N’écrivez pas : « La tempête a duré presqu’une semaine », mais : « La tempête a duré presque une semaine. »
Devant une voyelle, le « e » final de « presque » n’est… presque jamais remplacé par une apostrophe !
Cela n’est autorisé que dans le nom « presqu’île » :
La presqu’île de Giens a la faveur des touristes.
mais
Cet été, il a fait presque aussi beau en Bretagne qu’en Corse.
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Avis de l’expert –
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Si la valeur adjective de « presque » a été avalisée dans le nom « presqu’île » (qui s’est d’ailleurs écrit « presque île »), aux yeux de beaucoup elle reste suspecte dans le langage d’aujourd’hui. Mieux vaut réserver à l’oral et au style relâché des tours comme « la presque totalité », « à la presque unanimité ». On leur préférera nettement « la quasi-totalité », « à la quasi-unanimité »…
Exercices (cherchez les erreurs)
- Ce que vous me demandez est presque impossible à réaliser.
- Notre personnel est presqu’aussi nombreux qu’avant la crise.
- D’ordinaire sévère, il s’est montré presque amical avec le candidat.
- Le bébé est né presqu’à terme.
- Il était presque entré dans le wagon quand les portes se sont fermées.
- Ils ont répondu presqu’en même temps.
- Consciencieux, il répond à ses courriels presqu’immédiatement.
- Intimidé, il s’interrompait presqu’à chaque mot.
- Au téléphone, l’hôtesse adopte un ton cordial, presque enjoué.
- Il se montre attentif, serviable presqu’à l’excès.
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Notre personnel est presque aussi nombreux qu’avant la crise.
Le « e » final de « presque » ne disparaît que devant « île » (« presqu’île »). On écrit donc « presque aussi nombreux » et non « presqu’aussi nombreux ». - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Le bébé est né presque à terme.
Le « e » final de « presque » ne disparaît que devant « île » (« presqu’île »). On écrit donc « presque à terme » et non « presqu’à terme ». - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ils ont répondu presque en même temps.
Le « e » final de « presque » n’est remplacé par une apostrophe que dans « presqu’île ». On écrit donc « presque en même temps » et non « presqu’en même temps ». - Faux. Il faut écrire : Consciencieux, il répond à ses courriels presque immédiatement.
Le « e » final de « presque » ne disparaît que dans « presqu’île ». On n’écrit donc pas « presqu’immédiatement » mais « presque immédiatement ». - Faux. Il faut écrire : Intimidé, il s’interrompait presque à chaque mot.
Le « e » final de « presque » ne disparaît que dans « presqu’île ». On écrit donc « presque à chaque mot » et non « presqu’à chaque mot ». - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Il se montre attentif, serviable presque à l’excès.
Le « e » final de « presque » ne disparaît que dans « presqu’île ». On écrit donc « presque à l’excès » et non « presqu’à l’excès ».
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Accords des verbes pronominaux : elles se sont (retrouver) et (embrasser).
*** BONJOUR *** Claire, j’imagine que vous nous demandez comment accorder les participes passés dans votre exemple ? On écrit « Elles se sont retrouvées et embrassées ». Bon après-midi.
Bonjour, et merci. Je me posais, sans jamais trouver le temps d’y répondre, cette question de façon récurrente et j’avais l’habitude fautive de pratiquer l’élision du « e » final de « presque ». Bravo pour ce travail réellement utile.
Nous sommes ravis de vous être utiles, cher Vincent ! Merci et bonne journée :-).
Pourquoi n écrit on jamais que en mais qu en ou mon ardoise pour ne pas mettre ma ardoise (comme toujours lorsqu il y a 2 voyelles ) mais presque en…?Qui ne fonctionne qu avec presqu île. Merci
Bonjour Emmenecker, votre question étant plus large que le sujet de l’article que vous commentez, je vous invite à la poser sur notre forum : https://www.question-orthographe.fr. Bon après-midi.
Thanks!!!
Merci, c’est encore mieux ;-).
Bonjour,
Régulièrement, sur le lieu de mon travail, nos responsables parlent de « presqu’accidents » (ainsi orthographié)
Qu’en pensez-vous ? Merci pour votre aide. Cordialement
Bonjour,
Régulièrement, sur le lieu de mon travail, nos responsables parlent de « presqu’accidents » (ainsi orthographié)
Qu’en pensez-vous ? Merci pour votre aide. Cordialement
Et pourtant, Grévisse parle d’un usage assez flottant en citant des auteurs comme André Gide, Cocteau ou R. Martin du Gard qui pratiquent l’élision devant une voyelle. Doit-on en déduire qu’ils sont les seuls à pouvoir le faire?
Bonjour Patricia, le Grevisse (sans accent) est connu pour s’appuyer sur les citations de grands auteurs (qui ne sont pas des linguistes), ce qui en fait un ouvrage fort intéressant mais qui permet difficilement de « trancher ». À manier avec précaution, donc. Bonne journée.
Bonjour ! On parle de « presque » dans le cas d’une voyelle, mais qu’en est il pour les consonnes ? Je ne me vois pas écrire « presqu’quatre heures » mais plutôt « presque quatre heures »… A part pour presqu’île, on utilise « presqu’ » ?
Bonjour Holly, jamais d’élision devant une consonne. On écrit donc « Il est presque quatre heures. » Pour « presqu’île », il s’agit de l’élision devant une voyelle, pas une consonne (presque + île). Bonne journée.
Je suis assez nulle en twitter, alors je me demande si ma participation est bien arrivée jusqu’à vous…