pris ton parapluie ? Prends le miens, ça ne me gêne pas d’être mouillé.
- Tien, tien, le suspect se trouve une nouvelle fois à proximité de la scène du crime.
- Le rangement et toi, ça fait deux, on dirait ! Tu tien de ta mère, tiens !
- Tu m’as fait part de ton souhait le plus cher. Voici le mien.
- Chacun a son moment de gloire. Aujourd’hui, c’est le tiens. Profites-en.
- « Je tiens à toi », m’a-t-elle dit, ce qui ne l’a pas empêchée de me quitter.
Réponses
- Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : « Son manteau lui a coûté une fortune ; le mien, chiné aux Puces, est bien plus beau ! »
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : « Tu n’as pas pris ton parapluie ? Prends le mien, ça ne me gêne pas d’être mouillé. »
- Faux. Il faut écrire : « Tiens, tiens, le suspect se trouve une nouvelle fois à proximité de la scène du crime. »
- Faux. Il faut écrire : « Le rangement et toi, ça fait deux, on dirait ! Tu tiens de ta mère, tiens ! »
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : « Chacun a son moment de gloire. Aujourd’hui, c’est le tien. Profites-en. »
- Phrase correcte.
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