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« lorsqu’Anne est arrivée » « lorsque Anne est arrivée » ?

Parce que le prénom « Anne » commence par une voyelle, on a envie d’écrire « lorsqu’Anne est arrivée » au lieu de « lorsque Anne est arrivée ».

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« Lorsque » s’élide (c’est-à-dire qu’il échange son « e » contre une apostrophe) uniquement devant « il(s) », « elle(s) », « on », « un(e) », et éventuellement « en » :

Lorsqu’on voit une étoile filante, il faut faire un vœu.

Le voleur s’apprêtait à ouvrir le coffre lorsqu’une sonnerie l’a fait sursauter.

mais

Il était presque 19 heures lorsque enfin je réussis à joindre mon conseiller.

Lorsque Obélix veut boire de la potion magique, Panoramix refuse.

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Bruno Dewaele - champion du monde d'orthographe Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes

Voilà un chapitre particulièrement controversé de notre grammaire, où de toute évidence tradition et bon sens ne font pas toujours bon ménage ! Certains, d’ailleurs, ne se privent plus de dénoncer un manque flagrant de cohérence dans les règles rappelées ci-dessus. Pourquoi une élision interdite devant « à », tolérée devant « en » ? Surtout, pourquoi ce qui est possible derrière « après que » ne le serait-il pas derrière « lorsque » ?

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Exercices (cherchez les erreurs)

  1. Lorsqu’il aura terminé son travail, il pourra venir jouer avec vous.
  2. Lorsqu’on a dit ce que l’on avait sur le cœur, on se sent beaucoup mieux.
  3. Lorsqu’Olivier a appelé, nous étions en plein travail.
  4. Lorsqu’elles étaient plus jeunes, elles avaient du succès auprès des garçons.
  5. Lorsqu’à Noël il a neigé, chacun s’est réjoui.
  6. Lorsqu’aucun élève ne répond, c’est la preuve que la question n’est pas claire !
  7. Lorsqu’au soir il fut clair qu’il ne se manifesterait plus, tout le monde s’inquiéta.
  8. Lorsqu’en 1974 il a été élu, Valéry Giscard d’Estaing incarnait la modernité.
  9. Lorsqu’une comète, jadis, traversait le ciel, on pensait qu’elle annonçait une catastrophe.
  10. Lorsqu’avec l’hiver reviennent les grands froids, on ne sort plus guère.
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Réponses

  1. Phrase correcte.
  2. Phrase correcte.
  3. Faux. Il faut écrire : Lorsque Olivier a appelé, nous étions en plein travail.
    Le « e » de « lorsque » ne peut jamais être remplacé par une apostrophe quand il est suivi d’un prénom ou d’un nom.
  4. Phrase correcte.
  5. Faux. Il faut écrire : Lorsque, à Noël, il a neigé, chacun s’est réjoui.
    « Lorsque » ne s’élide jamais devant la préposition « à ».
  6. Faux. Il faut écrire : Lorsque aucun élève ne répond, c’est la preuve que la question n’est pas claire !
    À la différence de « il(s) », « elle(s) », « on », « un(e) », « en », l’indéfini « aucun » ne peut provoquer l’élision de « lorsque ».
  7. Faux. Il faut écrire : Lorsque au soir il fut clair qu’il ne se manifesterait plus, tout le monde s’inquiéta.
    « Lorsque » ne s’élide jamais devant la préposition « à ». Or, « au » n’est autre que le résultat de la contraction « à + le » !
  8. Phrase correcte.
  9. Phrase correcte.
  10. Faux. Il faut écrire : Lorsque avec l’hiver reviennent les grands froids, on ne sort plus guère.
    À la différence de « il(s) », « elle(s) », « on », « un(e) » et « en », la préposition « avec » ne peut provoquer l’élision de « lorsque ».

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Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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La règle semble particulièrement arbitraire lorsque l’on pense aux prénoms commençant par E ou I.
Lorsque Emma fut venue… mais lorsqu’elle fut venu ? Lorsque Isaac arriva… mais lorsqu’il arriva ?

Le Robert n’évoque pourtant pas cette restriction aux seuls cas où « lorsque » est suivi de « il(s) », « elle(s) », « on », « un(e) » ou « en ». Il dit simplement : « Lorsque, puisque et quoique s’élident devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet ».

    Bonjour Martine, en effet, depuis que nous avons rédigé cette règle, des tolérances semblent avoir vu le jour dans les dictionnaires de référence (Larousse et Robert). Nous allons donc adapter notre règle en fonction. Merci et bonne journée.

    Bonsoir Gabriel, le -e final de puisque s’élide toujours devant elle, elles, en, il, ils, on, un et une, et de manière facultative devant un autre mot commençant par une voyelle ou un h muet. Bonne soirée.

Bonjour,
J’aimerais savoir s’il est correct d’écrire: « lorsque elle, Véronique, parlait….. « , le but étant d’insister sur le fait que c’est elle, Véronique, qui parlait et il me semble que si l’on écrit « lorsqu’elle, Véronique, parlait… » l’insistance est moindre. Je crois même que ce n’est pas vraiment correct. Si on dit cette phrase, on peut, grâce à l’intonation, insister sur le « elle » mais à l’écrit, comment peut-on faire ?
Malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé de réponse.
Merci à celle ou celui qui pourra m’éclairer.

    Bonjour Marie-Pierre, votre question est très intéressante ; en revanche il est incorrecte d’écrire « lorsque elle », quand bien même l’on voudrait insister sur ce « elle ». Pourquoi ne pas écrire « Lorsque Véronique, elle-même, parlait… » ou « Lorsque Véronique en personne parlait… » ? Bonne journée.

        Bémol Votre Honneur !
        La mise en exergue du « elle » dans votre phrase suppose effectivement de supprimer l’élision, mais au prix exorbitant d’une virgule : « Lorsque, elle, Véronique, parlait… ».
        Cela étant, je suis Sandrine dans sa conclusion de formuler autrement la phrase…

          Merci à vous aussi, Chambaron.
          Effectivement j’avais envisagé de mettre une virgule mais cette succession de virgules me semblait, comme à vous, excessive.

        Bonjour, non ce n’est pas correct (avec deux « c »…). Il faut écrire « Voici comment j’appris qu’elle n’était que ma nourrice ». Bon dimanche.

Pourrais-je savoir sur la base de quel grammairien cet article a été rédigé ? S’il est certains cas qui ne font effectivement pas l’objet de controverses (il(s), elle(s), on, un(e)), pourquoi « en » serait-il le seul autre cas où, facultativement, il serait permis d’élider ?

Les principales références que j’ai consultées ne disent pas la même chose :
– Littré n’évoque pas « en » parmi les cas où il est requis/permis d’élider.
– Selon Hanse, on élide « généralement » devant « en » et « ainsi » à niveau égal (et « souvent » dans tous les autres cas).
– Pour Grevisse/Goose, qui citent et approuvent la grammaire de l’Académie, « dans lorsque […] on peut marquer l’élision dans tous les cas ». Ils ajoutent : « D’autres grammairiens n’acceptent l’apostrophe que devant il(s), elle(s), un(e), on ; certains ajoutent ainsi, en. Ces restrictions ne sont pas justifiées. »
– Selon le Grand Robert, « l’e final s’élide toujours devant il, elle, on, un, une ; parfois devant en, à, avec, aussi, aucun, enfin.
– Selon le Trésor, « le e final s’élide toujours devant elle, il, on, un(e) ; parfois aussi devant après, aucun, aussi, avec, en, etc. »
– Selon le Grand Larousse, « Le e final de lorsque s’élide devant il, elle, on, un, une, et parfois devant en, avec, aussi, aucun, enfin. »

Le seul ouvrage où j’ai trouvé la même règle que dans votre article est celui de Girodet, qui est pourtant un nom bien moins prestigieux que ceux évoqués ci-dessus.

Alors, certes, l’avis de votre expert a l’heur de ramener de la nuance, mais l’article qu’il commente m’apparaît quelque peu arbitraire.

    Bonjour Guillaume, j’ouvre le Dictionnaire des difficultés de la langue française de Larousse et je lis :lorsque : « la voyelle finale ne s’élide que devant il, elle, on, un, une. Certains ajoutent en. » Ouf, nous ne sommes pas seuls ! 😉

    Bonjour,
    Devant un nom propre et un prénom, on élide généralement l’article, sauf lorsqu’il s’agit d’un nom d’une ou deux syllabes ou d’un nom étranger.
    Exemples : les œuvres de Hugo » (moins souvent les œuvres d’Hugo), la pensée philosophie de Husserl, le règle d’Henri IV (mais le règle de Henry VIII), les théories racistes de Hitler, les stars de Hollywood, c’est un ami de Anne (éventuellement, c’est un ami d’Anne).
    Si l’on suit cette règle, il faut plutôt écrire : le cheval de Hoka.
    Bonne journée !

Dans la même lignée que « lorsque » précédant un mot commençant par une voyelle, la même erreur se retrouve dans la situation de « presque  » , c’est-à-dire que « presqu’  » + un mot commençant par une voyelle est proscrit.

    Remarque pertinente !
    J’ai fait une recherche « Ngram » et découvert que « lorsqu’avec » était à l’époque de Hugo nettement plus fréquent que « lorsque avec ». En fait, depuis 1800, les deux n’ont cessé de se rapprocher pour s’équilibrer seulement de nos jours.
    Cela vaut aussi pour : à, aussi, après, aucun. Les courbes sont elles aussi très étranges et la forme présumée fautive couramment pratiquée de longue date.
    Le comble est atteint avec « lorsqu’à » qui reste de nos jours 5 fois plus fréquent que « lorsque à », ce qui est incompréhensible pour une incorrection écrite dans des livres !
    Il y a donc un problème sérieux sur lequel l’Académie devrait plus clairement se prononcer…

      L’Académie s’est déjà prononcée à la page 7 de sa grammaire : l’élision est permise dans tous les cas…

      Reste à statuer sur l’autorité d’une institution qui n’a plus compté le moindre grammairien dans ses rangs depuis 1903.