On a envie d’écrire « à faire » en toutes circonstances, aussi bien dans « il n’y a plus rien à faire » que dans « elle a à faire à plus fort qu’elle », alors qu’il faut écrire « elle a affaire à plus fort qu’elle ».
Vous pouvez remplacer cette expression par « avoir à réaliser (quelque chose) » ou « avoir à refaire » ? Il faut alors écrire « à faire ».
Sinon, c’est de « affaire » qu’il s’agit, et il est presque toujours suivi de « à ». Pour vous en assurer, remplacez l’expression « avoir affaire à » par « être en rapport avec » :
Le médecin à qui le malade a eu affaire était un charlatan. = Le médecin avec qui le malade a été en rapport était un charlatan.
mais
Il a fort à faire pour rattraper son retard. ? Il est fort en rapport avec pour rattraper son retard.
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Avis de l’expert – Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Il est à noter que si la forme « avoir affaire » n’a pas disparu, comme on l’a vu plus haut, de nos habitudes langagières, il n’en va pas de même quand elle est suivie de la préposition « de ». On n’a aujourd’hui plus rien… à faire de la construction « avoir affaire de », laquelle fut pourtant plébiscitée par nos écrivains classiques.
Exercices (cherchez les erreurs)
- J’espère n’avoir jamais à faire un tel choix.
- Ici, les médecins ont à faire à un ennemi redoutable : le choléra.
- Il a encore affaire valider le devis par le client.
- On a affaire à un négociateur coriace.
- Dans le cadre de cette mission, il aura affaire à divers corps de métier.
- Dans l’industrie du luxe, on a à faire à des clients exigeants.
- Au guichet, il a eu affaire à une nouvelle recrue qui l’a mal renseigné.
- Elle refuse catégoriquement d’avoir à faire à lui.
- Je souhaite avoir à faire à un responsable.
- Comment être sûr qu’on a à faire à un artisan compétent ?
- C’est un dessin facile affaire pour un débutant.
- S’il persiste, il aura affaire à moi.
Réponses
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Ici, les médecins ont affaire à un ennemi redoutable : le choléra.
Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Ici, les médecins sont en rapport avec un ennemi… » est correct. C’est le signe qu’il faut écrire « affaire » et non « à faire ». - Faux. Il faut écrire : Il a encore à faire valider le devis par le client.
Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Non : « Il est encore en rapport avec valider le devis… » n’a aucun sens. Il ne faut donc pas écrire « affaire valider », mais « à faire valider ». - Phrase correcte.
- Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Dans l’industrie du luxe, on a affaire à des clients exigeants.
On peut parfaitement dire : « Dans l’industrie du luxe, on est en rapport avec des clients exigeants. » Il s’agit donc ici de la locution « avoir affaire à », dans laquelle « affaire » s’écrit en un seul mot. - Phrase correcte.
- Faux. Il faut écrire : Elle refuse catégoriquement d’avoir affaire à lui.
Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Elle refuse catégoriquement d’être en rapport avec lui » est correct. C’est le signe qu’il faut écrire « affaire » et non « à faire ». - Faux. Il faut écrire : Je souhaite avoir affaire à un responsable.
« Je souhaite être en rapport avec un responsable » est correct : il s’agit donc ici de la locution « avoir affaire à », et on n’écrit pas « à faire », mais « affaire ». - Faux. Il faut écrire : Comment être sûr qu’on a affaire à un artisan compétent ?
Le remplacement de « avoir affaire à » par « être en rapport avec » est-il possible ? Oui : « Comment être sûr qu’on soit en rapport avec un artisan compétent ? » est correct. Il faut donc écrire « affaire » et non « à faire ». - Faux. Il faut écrire : « C’est un dessin facile à faire pour un débutant. »
- Phrase correcte.
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Bonjour à tous,
Ayant fait l’acquisition de l’ouvrage Le Grand Livre sur l’orthographe, je me suis buté à un cas bien spécifique dans l’exercice proposé pour acquérir cette règle.
Le voici :
– Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui
Naturellement j’ai répondu faux car pour moi il semblait logique d’écrire « affaire » puisque il s’agit d’une relation entre deux personnes… Eh bien non, j’ai eu zéro pointé pour cette phrase.
Y aurait-il une méthode à appliquer pour ne plus faire cette erreur ?
Amicalement de la Réunion.
Bonsoir Mandale, dans ce cas, la phrase correcte serait « Je ne veux plus avoir affaire à lui. » Je vous invite à relire notre règle. Bonne soirée.
Il faut vraiment peu de chose pour s’auto-proclamer « champion du monde ».
votre test sur l’expression » à faire à » ou « affaire » est une ineptie. On peut » avoir à faire à… » mais on doit dire » avoir affaire AVEC ».
Bonsoir Gérard, avez-vous des exemples à nous donner ? Quelle est la source appuyant vos affirmations ? Bonne journée.
C’est très instructif , prière de continuer sur cette même voie !
Merci, Ney, pour vos encouragements ;-).
Bonjour, je lis une traduction de dan simmons et la phrase est ‘elle avait a faire a Paris’. Et je me suis dit connaissant la règle énoncée plus haut que j’aurais écrit ‘elle avait affaire à paris’. Qu en dites vous ? L absence du complément me met ds le doute.
Bonjour Richard, on écrit bien « Elle avait à faire à Paris », sous-entendu « Elle avait à faire (quelque chose) à Paris ». Bon dimanche !
la remarque de l’expert n’est pas tout à fait exacte … on utilise toujours la forme « affaire de ». Ex : « simple affaire de bon sens » …
Bonjour Patrice, merci pour votre remarque. C’est exact, mais ce cas n’est pas sujet à confusion, voilà pourquoi l’expert ne le traite pas dans sa remarque. En effet, personne n’est tenté d’écrire « simple à faire de bon sens ». Bon après-midi.
Merci beaucoup… Éclairage simple et conçus…
Et concis plutôt, non ? 😉
La règle de « avoir à faire/ avoir affaire » me semble mal explicitée dans cet exemple que vous donnez :
Il a fort à faire pour rattraper son retard. ? Il est fort en rapport avec pour rattraper son retard.
Bonsoir, puisque la phrase est bancale, c’est qu’il faut écrire « à faire » en deux mots. Bonne soirée.
Merci beaucoup ! Après lecture de cet article, je ne me tromperai plus, c’est sûr !
« avoir affaire à quelqu’un » et « avoir à faire quelque chose »
je pense que ce n’est pas aussi compliqué. Comme la si bien dit quelqu’un dans les commentaires, les grands auteurs avaient la possibilité de faire preuve d’originalité dans leurs écrits en choisissant un écart de langue parfois. c’est peut-être le cas de KOUROUMA et autres…
je remercie tout le monde pour les riches et belles contributions
Bonjour,
Alors voilà, j’étais en pleine lecture d’un livre quand je suis tombée sur la phrase suivante : « Je ne veux plus rien avoir affaire avec toi ».
Et je ne parvient toujours pas à comprendre pourquoi ce n’est pas « à faire » à la place de « affaire ».
Merci d’avance
Bonjour Justine, ce qui est écrit dans votre livre est incorrect. On a affaire à quelqu’un mais on a à faire quelque chose. Il faudrait donc écrire : « Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. » (mais : « Je ne veux plus avoir affaire à toi. ») Voyez-vous la nuance ? N’hésitez pas à consulter de nouveau la règle et les exercices :-). Bonne journée.
On a aussi à faire à quelqu’un, et affaire avec quelqu’un (mais effectivement on ne peut pas avoir « qqch affaire, ou rien affaire », je pense : ce serait bizarre d’adjoindre un complément à « affaire ».)
C’est une différence – celle entre à faire et affaire – d’usage et d’orthographe, mais pas de sens.
« J’aime mieux avoir à faire à vous » chez Stendhal
« on a à faire à une expression de la nature humaine » Sartre
« Il ne voulait plus rien avoir à faire avec les « hommes de lettres » » Rolland
etc. Bref ce qui est dit sur cette page est, dans l’ensemble, n’importe quoi.
Bonjour Gabb, « n’importe quoi », vous êtes sûr ? Pouvez-vous préciser ce que signifie « avoir à faire à quelqu’un » ? Nous ne voyons absolument pas quel en serait le sens : avoir à réaliser à quelqu’un ? Quant aux grands auteurs que vous citez, ils sont réputés prendre des libertés avec la langue et c’est leur droit. Nous, nous sommes là pour indiquer, conformément à ce que disent les dictionnaires de référence, quel est le bon usage en cours. Bonne journée.
Merci beaucoup pour cet éclairage.
Bonjour,
comment écrit-on « Notre histoire nous a habitué à relever des défis sans précédent ».
Habitué s’écrit avec un « s » ou sans « s » ?
Merci.
Bonjour, votre question n’étant pas liée au sujet de ce billet puisqu’elle concerne l’accord du participe passé, je vous invite à la poser sur notre forum http://www.question-orthographe.fr. Vous obtiendrez une réponse rapide de la part de nos experts. Bel après-midi et à bientôt.
Nous a habitués (nous), donc ça prend un S… c’est simple…
Bonjour,
Je vous remercie pour ces informations très claires. Désormais, je ne ferais plus cette faute !
Bonne journée.
Je viens encore chercher un peu de lumière…
Après une matinée passée assis devant son ordinateur, il crut bon (de) marcher un peu pour se dégourdir les jambes.
Est-ce que le « de » est nécaissaire ?
Michael, venez donc poster vos demandes sur notre page Facebook après être devenu fan, plutôt qu’en commentaires de notre blog. Ce sera plus convivial et plus pertinent, vous verrez.
http://www.facebook.com/Projet.Voltaire
Merci beaucoup pour votre réponse.
J’aimerais savoir quelle est de ces deux expressions « affaire » ou « à faire » correcte ou, du moins, la plus usitée dans la phrase suivante :
On l’a cherché partout : dans le bois, dans la rivière – rien affaire. Ou … rien à faire.
Je sais que « peine perdue » irait mieux, mais j’ai besoin de l’autre expression.
« Nous n’avons rien pu faire pour le retrouver » donc c’est « (…) rien à faire (…) » qu’il faut choisir.
Bonjour,
j’ai une autre question dans le même registre.
Exemple :
– Où est le problème ?
– Il se situe dans sa façon d’accueillir cette nouvelle. On aurait dit qu’il n’en avait rien à faire (ou : … qu’il n’en avait « rien affaire » ?) Je sais que « il n’en avait cure » résoudrait mon problème, mais j’ai besoin d’utiliser l’autre expression.
Cordialement et merci par avance.
Michael
Michael, après vous avoir proposé de trouver la réponse à votre question dans notre billet – où elle se trouve, d’ailleurs -, après vous avoir aidé en répondant à un exemple, nous vous invitons désormais à utiliser nos services afin de pouvoir trouver seul la réponse à votre nouvelle question.
Cordialement